Salya, nouveau talent signé sous les couleurs d’Epic Records, a sorti un premier EP réussi de 4 titres. Elle y parle de ses rêves, d’amour, de son rapport à l’autre mais aussi à elle-même. Après des études réussies à Sciences-Po Paris, elle quitte tout et se lance dans l’aventure de sa vie : la musique. Comment aborder cette nouvelle trajectoire quand on ne s’y est pas vraiment préparé ? Le joli début de parcours de Salya, nous rappelle qu’avec un petit peu de courage nos rêves sont peut-être à portée. Rencontre.

Comment vas-tu ?

Très bien, et toi ?

Moi ça va super ! Comment te sens-tu depuis la sortie de ton EP Part. 1 ?

Soulagée, parce que c’était énormément de travail et ça fait du bien quand cela sort enfin. J’ai l’impression que j’ai accouché de mon bébé (rires). 

Depuis quand travailles-tu dessus ?

Je me suis lancée dans la musique il y a 2 ans et par exemple “Don’t” et “La Peine” sont des chansons que j’ai écrites au tout début. J’ai écrit plein d’autres sons depuis, donc finalement le travail sur cet EP s’est fait assez rapidement, en peut-être 3 mois. 

Avant que qu’on ne rentre plus en détail de ton EP, j’ai besoin de savoir qui tu es, tu peux me faire une petite présentation de toi ? 

Oui, bien sûr. Je m’appelle Salya, je suis chanteuse, je compose et produis mes sons. J’ai opéré un changement assez radical il y a deux ans, en me lançant dans la musique. J’ai un parcours assez scolaire, j’ai intégré Sciences-Po Paris et j’ai suivi un enseignement assez varié en sciences politiques. 

Qu’est ce qui t’a donné envie de te lancer ? 

La musique j’en fais depuis que je suis toute petite, mais je n’ai jamais vraiment considéré ça comme quelque chose de sérieux. Ce n’était pas un privilège que je pouvais m’offrir car je ne suis pas née dans une famille particulièrement aisée. Il fallait que je fasse des études et que je trouve un métier stable pour m’assurer une sécurité financière. La musique n’était pas du tout envisageable pour ma famille. C’était quelque chose que je faisais à côté et qui me faisait vraiment kiffer, un rêve.
J’ai décidé de me lancer après une grosse désillusion avec le métier vers lequel je me dirigeais en cabinet d’avocats. Je suis tombée de 15 étages, ça ne me plaisait pas, ça ne me rendait pas heureuse. J’avais un peu occulté le fait d’être heureuse dans mon travail. Ça paraît pourtant logique… Mais ça n’a jamais vraiment été un paramètre évident pour moi. Je mes suis rendue compte que ça n’allait pas me suffire, j’ai décidé de changer ça.

Du jour au lendemain, tu as tout plaqué ? 

Et bien, j’étais en stage en cabinet d’avocat, j’ai démissionné et je suis partie. J’ai un peu voyagé pendant les vacances d’été et j’ai rencontré des artistes. J’ai quand même fini mon Master 2, à l’université Columbia à New York, mais je savais déjà que ce n’était plus ce que je voulais faire. Ça a été l’occasion de rencontrer des gens du milieu. A New York, il y a énormément d’artistes et je trouve que l’énergie est beaucoup plus forte là-bas. Ça a aussi été l’opportunité pour moi de me familiariser avec ce milieu.

 J’imagine que tu as fait de belles rencontres…

Oui et j’ai même quelques anecdotes (rires). Je suis beaucoup sortie, alors que je suis de base assez casanière et très scolaire. J’ai vraiment commencé à vivre à New-York. Je me suis dit que j’avais raté tellement de choses ! Je me suis retrouvée dans des clubs, des bars de jazz privés, des endroits assez incroyables. Une fois à 4h du matin, j’étais dans un club à New York et j’ai rencontré French Montana qui chantait “Unforgettable” (le titre que j’écoutais en boucle à l’époque). Il était à 2 mètres et il chantait son titre comme je te parle. C’était très intimiste, on était très peu nombreux. C’est assez dingue quand j’y repense ! (rires). C’est plein de petites expériences comme celle-ci qui m’ont marqué. 

