De l’ombre aux lueurs
A l’aube d’une carrière prestigieuse et âgé de 23 ans, Zed Yun Pavarotti a tout pour plaire et pas grand-chose à envier. Ses influences variées, ainsi que son attirance pour la musique classique, particulièrement pour le ténor Luciano Pavarotti, lui confèrent une identité artistique singulière.
La musique, avant le rap
Le jeune artiste stéphanois n’aime pas particulièrement que l’on catégorise sa musique, il considère qu’il « fait des chansons » et se définit comme un « chanteur » selon ses dires. Cette démarcation lui permet bien des libertés dans sa musique, qu’il façonne à sa manière, selon sa vision de la discipline. Une vision qui charmera Marin Mercier, puis Adel Kaddar, label managers de la maison de disques Artside. Structure sur laquelle est signé un certain MHD, et qui accueillera le jeune Zed à tout juste 21 ans, après avoir sorti son premier projet Grand Zéro.
Une écriture imagée, pleine de passions
Il convient de s’attarder sur le profil de cet artiste, qui suscite émotions et qui ne laisse personne indifférent. Cette singularité se caractérise aussi bien dans les textes du Zed que dans sa personne. Entre les lignes, on peut certainement relever une envie de réussite, aussi bien financière que sentimentale. « J’veux la paix et la fortune » « Mon amour s’épuise il m’faudrait un million de roses » extraits du titre Iles.
Il est évident que Zed Yun Pavarotti possède un style d’écriture particulier et difficile à cerner. Même si certaines phases ne sont compréhensibles que par l’intéressé, il est néanmoins possible d’interpréter quelques-unes d’entre elles. « J’veux […] des montres, pour bien voir le monstre ». Le monstre symboliserait le temps, le Zed enfile son costume de Baudelaire pour tout comme ce dernier, nous écrire sa peur de l’horloge dans Le Matin extrait de Grand Zéro.
Un personnage atypique
Outre son écriture aussi précieuse qu’imagée, l’artiste de chez Artside se démarque par son personnage en public, lors d’interviews par exemple, où il peut paraître nonchalant, mais ce dernier se justifie. « T’as pas obligation à être adoré […] Je fais pas de l’animation […] Je me battrai toute ma vie pour qu’on adore ma musique, mais moi j’en ai rien à foutre »
Zed Yun Pavarotti est un artiste, au sens propre du terme, dans le fond comme dans la forme. Lors de ses prestations live, ce dernier donne l’impression d’être déconnecté de la réalité, et montre une réelle adéquation avec sa musique, qu’il vit à cent pour cent sur le moment. Au vu des couleurs qu’il nous a déjà montré, il est évident que le Zed peut s’inscrire dans l’Histoire de la musique urbaine en France, par sa singularité et son talent.