Au-dessus c’est le soleil ! Il n’y a véritablement jamais eu une success story aussi improbable dans le monde du rap que celle du Wu-Tang Clan.
Le Wu-Tang c’est au départ neuf galériens aux caractères bien trempés de Staten Island (quartier bien éloigné de New-York) qui rappent sur des beats tous aussi sales les uns que les autres, et fascinés par la vibe des films de kung-fu de la fin des années 70. Les noms des neuf rappeurs sont : Ol’ Dirty Bastard, Ghostface Killah, Method Man, RZA, U-God, Masta Killah, GZA, Inspectah Deck et Raekwon.
Lorsque the RZA regroupe les huit membres en 1992, il est loin de se penser que le Wu-Tang va devenir l’un des meilleurs groupes de rap de tous les temps, et à quel point lui et ses compères vont retourner le monde du rap.
Protect ya Neck
La même année, lorsque sort le titre « Protect Ya Neck« , morceau de 4’51 à l’ambiance new-yorkaise à souhait, lourde, pesante où chacun pose son couplet, c’est plus qu’une gifle que tous les hip hop-addicts se prennent en pleine face.
C’est la révélation que le Wu-Tang a quelque chose de plus que les autres,
et qu’il ne pas va pas tarder à tout chambouler sur son passage.
Les maisons de disques se jettent alors sur l’occasion,
mais toutes sont refoulées par RZA, prétextant de ne pas vouloir être séparés et voulant être signés tous ensemble.
C’est alors que le label Loud Records réalise le coup de poker parfait :
le Wu est signé sur ce label mais chacun des membres est libre de signer en solo où il le souhaite.
La stratégie de RZA a fonctionné, et c’est ce qui leur permis d’inonder le rap de leur influence, et de contrôler les 90’s.
En 1993, le Wu-Tang Clan sort son 1er album « Enter The Wu-Tang : 36 Chambers« , considéré à l’unanimité comme le plus grand album de rap, et remporta même deux awards lors de sa sortie.
RZA, le leader du groupe et producteur de tous les titres, a créé une ambiance sale et sombre à l’aide de beats constitués de vieux samples poussiéreux de soul des 70’s, de claviers minimalistes, de basses grasses et d’extraits de vieux films d’arts martiaux hongkongais.
On n’avait pas vu un son aussi crade auparavant. Aussi dû au budget réduit de l’album.
Au son minimaliste, se rajoute l’association de flows inimitables des membres du Wu.
Après une 1e écoute attentive, on reconnaît vite les protagonistes,
chacun possède ses attributs qui font de chacun d’eux une pièce maîtresse.
Method Man est certainement celui qui est le plus facile à repérer,
avec son timbre de voix et sa salivation spécifique.
C’est lui qui apparaît le plus souvent sur l’opus et possède même un titre pour lui seul : « M.e.t.h.o.d Man« , il fait aussi le refrain du titre légendaire de l’album , « C.R.E.A.M » (Cash Rules Everything Around Me).
Method sera le premier à partir en solo avec son album « Tical », un an plus tard sur le prestigieux label Def Jam.
Il y a aussi GZA aka the Genius, qui est le membre le plus posé, il est détenteur d’un flow calme et réfléchi, et il s’offre un solo dingue sur « Clan In Da Front » et expose sa passion des échecs dans la vidéo de « Da Mistery of Chessboxin ». Ol’ Dirty Bastard est le plus fou de l’équipe, et directement reconnaissable à ses phases loufoques et autres dingueries.
Chef Raekwon, qui est le deuxième membre à apparaître le plus sur le LP,
et l’un des plus éminent, très gros couplet dans « C.R.E.A.M » aussi.
Ghostface Killah, l’autre partie du binome, et son flow unique et sa voix qui retransmet l’émotion à elle seule. C’est d’ailleurs lui qui commence « Bring Da (mozefukin) Ruckus« , tout 1er titre de l’album avec sa phase :
« Ghostface, catch the blast of a hype verse , my glock bursts, leave in a hearse, I did worse ! ».
Au premier regard, pas de titres faits pour la radio mais le Wu-Tang Clan a confectionné un album génial, unique et inégalé.
Le secret de ce succès ?
Il est à la fin du disque: « Never teach the Wu-Tang !«
Par ailleurs ils viendront « re défendre » cet album sur scène, 25 ans après la sortie, à l’occasion du concert Gods of Rap en compagnie d’autres poids lourds tels que Dj Premier, De La Soul et Public Enemy.
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