Tu as eu l’occasion d’écrire, de te produire sur scène ? 

Je n’ai pas du tout fait de scènes mais j’ai composé un peu, chez moi dans mon appart à New-York. Ça a commencé un peu comme ça, mais j’ai le souvenir d’avoir toujours voulu composer et faire de la scène. Quand j’avais 14 ans, j’ai participé à un concours de jeunes talents à Noisy-le-Grand, la ville d’où je viens. Il fallait avoir 16 ans et j’avais menti pour pouvoir passer les auditions. Finalement, je l’ai fait et ça s’est super bien passé. 

Il y a eu plusieurs petits évènements comme ça. Quand j’étais en 3e année à Sciences Po, je suis partie étudier à Londres. Pendant la semaine des examens, je suis allée passer les auditions de X-Factor à Manchester. J’ai fait mon sac à dos, j’ai pris un bus de nuit et j’y suis allée sans en parler à personne.  Je me rends compte que j’ai toujours eu l’envie mais sans vraiment me l’avouer, car cela me faisait peur. 

Salya son premier EP disponible
Ta famille en a pensé quoi ?

Au début, ma mère n’était pas une très grande fan du projet (rires). Ce n’est pas le métier le plus stable qui existe et je pense que ça lui a fait très peur. C’est un saut dans l’inconnu… J’en ai parlé seulement à ma mère qui m’a vu à la maison commander du matos et commencer à produire tous les jours. Elle était très (très) sceptique mais on avait un accord : je devais avoir mon diplôme et ensuite elle devait me laisser faire mon truc. Elle m’a laissé faire et finalement ça a plutôt bien marché.

Avant de partager tes propres chansons, tu as commencé par poster pas mal de covers notamment sur Tik Tok. J’ai vu que tu prenais plaisir à interpréter les sons de The Weeknd, Lana del Rey,…  Qu’est ce qui te plaît dans leur musique ?

The Weeknd et Lana Del Rey, c’est deux artistes qui à bien des égards se ressemblent beaucoup au niveau de leurs textes.  Lana Del Rey a expliqué dans une de ses interviews qu’ils se répondaient. The Weeknd, c’est le cliché du “toxic lover boy”, l’antihéros par excellence. Lana Del Rey, c’est une fille qui s’accroche beaucoup à chacun de ses amoureux d’une manière presque triste, parce qu’ils ne l’aiment jamais comme elle le voudrait. C’est marrant, c’est comme si les deux étaient dans la même relation toxique.
Je pense qu’au niveau des textes, c’est quelque chose qui me plaît beaucoup, parce que c’est sombre, c’est complexe et que ce sont des anti-héros. Au delà du fait que Lana Del Rey a une voix inimitable, une voix de “femme enfant” et que The Weeknd, quand il part dans les aigus, je deviens fragile (rires).

Tu as eu d’autres inspirations musicales, peut-être un peu de variété française ? 

The Weeknd et Lana Del Rey sont probablement les deux artistes les plus importants pour moi. C’est ceux qui m’inspirent et que j’écoute le plus. Il y a aussi Billie Eilish que j’aime beaucoup parce qu‘elle a un univers bien à elle très fort. Même si ce n’est pas le style de tous, on ne peut qu’être admiratif devant ce qu’elle a créé ! Et moi en l’occurrence, je l’écoute en boucle. “everything i wanted”, c’est un des sons que je préfère. J’aime beaucoup aussi Jessie Reyez, Rosalia…
Je dois avouer que je n’écoute pas beaucoup de variété française, et c’est sans doute la faute de ma mère (rires). Quand j’étais petite, elle ne faisait qu’écouter des artistes anglo-américains. A la maison, tu pouvais entendre The Cranberries, beaucoup de groupes de rock, Tracy Chapman, Marvin GayeDes références très américaines ou très anglophones. Je ne suis pas très familiarisée avec le style français. En revanche, je suis très fan de rap francophone ! J’en écoute beaucoup et c’est ce genre qui m’attire le plus dans la musique française.

