Public Enemy, ou l’association improbable d’un militant engagé et énervé, le révolutionnaire Chuck D et le backer/ hype man/ clown, l’atypique Flavor Flav.

Après leur premier opus Yo Bum Rush The Show, c’est grâce à ce It Takes a Nation of Millions to Hold Us Back que la touche Public Enemy se concrétise et leur apporte la reconnaissance attendue.

Encadrés par l’équipe de producteurs du Bomb Squad qui va pousser le sampling jusque dans ses retranchements.
Cet album est compact, très dense. Riche. Peut-être trop riche parfois.
Mais personne à l’époque dans le rap n’avait des prods aussi avant gardistes.
Public Enemy crée tout en recyclant avec éclat plus de 100 morceaux de jazz, de soul, de funk, de rock, et d’un joyeux barouf d’alarmes, de sirènes, cette ambiance apocalyptique.

Une grosse intro qui prépare le bordel.


Le fameux Bring The Noise, illustration parfaite du phénomène, un bordel travaillé devenu un classique. Un track qui ne contient pas moins de neuf samples différents et qui a été repris plusieurs fois dans le rap, dans le metal et restera gravé dans le temps.

« Don’t believe the hype », un des plus grands morceaux hiphop de tous les temps. Ça enchaîne ensuite avec Cold lampin with Flavour, un gros diss du clown horloger.

On peut le dire : Sacré début d’album.
Terminator X to the Edge of Panic, une grosse démo du DJ appuyée par les deux rappers. Du scratch, des extraits de discours pro-black, un sample de Queen et des sirènes. Puissant.

A noter aussi « Prophets of Rage » qui donnera par la suite le nom au super groupe constitué par Chuck D, B-Real de Cypress Hill et Tom Morello de Rage Against The Machine.

Bref, un indispensable. Marqueur des années 80, un disque classique où le discours percutant rencontre une musique novatrice qui élèvera Public Enemy jusqu’au Rock’n’Roll Hall of Fame.