Tayron Kwidan’s se fait connaitre sur la scène musicale depuis une dizaine d’année. Fusionnant parfaitement Afro-pop et Rnb, il dévoile son dixième projet, TOO BABY . A seulement quelques jours de l’été, il apporte une vague de fraîcheur, de quoi profiter au soleil. Au cours de cette discussion, il se livre sur son état d’esprit, prêt à propager sa bonne humeur.

Tayron Kwidan’s

Lilia (journaliste) : Comment ça va ? Comment tu te sens actuellement à l’approche de la sortie de ton album ?

Tayron : TOO BABY, too good, ça va toujours, c’est carré, je ne suis jamais stressé.

C’est ton dixième projet !

Tayron : J’aime bien donner au public ce qu’il veut.

Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, comment tu te définirais en quelques mots ?

Tayron : Je suis un artiste, je viens de Suisse. On m’a connu grâce à mes projets, carrément TOO BABY c’est mon dixième ! Au fur et à mesure j’ai créé ma communauté. C’est aussi grâce à Tiktok, mais la majorité de mes auditeurs étaient là avant. Aujourd’hui, j’ai des sons qui sont devenus viraux, comme Dantsido, Tentation, Compliqué et Yuma Lov. Voilà, c’est moi, TOO BABY.  

Tu es originaire de Lausanne et d’origine congolaise. tu as grandi avec plein d’influences Est-ce que tu dirais que la Suisse et le Congo t’ont aidé à façonner ton identité musicale ?

Tayron : Le Congo oui. Je ramène beaucoup d’afro dans mes sons. Mais la Suisse, je ne pense pas. Par contre, elle a été là pour me soutenir.

Tu as beaucoup d’auditeurs en Suisse ?

Tayron : Oui, j’en ai beaucoup, mais j’en ai plus à l’extérieur. Chez soi des fois c’est plus difficile. On verra, avec le temps ça va venir. Je ne suis pas pressé.

C’est déjà bien là, non ? Objectif Défense Aréna ?

Tayron : Je ne sais pas si j’aurais déjà arrêté. Mais on est là de toute façon, on se bagarre. On verra ce que nous réserve la suite.

Toi tu te bagarres depuis petit. Tu as commencé très jeune, avec la danse, le chant et l’écriture, qu’est ce qui t’a vraiment fait comprendre que la musique c’était ta voie ?

Tayron : Très jeune, je regardais déjà beaucoup de vidéos, sur MTV, MCM. J’aimais beaucoup Michael Jackson. A l’Eglise aussi, on chantait. Je voyais mes parents et mes frères et sœurs chanter. Du coup je suis dedans depuis. Je n’ai pas choisi, c’était déjà en moi. Je continue ce qu’on m’a laissé.

Ton nouvel album s’appelle TOO BABY, pourquoi ce titre ?

Tayron : TOO BABY c’est parce que c’est mon état d’esprit du moment, tu vois, TOO BABY. Avec ma famille, on crée toujours des slogans, des concepts, et TOO BABY, ça définit la joie, l’amour, l’ambiance.


TOO BABY marque un retour à des sonorités plus afro-pop… Tu avais besoin de revenir à quelque chose de plus solaire après Taybox ?

Tayron : Quand je sors des projets, c’est en fonction de comment je me sens sur le moment. Taybox c’était plus un projet où je racontais mes relations amoureuses, c’était beaucoup Love. Ce n’était pas comme les précédents, qui étaient beaucoup plus festifs. Avec TOO BABY, je voulais revenir avec ce que mon public aime, la joie la fête, le soleil, l’été, et le projet rassemble tout ça.

« Why not » Titre extrait de « Taybox »

Tu en es à ton 10e projet en 9 ans, tu avais une pression particulière en le préparant ? L’envie de marquer une étape dans ta carrière ?

Tayron : Non, je ne savais même pas que c’était le 10e, on me l’a dit tu vois. Je suis quelqu’un qui aime faire de la musique, j’aime envoyer quand je peux envoyer, du coup pas de pression. Je ne me rends pas compte, je ne pensais pas que j’allais faire autant de sons, mais je tiens. Au début je ne pensais même pas pouvoir faire deux couplets dans un morceau, mais aujourd’hui j’en fais tout le temps. J’ai trouvé mon étoile. Des fois il faut chercher, mais là elle était déjà là.

Dans ta carrière, c’est quoi le morceau le plus dur que tu as eu à écrire, émotionnellement parlant ?

Tayron : 1000 raisons/ennemis ? Non, je n’ai pas trop de difficultés à écrire.

Pas forcément à écrire alors, mais un qui parle de toi, qui est vraiment personnel ?

Tayron : Il y a Mon Histoire sur TOO BABY, qui résume un peu ma vie. Je parle de moi, je me livre bien en fait.

Y a-t-il un titre sur TOO BABY qui a été particulièrement dur ou long à faire ? Un son où tu as vraiment tout donné ?