J’ai cru comprendre que tu aimais bien Nekfeu ? 

Oui, j’aime bien ses textes, je suis très sensible à l’écriture. J’aime aussi Damso, Frenetik, Gazo, Swing (un artiste belge). On a assez de chance je trouve, parce qu’il y a beaucoup d’artistes/rappeurs francophones qui sont très forts.

En parlant d’inspirations, tu as 2/3 albums qui t’ont marqué ?

J’aime beaucoup After Hours de The Weeknd et Ultra Violence de Lana Del Rey. Si je cherche un peu plus loin dans mes souvenirs, l’album de OutKast, Stankonia, avec le son « So Fresh, So Clean », m’a aussi beaucoup marqué. “Hurts” de Christina Aguilera, c’est le premier morceau qui m’a vraiment bouleversée. Le clip et la voix de Christina m’ont donné les larmes aux yeux. En l’écoutant, je me suis dit qu’il fallait que je fasse un truc avec la musique, ce n’était pas normal que ça me touche autant. 

J’aimerais qu’on parle de ton EP, de sa conception et qu’on décortique ensemble un peu ce qu’il y a dedans…

Carrément ! Mais c’est trop cool. 

Comment as-tu fait le choix de ces 4 titres-là ?

J’avais déjà écrit beaucoup (beaucoup) de sons, presque une centaine. Tout n’était pas à garder, mais la qualité vient de la quantité, et je n’arrête pas tant que je ne trouve pas le bon truc. J’ai choisi ces 4 morceaux parce que c’était la démarche la plus honnête pour moi. Ces morceaux font partie des premiers que j’ai écrits, c’était l’état d’esprit dans lequel j’étais à l’époque. J’ai voulu le diviser en 2 parties.
La première partie marque une rupture, comme avec le titre « Extraordinaire ». Ça parle d’une rupture amoureuse mais aussi d’une rupture avec la manière dont je voyais la vie. Je me suis rendue compte que je m’étais trompée sur beaucoup de choses et ce que je pensais important ne l’était pas forcément. Ça n’a pas été le moment le plus fun, mais il fallait que je fasse le deuil de certaines choses. Je l’ai fait dans la douleur mais c’était nécessaire pour faire le tri, ensuite je me suis focus sur le « cool ». C’est pour ça que la seconde partie de l’EP c’est que du fun, du kiff…  C’est beaucoup plus léger, un peu comme une renaissance. 

Dans cette première partie, il y a « Don’t » le seul titre en anglais, pourquoi as-tu voulu intégrer un peu d’anglais juste sur ce morceau ?

C’est une bonne question (rires). Je dirais que l’anglais a été très présent dans ma vie. J’ai fait toutes mes études en anglais et quand je crée, ça me vient d’abord en anglais. L’anglais c’est une langue très « yaourt », un peu plus facile. Je pense qu’il y a des choses plus faciles à dire en anglais qu’en français. Le français c’est une langue plus brute, quasi sans filtre. Aujourd’hui je n’écris qu’en français, ça me vient tout de suite et c’est assez cool. 

J’aime beaucoup parler d’amour avec les artistes que j’interview, surtout quand le sujet s’y prête. Tu en parles beaucoup dans tes chansons et de différentes manières. J’ai l’impression que chacun écrit sur cette thématique sans jamais la comprendre vraiment… 

Oui, c’est encore très, très flou pour moi et c’est pour ça que je n’arrête pas d’écrire dessus (rires). 

Dans « Don’t », il y a une phrase que je trouve très belle « Une part de moi j’ai laissé en chaque homme que j’ai aimé ». Est-ce que tu peux me l’expliquer ?

