Rencontre avec Charlie, chanteuse, actrice, mais aussi danseuse, elle nous parle de son 1er EP « RÉEL », de ses influences musicales et de sa carrière d’actrice.
Hello Charlie, comment vas tu ?
Bah écoute ça va très bien, j’ai passé une petite journée sympathique …
Tu pourrais nous parler un peu de ton parcours musical, quand est ce que t’as commencé la musique ?
Alors la musique, j’ai commencé relativement jeune. J’ai d’abord commencé par le théâtre parce que ma maman est comédienne et mon papa est régisseur lumière donc j’ai toujours baigné dans ce milieu artistique là… au bas niveau, dans le sens où mes parents ne sont pas des gens connus, ma mère a une petite compagnie de théâtre donc j’ai toujours baigné dans ça.
Très vite, j’ai eu envie d’y rajouter le chant et la danse, donc ma mère m’a mise dans une école de comédie musicale et j’ai adoré.
J’ai fait « The Voice Kids » qui m’a ouvert pas mal de portes, j’ai rencontré mon agent de cinéma grâce à ça. Je l’ai fait quand j’avais 12 ans, c’est quand même super jeune et … j’ai eu des propositions après ça mais je ne voyais pas trop ce que j’allais en faire à cet âge là, j’ai donc préféré arrêter la musique. Je me suis plus concentrée sur le cinéma et j’ai commencé à faire pas mal de tournages, en plus de l’école.
Depuis, je jongle entre tournage et studio, quand je ne suis pas en tournage, je suis en studio et vice versa.
Quelles sont tes influences musicales ?
C’est très anglais, je n’écoute pas énormément de musique française, les personnes que j’écoute le plus c’est vraiment Jorja Smith, Snoh Aalegra, Rosalía et Daniel Caesar, je pense que ce sont les quatre artistes que je préfère.
On peut donc dire que t’écoutes beaucoup de Neo Soul ?
Ouais je kiff ça, après j’avoue, j’écoute plein de trucs…
En fait quand j’ai commencé la musique, j’étais vraiment butée. Je voulais chanter en anglais mais tout le monde me disait « non, tu dois chanter en français » et je répondais « non, je veux chanter en anglais » parce que toutes mes influences musicales sont anglaises, quasiment. Mais je me suis rendu compte que le style de musique que j’aurais voulu faire en anglais, qui était un style qui se rapprochait vachement de Snoh Aalegra et Jorja Smith, est très difficile à faire en français donc oui globalement c’est le style que je préfère.
J’ai essayé de le reproduire un peu dans l’EP, dans « Solitaire », c’est vraiment très minime mais dans les base de la prod quand on a commencé, au tout début, il y avait un peu ce style là.
Tu es aussi actrice, la comédie pour toi ça a toujours été quelque chose que tu voulais absolument faire ?
Ouais, moi ça a été le premier métier que j’ai voulu faire … j’ai toujours su que je voulais être dans un métier artistique, je ne savais pas si je voulais être sur le devant de la scène ou derrière, en vrai je m’en foutais. Je voulais juste trouver un moyen de faire ce métier, je ne me voyais pas faire autre chose et vu que j’ai commencé par le théâtre, très vite, la comédie a pris une grosse place dans ma vie.
Ça m’est un peu tombée dessus parce que j’ai rencontré mon agent et une fois que j’ai commencé à faire des tournages, ça m’a vraiment fait kiffer, j’ai donc voulu continuer.
Dans la série « ReuSSS », t’as pu allier comédie, chant et danse, est ce que ça faisait partie de l’un de tes buts, peut être rêves, de pouvoir participer à un projet qui rassemble toutes tes passions ?
Alors moi, il faut savoir que j’ai déjà fait deux comédies musicales. L’une d’entre elles, s’appelait « 1939 » au théâtre du gymnase avec Lara Fabian et l’autre s’appelait « 1789, les amants de la Bastille », au palais des sports, pendant un an, quand j’avais 12-13 ans. Donc forcément là c’était … juste le rêve.