Tayron : Oui, Il aimerait bien. En fait, c’est un nouveau style que je ramène. Et je n’aime pas faire deux couplets qui se ressemblent, J’aime bien que les flows changent. C’est comme si je faisais un featuring avec moi-même. Le deuxième couplet c’était un peu plus dur, il m’a pris un peu plus de temps. Mais je savais que j’allais trouver un couplet. Je ne suis jamais pressé.

« Il aimerait bien » Tayron Kwidan’s

C’est facile pour toi en fait ?

Tayron : (rires) Non, non. C’est dur mais on essaye de faciliter les choses avec des astuces. J’écoute beaucoup de musique, donc je m’inspire rapidement.

Tu écoutes quoi en ce moment ?

Tayron : TOO BABY ! Sinon, j’écoute beaucoup de musiques chrétiennes. Je suis quelqu’un qui médite beaucoup. J’essaye de reprendre certains codes que j’ai appris en étant jeune. En écoutant plusieurs styles, ça me permet d’avoir beaucoup de facilités quand j’enregistre.

Du coup la religion c’est important pour toi ?

Tayron : Oui très important. J’ai une famille qui est à fond dedans du coup, je suis obligé. On ne sait jamais ce que demain nous réserve.

Quand tu reviens sur tout ton parcours, du “petit Tayron qui dansait sur Street Dancer” jusqu’à l’Olympia, est-ce que t’as parfois du mal à réaliser ? Tu as changé comment en tant qu’artiste ?

Tayron : Je ne réalise toujours pas je pense. Il y pas longtemps, j’ai fait une Cigale aussi. J’ai revu les vidéos et je me suis dit que c’était une dinguerie.

Et l’Olympia ?

Tayron : En fait, la Cigale, c’était beaucoup plus close. J’étais plus proche du public, il y avait une proximité. L’Olympia, ça changeait. Déjà, tu es plus loin. J’ai moins ressenti le public qu’à la Cigale. Je préfère faire 10 Cigale en vrai, plutôt que d’autres salles.

Tu as rempli deux fois La Cigale, l’Olympia… maintenant que l’album est là, c’est quoi la suite ? Une tournée ? Un zénith ? Peut-être 5 cigales ?

Tayron : J’espère avoir une tournée déjà et que le projet soit bien reçu, pour aller voir mon public et créer plus de connexion avec eux, et agrandir l’équipe. C’est ça qui va permettre de tourner. C’est une équipe, la TOO BABY gang. Par contre, je serai au Montreux Jazz Festival le 13 juillet.

Et sur paris tu n’as pas déjà une idée ?

Tayron : Non pas encore, on va y aller crescendo, je pense que la prochaine est celle qui devra être faite.

 Tu as déjà des idées de direction pour un nouveau projet ?

Tayron : J’y vais au feeling. Je ne me dis pas qu’un projet va être de telle ou telle manière. Quand on travaille une prod, il n’y a jamais de direction. Dès que je ressens le truc et que je sais que ça peut être un morceau que j’arrive à voir en concert, je fonce.

Et du coup, pour toi, c’est quoi la suite après TOO BABY ? 

Tayron : Mais pour l’instant je n’ai pas de direction pour la suite. Peut-être que je vais faire une pause, peut être que je serai en tournée. En tout cas, on va tout faire pour que TOO BABY ait ce qu’il mérite.

Si tu devais donner un conseil aux artistes qui souhaitent se lancer, tu leur dirais quoi ?

Tayron : Il faut foncer et jamais se mettre des bâtons dans les roues soi-même. Et travailler, travailler. Ne pas écouter les on-dit. Il y aura toujours des gens qui vont essayer de te démotiver. Si ce que tu fais c’est ta vocation, fonce, et c’est le travail qui paye. Tu vois, avant de faire mon premier concert, j’ai attendu presque 10 ans. Donc n’oublies pas, c’est le travail. Parce que sans travail, tu arrives nulle part.

Tu as déjà eu des échos de haters sur toi ?

Tayron : Oui tout le temps ! mais à partir du moment où on est des personnalités publiques, on est forcément exposés. Après, moi je ne regarde pas, j’ai Twitter mais je n’ai même pas l’appli. Et Tiktok et Instagram je suis dessus, mais je ne regarde pas le négatif.

 Et enfin… c’est quoi ta vraie victoire dans tout ce que t’as accompli jusqu’ici ?

Tayron : Ma plus grande victoire, c’est qu’ aujourd’hui je vis de ma musique. Il y a des gens qui peuvent encore travailler à côté. Moi aujourd’hui je vis de ça. Ça m’a permis de beaucoup aider ma famille et de la rassembler. Et j’ai aussi pu voir la vraie famille, les gens qui sont toujours là aujourd’hui, ceux qui me soutiennent depuis le début. C’est ça ma victoire, ma famille.

Interview : Lilia D / Retranscription : Inès V