Siaka s’est fait connaitre grâce à son premier titre, Los Angeles, sorti en 2021. Rapidement, il a su se faire sa place grâce à ses influences rap et mélo. Lors de cette discussion, il retourne sur sa carrière, et nous parle de son état d’esprit, plus prêt que jamais.

Journaliste (Lilia) : Comment ça va Siaka ?
Siaka : Je me sens super bien et toi ?
Tu as toujours dit que tu allais réussir dans la musique. Aujourd’hui, quand tu regardes le chemin parcouru depuis les opens mics et les freestyles dans Paris, tu ressens quoi ?
Siaka : Je ressens un aboutissement sur tout ce que j’ai investi. Je me dis surtout que ce n’est que le début et que je suis capable de faire encore plus.
Ce moment où Los Angeles explose, tu es encore un inconnu, mais tu as cette phrase dans la tête : “je serai connu de Paname à Los Angeles”. Tu l’avais visualisé ce succès ?
Siaka : Non, franchement, quand j’ai fait ce single, je me suis dit que j’étais inconnu au bataillon. J’avais jamais rien sorti, je me disais que j’étais pas encore un artiste, vu que j’avais pas encore sorti de sons. Mais pour moi, si c’était un artiste connu qui avait fait ce single, il aurait fonctionné. Et quand je l’ai sorti, ça a marché.
Du coup tu t’es mis dans la peau d’un artiste connu pour le faire ?
Siaka : Je me suis mis dans ma propre peau. Mais j’avais cette ambition.
Entre ton premier buzz et aujourd’hui, il s’est passé plein de choses. Tu as vécu une pause, une remise en question, et tu es revenu encore plus fort. Comment tu décrirais cette renaissance ?
Siaka : En fait, ça a été dur, mais en vrai c’est simple. Y’a pas de secret. Si tu travailles, tu auras des résultats. Après les épreuves que j’ai parcourues, c’est vraiment quand je me suis mis à travailler et à me concentrer sur moi que j’ai pu récolter les fruits que j’ai semés.
Tu as commencé avec du rap, puis tu as ajouté de la mélodie, du chant… Comment tu as senti que ton univers devait évoluer comme ça ?
Siaka : De base j’étais un gars qui rappait beaucoup vu que je viens d’un quartier où ça rap. Ensuite, j’ai rencontré une amie à moi qui chantait. Moi j’aime bien tester des choses, donc j’ai testé un peu, j’ai poussé ma voix. J’ai fait un son, et ce morceau était très très bien, c’était un son un peu mélo. C’est là que j’ai commencé à toucher à tout ça, et de là, est venu Los Angeles.
Archétype, c’est ton dernier single. Tu as dit que tu avais envie qu’on comprenne enfin qui tu es. Qu’est-ce que tu veux montrer exactement avec ce son ?
Siaka : Archétype c’est une sorte de Los Angeles dans un mood différent. Comme dans Los Angeles, je me livre beaucoup. Je pense que juste en écoutant Archétype ou Los Angeles, tu peux savoir qui est Siaka et comment il pense. Qui je suis. C’est vraiment le truc le plus fort.
Quand on te suit depuis un moment, on sent une vraie authenticité dans tes textes, mais aussi une forme de revanche. Tu penses que c’est ça qui fait ta force aujourd’hui ?
Siaka : Pour moi, ma plus grande force dans la musique c’est que je crois en moi et que je parle de moi. A tel point que les gens se reconnaissent à travers ce que je dis.
Tu viens de Paris mais tu es aussi d’origine malienne. Cette double culture, elle a joué quel rôle dans la manière dont tu fais de la musique aujourd’hui ?
Siaka : De base, je consommais pas beaucoup de musique malienne, mais ça m’a toujours influencé. Je suis quelqu’un qui essaie vraiment de rester moi-même. C’est une de mes forces. Je retransmets mes origines, mon mode de vie a travers ma musique.
Est-ce tu pourrais me citer des artistes Maliens que t’écoutes ou qui ont pu t’influencer ?
Siaka : Bien sûr, Sidiki Diabaté que j’aime bien et on s’entend bien. Je pense que c’est un des artistes les plus écoutés au Mali.
Tu as toujours été entouré, que ce soit avec Manda Sira, Bakary, JRD Music… C’est important pour toi de vivre cette aventure en équipe ?
Siaka : Pour moi, un entourage c’est ce qu’il y a de plus important. Ça fait partie des choses qui m’ont manqué la première fois, car avec mon talent j’ai pu aller loin, mais le manque d’entourage ça m’a fait défaut par la suite. Tu peux avoir tout ce que tu veux, mais sans un bon entourage c’est impossible.
En 2020, tu postes un son avec une image de Los Angeles trouvée sur Google. Quatre ans plus tard, tu es en train de confirmer. Comment tu vis ce second souffle ?
Siaka : Je le vis comme quelque chose d’incroyable. C’est du jamais vu, je reviens avec un son qui a déjà marché, parce que Los Angeles a fait Or, et là le morceau revient mais encore plus fort. Sur la scène française, c’est du jamais vu. Je me dis « Siaka tu es venu dans le monde de la musique pour faire l’impossible ». Je me dis que c’est pas fini, parce que je ne suis même pas encore à mon prime.
À ce stade de ta carrière, tu veux aller vers quoi ? Tu as une vision claire ou tu laisses les choses venir ?
Siaka : J’ai énormément de singles. Aujourd’hui, la musique je considère qu’elle ne se consomme plus de la même manière. Ça veut dire que je ne me focalise pas trop sur les projets. Je préfère envoyer plusieurs très très bons singles, et au moment venu, partir sur un projet. En ce moment je fais une tournée des showcases dans plusieurs villes de France. Là j’ai fait le parc des princes, et le 5 juillet, je serai au Quai 54.
Si tu devais parler au petit Siaka du 12e qui rappait ses poésies à l’école, tu lui dirais quoi aujourd’hui ?
Siaka : Je lui dirais vraiment un truc, c’est concentre-toi sur toi, et ce que tu veux avoir là tout de suite, tu l’auras plus tard.
Est-ce que t’aurais un conseil pour les gens qui souhaiteraient se lancer ?
Siaka : Croyez en vous, et quand je dis ça, c’est pas croire que tu le veux, c’est vraiment vas-y a 300%. Et le meilleur conseil que je pourrais donner, c’est la vision que tu as, personne ne pourra l’avoir. Ça veut dire qu’il y’a des choses que tu pourras faire alors qu’aux yeux des gens c’est impossible. Ça veut dire ne te laisse pas influencer par les dires des autres, même s’ils ont plus d’expérience que toi.
Interview : Lilia D/ retranscription : Inès V