Je pense que quand tu sors d’une relation, tu prends quelque chose de l’autre. Que ce soit négatif ou positif, cela t’apporte forcément quelque chose. Que tu le veuilles ou non, tu y laisses aussi une partie de toi. Il faut faire attention parce que dans certaines relations, ce rapport peut être assez déséquilibré : tu donnes plus que tu ne reçois. A la fin, tu peux te retrouver complètement vidée émotionnellement. Une relation c’est un échange où un dialogue doit s’installer. Si ce n’est pas le cas à la fin, tu perds un bout toi-même. Quand tu le fais trop souvent, quand tu as trop donné de morceaux, il te reste plus grand chose… Tu t’abîmes un peu et c’est dur de se reconstruire.

La vie c’est aussi beaucoup de rencontres, tu ne peux pas rester la même personne tout du long. Il faut juste que tu te protèges un peu et que tu acceptes qu’à certains moments, même si tu as le sentiment d’avoir trop donné, tu dois te faire confiance et penser que tu vas t’en remettre et avancer. 

C’est quelque chose que tu as vraiment personnellement vécu ou que tu t’es amusée à imaginer ? 

« Don’t » s’est vraiment passé et ça a été quelque chose de difficile à vivre sur le moment. La chanson commence par « Je t’ai quitté hier », je me suis retrouvée sur un banc, et  je l’ai écrite comme ça. Ce sont des références très concrètes, avec de vrais sentiments ressentis à ce moment-là. 

Qu’as-tu appris de cette relation ? 

J’en suis ressortie plus forte, on s’est lancé beaucoup de choses à la figure, et ça n’a pas été particulièrement fun sur le moment… Mais j’ai choisi de ne pas me laisser casser, je pense qu’il faut prendre le temps de l’accepter. 

Même si la période est difficile, relèves-toi et avance. Je me suis rendue compte que ce n’est pas du tout quelque chose qui m’a brisée. Bien au contraire. Je m’en suis remis très vite, parce que j’ai compris que c’était pas du tout la personne pour moi. Il y a eu beaucoup de choses pas très correctes qui ont été faites de son côté, j’en suis ressortie grandi et je me suis dit : «  putain, je l’ai échappé belle ! » (rires). 

Ecrire t’a aidé ? 

Ah mais c’est thérapeutique, de la thérapie gratuite ! Cela m’a vraiment fait du bien. 

Le deuxième titre c’est « Extraordinaire », ça parle d’amour, mais un peu différemment…

Oui, avec « Extraordinaire » je me suis inspirée d’une de mes premières relations amoureuses. Je pense que j’ai un peu imaginé le truc aussi… Il y avait quelque chose de très beau dans le fait de rencontrer quelqu’un qui était un peu abîmé par la vie. On arrive avec un certain bagage, certaines cicatrices, au lieu de se dire : «  c’est vilain, je vais le réparer », on peut se dire que cela raconte une histoire. Un personne qui n’a rien vécu, qui n’est jamais tombée, qui ne s’est jamais cassée la gueule, qu’est qu’elle a appris, qu’est qu’elle a à raconter ? Cela donne du relief, c’est enrichissant. 

Si tu devais me dire ce qu’est l’amour selon toi ? 

Qu’est ce que c’est que l’amour selon moi ? C’est une question tellement dure (rires). Je pense que je n’ai pas encore fini de le savoir ! Grâce à mes expériences j’arrive à mieux comprendre ce qui est sain et ce qui est bon dans l’amour, ce qu’il faut y rechercher.  Il faut être bien avec soi pour pouvoir apporter quelque chose de positif à l’autre. C’est une relation que tu as avec toi-même et que tu as avec l’autre. Et écoute, je vais y réfléchir. Peut être qu’à la fin de notre interview j’aurais une idée plus précise (rires).

« Don’t » et  « Extraordinaire » sont les deux seuls titres que tu as clippé pour l’instant. On retrouve une ambiance assez sombre, de nuit dans ces 2 clips. Qu’est ce qui t’inspire visuellement ? 