Quand on m’a proposé ce rôle, j’étais en mode « mais… c’est pour moi, il faut que j’y arrive ». Mais ça n’a pas été facile parce que c’est un rôle qui demande de faire de la danse classique, ce que je ne pratique pas du tout et qui ne s’apprend pas en 2 mois. Mais le rôle me correspondait trop, j’aurais trop eu les boules de ne pas l’avoir.
On aurait dit que le rôle était écrit pour toi un peu …
Dans cette série, c’est un truc de fou mais, on a trois rôles principaux. Il y a Assa Sylla qui joue Maïssa, Inès Ouchaaou, qui joue Hanane et il y a moi … et les personnages nous ressemblent énormément, dans nos caractères surtout !
Pour toi, c’est plus facile d’interpréter une chanson ou d’interpréter un rôle devant une caméra ?
Hmm… Ce sont deux choses totalement différentes parce que quand t’interprètes un rôle, tu vas raconter une histoire qui ne t’appartiens pas, entre guillemet. Alors que … quand tu chantes et que t’écris des chansons, tu racontes des choses qui t’appartiennent. Même si c’est imaginons une histoire que t’inventes, ça reste quelque chose qui vient de toi, de ton cerveau donc je pense qu’interpréter quelque chose quand tu chantes, ce serait plus difficile qu’interpréter un rôle.
Alors, ton EP « RÉEL » est sorti le 20 janvier, c’est ton 1er projet musical, comment tu te sens par rapport à ça ?
Je suis un peu soulagée car j’ai eu plein de mésaventures dans l’industrie musicale. Et c’est vrai que là c’est un peu un accomplissement. Cela fait 4 ans que je travaille avec différentes personnes, que j’essaye de créer des choses, de trouver mon univers musical. Et, au bout d’un moment, j’avais l’impression de stagner.
C’est à dire que, soit je tombais sur la mauvaise personne, soit les gens n’arrivaient pas à retranscrire ce que je voulais leur transmettre … et il y a un an, j’ai rencontré Nizar, Tom et Julien, avec qui j’ai créé tout l’EP et ça a été une vraie révélation.
Du coup c’était comme si tout ce qui m’était arrivé auparavant, n’étais pas si grave parce que j’avais trouvé les bonnes personnes avec qui travailler. Je suis grave soulagée et heureuse qu’il soit sortit parce qu’il y a des gens qui me suivent depuis super longtemps et qui à chaque fois me demandaient « mais quand est ce que tu sors quelque chose ? » et moi je répondais toujours « ça arrive, ça arrive » mais ça n’arrivait jamais.
Le fait que je puisse enfin montrer aux gens ce que j’ai envie de dire, de raconter, c’est grave cool comme sentiment.
Pourquoi tu as décidé de l’appeler RÉEL ?
Lors de la phase de création de l’EP, je n’étais pas arrivée avec des thèmes précis. J’arrivais tous les matins au studio et en fonction du mood dans lequel j’étais, on écrivait, on créait des prods … Et très vite en faisant des sons au fur et à mesure, on s’est rendu compte que je parlais beaucoup de notre génération à nous.
Je retranscrivais des choses de ma génération à moi et je me suis rendu compte que le monde dans lequel on vit maintenant c’est un peu un monde irréel, comme sur les réseaux sociaux où tu peux dire tout ce que tu veux donc je voulais vraiment parler de ce truc un peu irréel et l’opposé c’était le réel.
En gros la réalité ce n’est pas forcément ce que l’on pense.
Parlons de la cover, est ce que tu peux nous expliquer ce qu’elle représente ?
Ma cover, c’est un visage, potentiellement le mien mais je ne voulais pas qu’on puisse me reconnaitre. C’est pour ça, que j’ai vraiment insisté sur le fait que je ne voulais pas de photos de moi. Je voulais vraiment un dessin et en gros, on peut voir le reflet d’un visage dans l’eau mais le reflet n’est pas le même que le visage que l’on voit.