C’est surtout des séries qui m’inspirent parce que je trouve que dans ce format on a le temps de s’imprégner des personnages et de s’y attacher. Il y a une série que dont j’aime beaucoup l’esthétique et je pense que tout le monde est fan, c’est Euphoria. Tu as des personnages qui sont assez typés, parfois un peu trop clichés, certes… mais la B.O., l’enchaînement des scènes très rythmé et l’esthétique, les couleurs très néons, c’est quelque chose que j’ai adoré. C’est en plus très sombre, c’est très dark, beaucoup plus dark que ce que moi je fais, mais je j’adore ! La relation entre Rue et Jul, deux personnes assez abîmées par la vie, m’a aussi inspiré dans certains de mes textes. 

J’aime aussi des esthétiques très différentes, avec la série Mister Robot par exemple. Je trouve qu’au delà du scénario qui est absolument dingue, la manière dont c’est filmé, c’est très films à l’ancienne et il y a un côté un peu irréel, comme dans un rêve. Un autre univers qui me parle beaucoup, c’est celui de David Lynch. Dans Twin Peak, on essaie de démêler le vrai du faux, l’ambiance a le temps de s’installer parce que c’est une série très lente. J’aime aussi des séries comme Peaky Breeders ou True Detective, où l’on peut retrouver des anti-héros avec du charme et du charisme. 

Sur « Juste Un Crush », j’ai cru comprendre que tu avais eu un petit coup de coeur dans une salle de sport…

Oui, et c’est (rires). 

Tu as écris sur un moment vécu, mais ça t’arrive aussi de fantasmer tes sujets.

Ah oui, moi je peux aller très loin ! 

C’est quoi l’histoire de ce titre un peu ?

J’ai eu un petit crush avec quelqu’un à la salle de sport, ça enlève tout de suite la romance (rires). C’était quelque chose qui me travaillait et à chaque fois qu’il y a un truc qui me travaille, je dois me « purger » donc j’écris. Après j’ai trouvé ça drôle quand ça m’est arrivé, je me suis dit que tout le monde devait vivre ça. Tu sais, quand tu es au tout début d’un truc et tout de suite tu te fais plein de petits films dans ta tête avant d’aller te coucher, c’est rassurant (rires). « Juste un crush » c’est ça. 

Tu es un peu une grande rêveuse ?

Oui et avec la musique je pense que je suis obligée de l’être. 

Les thèmes que tu aimes abordés traitent des relations humaines, mais pas que… Sur ton morceau « La Peine » il me semble que tu parles d’autre chose. Comment choisis-tu tes thèmes ? 

Honnêtement, je pense qu’il y a juste un moment où je ne réfléchis pas trop. Quand je vis quelque chose et que je ressens le besoin d’en parler, j’écris. C’est un peu comme quelque chose qui me frappe et qu’il faut que je sorte de moi. Pendant la période Covid, j’ai beaucoup composé et j’ai vraiment eu l’impression de vomir de la musique.  Je subissais, il fallait que ça sorte parce que ça faisait beaucoup trop d’années que je me retenais d’écrire

Je vivais une vie que je n’avais pas trop envie de vivre, j’étais dans le déni pour beaucoup de trucs. Au sujet de « l’amour », c’est un sujet que je trouve fascinant parce que ça touche l’humain, les relations humaines et il n’y a rien de plus incertain, complexe et instable. Il y a 1000 manières de l’aborder. Sur « La Peine », j’aborde le fait de se chercher. J’étais profondément perdue et je ne savais pas où aller. C’est d’ailleurs le titre dont je suis probablement le plus fière grâce à ce que j’ai compris, parce que c’était dur à écrire.

Tu parles de ton désir d’assumer pleinement ton rêve de musique  ? 

Oui et de ne pas décevoir certaines personnes, d’être honnête envers moi-même avec ce que je veux. 

Il y a cette phrase que tu écris « jouer dans la cour des grands quand tu n’y crois pas toi-même ». Tu étais dans cet état d’esprit à l’écriture de cette chanson, tu ne te pensais pas à la hauteur ? 

Oui, que se soit dans le milieu de la finance, du droit, du business, j’y étais préparée grâce à mes études. J’ai été formatée pour ça, j’ai appris et je sais faire. Pour la musique, il faut tout recommencer, répartir de zéro. C’est un nouveau langage, des gens différents et d’un coup tu te sens toute petite. C’est un milieu très compétitif avec beaucoup de gens talentueux, tu doutes forcément. Mais c’est nécessaire pour te faire bosser d’arrache pied. 

Comment s’est passée la signature chez Epic ? 

J’ai trouvé mes managers un peu par hasard. J’étais dans cette logique assez scolaire, il fallait que j’aille chercher les choses. J’ai littéralement acheter un bouquin à la Fnac, pour me dire comment réussir dans la musique. Le premier truc, c’était de trouver un management pour qu’on t’aide à naviguer dans le milieu.
Le deuxième truc c’était de me rendre plus visible sur les réseaux, donc j’ai commencé à faire des cover. J’ai contacté une agence en communication digitale pour qu’elle m’aide à communiquer, et l’un de mes managers actuels y bossait à temps partiel. La rencontre s’est faite totalement par hasard, je n’étais pas venue pour trouver un manager, je voulais juste un peu de conseil. Il était un peu sceptique au début, mais je lui ai fait écouter mes sons et il a bien aimé.
A partir de là, il m’a dit de continuer à créer et plus tard il m’a présenté à mon autre manager et j’ai signé avec eux. Ils ont présenté mes sons à Epic et me voilà (rires). 

Tu dirais quoi à la Salya d’avant ? 

Je ne regrette pas du tout ce que j’ai fait, toutes les études que j’ai faites, j’en suis très fière. Cela me permet de naviguer plus vite, de bien travailler et de bien réfléchir. Je lui dirai : «  Tout va bien se passer », même si je ne suis pas encore arrivée là où je veux être. Je dirai aussi de continuer à composer, à accepter que parfois il y aie des moments moins évidents, c’est un mal pour un bien. 

A quand la partie 2 de ton EP ? 

C’est une question que nous sommes en train de discuter avec le label (rires). Mais ça devrait arriver très prochainement après la sortie d’un premier single. 

Quel sera le mood de cette seconde partie ? 

On sera un sur quelque chose de plus joyeux, pop, up-beat, avec des chansons un peu plus rythmées. On va passer à des choses un peu plus fun où je crée juste pour le plaisir. Pour les thèmes, je pense qu’il y aura une réponse à « La Peine », où je me dis que je vais juste faire mon truc sans écouter les gens qui me disent que je devrais pas le faire. Même si ça part d’un bon sentiment et que des personnes ont mes intérêts à cœur, ils ne comprennent pas le métier vers lequel je me tourne. J’ai eu quelques appels au début, du style : « mais qu’est ce que tu es en train de faire, tu as pétée un câble ? » (rires). Là, je fais mon truc et ils se rangeront de mon côté quand ils verront que j’ai un plan. 

Tu as eu l’occasion de te produire sur scène depuis ta signature ? 

Oui, mon label a organisé un showcase. C’était au Silencio, dans un paysage un peu à la David Lynch, très Blue Velvet. D’ailleurs Lana Del Rey y avait joué une fois à ses débuts. Je n’avais jamais été confrontée à un public avant, j’étais très stressée les jours qui ont précédé le show car j’étais aussi très sollicitée en studio pour enregistrer le deuxième EP. Une fois sur scène, j’ai ressenti le meilleur feeling au monde. L’adrénaline, c’est incroyable, et ça passe comme un flash. Quand je suis sortie je me rappelais même plus de ce que je venais de faire tellement ça avait été fort. J’ai adoré, j’étais super à l’aise. Je veux le refaire (rires) !

Qu’est ce que je te souhaite pour la suite ? 

De faire de la musique toute ma vie et de pouvoir en vivre ! Mon plus grand rêve. 

Retrouvez l’EP de Salya Part. 1 sur toute les plateformes de streaming :