On peut retrouver plusieurs sonorités sur cet EP, est ce que c’est une façon pour toi de pouvoir expérimenter avec plusieurs styles, pour ensuite pouvoir trouver ton propre son ou tu avais juste envie de proposer plusieurs facettes de ta musique à ton public ?
C’est ce que tu as dit en premier.
Vu que c’est mon 1er EP, je me cherche toujours musicalement, en plus, vu comment la musique évolue maintenant à une vitesse … je pense que beaucoup d’artistes cherchent leur univers musical et du coup moi, j’ai voulu tester plein de trucs, pour voir ce qui me plaisait le plus.
Je t’avoue que le prochain projet, je ne sais pas du tout sur quel style on va partir.
Le 2eme titre de l’EP s’intitule « Madre », c’est un hommage à ta mère ?
Ouais, c’est marrant parce que, l’anecdote de ce titre est assez drôle … (rires).
Ma mère habite en Espagne. Quand j’ai créé l’EP, elle était à Paris et la veille je me suis embrouillée avec elle, je suis donc arrivée au studio en mode vénère … j’avais les boules de m’embrouiller avec elle parce que, déjà qu’elle habite loin. C’est chiant, quand t’es avec une personne que tu ne vois pas souvent, tu as juste envie de passer de bons moments avec.
Du coup, j’étais en mode, faut que je me fasse pardonner et en même temps, je voulais lui faire une déclaration d’amour, ce que je ne lui faisais pas forcément. Très vite, l’espagnol est arrivé dans la chanson parce que, je suis d’origine espagnole et je ne me voyais pas faire une chanson sur ma mère sans espagnol. Ma mère, moi je l’appelle « madre« .
A la fin du morceau d’ailleurs, il y a comme un mémo vocal en espagnol et c’est ma mère qui parle dessus.
Quand on écoute « Bonnie & Clyde » on a un peu l’impression de regarder un court métrage, qu’est ce qui t’as inspiré pour la création de ce morceau ?
Mais c’est ouf que tu me dises ça parce que moi ce son, j’avais juste une image en tête, une image d’une voiture, sur des falaises pendant un couché de soleil. J’ai dit à Nizar, le gars qui a écrit avec moi « j’ai une image en tête, je veux vraiment faire un truc là dessus » et c’est venu directement, on a entendu la prod et « Bonnie & Clyde » est venu instantanément. Ce son je voulais vraiment qu’il ait une image, qu’on puisse se projeter dans un mood.
Quel est ta chanson préférée sur l’EP et pourquoi ?
Alors hmm … c’est dur … j’en ai deux, parce qu’il y a une chanson qui se démarque un peu dans le projet et qui s’appelle « Olvida Me« , c’est un piano voix donc, vraiment rien à voir avec tout le reste de l’EP et cette chanson est grave symbolique pour moi parce que ça fait au moins deux ans que je l’ai enregistré, à un moment de ma vie où ça n’allait pas forcément donc elle représente énormément pour moi … mais après dans les sonorités et dans le style que j’aimerais peut être développer par la suite je te dirais « Solitaire« .
Y’a t-il un ou une artiste avec qui tu aimerais absolument collaborer ?
En anglais, je te dirais Jorja Smith, sans hésitation et en français … laisse moi réfléchir car je n’écoute pas beaucoup d’artiste français … je te dirais Lomepal.
C’est quoi la suite pour Charlie ? Un album ? Des concerts ? Un film ?
Alors écoute là, je pars en tournage, pendant un mois dans le sud pour un film et après j’ai encore un autre tournage pour un autre film mais j’aimerais bien trouver du temps entre les deux pour… peut être un deuxième EP dans un premier temps mais je verrais, je ne me met pas de barrières.