Avec son nouvel EP Dodji, disponible depuis le 20 décembre, Noirmate ouvre un nouveau chapitre. Mélancolie, diversité musicale et sincérité sont au cœur de ce projet pensé pour toucher son public. Entre introspection et ambition, l’artiste nancéien nous parle de son processus créatif, de ses défis, et de sa vision pour 2025 : une année qu’il voit comme une ascension continue.
2024 : L’année d’un nouveau départ
Lilia ( Journaliste ) : Comment ça va ?
Noirmate : Je dirais que ça va, en ce moment c’est chill même si on a eu des périodes difficiles mais en ce moment c’est chill
Ton nouvel EP Dodji est disponible partout depuis le 20 décembre, dans quel état d’esprit tu es actuellement ?
Noirmate : Je suis sur un run. Il faut savoir que de base, la musique, je prend ça à cœur. Mais, quand ça fait longtemps qu’on fait de la musique, il y a des moments où c’est les montagnes russes. Un jour on est à fond, l’autre non. Là je dirais que 2025 c’est du tout droit !
Tu es satisfait des retours ? Que ce soit les chiffres ou la critique ?
Noirmate : Oui totalement. J’appréhendais beaucoup, je suis quelqu’un de très versatile à propos de ma musique. Là, il fallait condenser ça sur un EP, faire en sorte qu’on ne sorte pas de la direction artistique. Les critiques sont très très bonnes donc je suis satisfait.
Tu peux me raconter le processus créatif derrière cet l’EP ?
Noirmate : L’EP ne s’est pas construit autour d’une DA. On a pris mon style de musique que je qualifierais de très mélancolique et des textes profond. Ce qu’on essaie de faire c’est de toucher le public via l’écriture, véhiculer un vrai message à travers la musique. Après on peut véhiculer en faisant des sons jovial on peut le faire sur de l’afro, sur de la trap, sur du rap il y a plein de manières de le faire. Là ou il y avais de la difficulté et ce qu’il fallait faire autour de la DA c’est de montrer qu’on est versatique. Montrer qu’on a une certaine palette sans trop s’éloigner du sujet. Je voulais pas rester uniquement dans la mélodie, l’idée était de rappeler le fait que je suis rappeur d’où les titres comme » Mansouri » pour montrer qu’on peut faire de la festivité comme on peut faire du rap très cru.
Comment as-tu travaillé sur cet EP ?
Noirmate : Il y a uniquement 2 titres que j’ai retravaillé en studio directement, sinon, il y a un des titre que j’avais écris il y a très longtemps et qui a fait l’unanimité dans l’équipe. On étais obligé de le sortir, on s’est dit on le met directement dans l’EP.
Quel est ton quotidien en studio et avec ton équipe ?
Noirmate : J’ai 2 producteur, moi et mon manager. Il faut savoir qu’on est une très très fine équipe, on bosse en comité restreint. Quand je dis « mon équipe » je met bien évidemment mon entourage dedans, c’est eux qui me donnent leur avis qui font que je suis là aujourd’hui. Sans mes potes j’aurais pas fait de musique. Quand je suis au studio j’y suis généralement tout seul, j’y suis très rarement accompagné.
As-tu un titre préféré dans le projet ? Si oui pourquoi ?
Noirmate : Oui bien évidemment ! « Mansouri« c’est le dernier titre que j’ai enregistré. C’est mon préféré car le message qui y est véhiculé car quand on se confie, qu’on parle de soi dans un titre c’est assez compliqué. Il faut pouvoir raconter ce qu’on veut tout en maquillant la réalité. Quand tu racontes une histoire il y a toujours une part de fiction inspiré de faite réels. Noirmate, avant tout, c’est un personnage donc bien évidemment je peux pas dévoiler toute ma vie comme ça. C’est la manière dont j’ai travaillé le son et le message que je veux véhiculer qui fait que c’est mon préféré.
Une pause musicale pour mieux revenir
Tu avais annoncé une pause musicale. Tu es de retour définitivement avec ce projet ?
Noirmate : Oui totalement ! Totalement parce que justement la pause que j’ai prise elle est due à ça, à la base mon premier projet étais sensé sortir il y a quelques mois et en fait on a eu des complications qui a fait qu’on devait prendre du recul. Je pense que j’étais moi meme pas encore prêt. En annonçant « Dodji » je pense que c’est du tout droit, 2025 c’est un run.
Le succès, un chemin mais pas une finalité
Tu as jamais eu peur de rester dans l’ombre du single «Coeur Bleu» ?
Noirmate : Jamais, j’étais jeune donc le publique a pris le son comme un hit. Moi, j’ai pas envie de dire ça. La manière dont j’ai vécu le titre, c’est pas comme si je m’étais réveillé un matin et que le titre était connu partout. J’ai vu l’évolution du titre. Avant qu’il fasse le million, je pensais pas qu’il allais le faire. Au final, je l’ai vu faire étape par étape. Je l’ai pas vu comme un buzz. J’ai fait un son, il a marché et j’ai continué à faire de la musique. Si vraiment je le voyais comme un buzz, je m’y serais préparé avant, malheureusement, j’étais pas préparé. Je l’ai vécu comme une réussite sur le moment mais je me suis jamais dit qu’avec ce titre c’était la fin, que je n’arriverais pas à faire mieux.
Quelles ont été tes principales influences musicales ?
Noirmate : Alors en terme d’influence musicale, il faut savoir que j’écoute pas du tout de rap US. Je suis vraiment pas branché tout ce qui est anglophone. Moi je suis ghanéen, j’ai été bercé par les musiques africaine et tout ce qui est afro beats par exemple par Daddy Lumba, du Sarkodie etc.. Après ça va être le rap français bien évidemment ! J’ai grandi avec Kaaris, Leto, PSO Thug. J’ai baigné dans la trap très jeune et j’ai eu la chance d’avoir des grands frères qui eux aussi ont baigné dans ça, donc, bien évidemment quand t’es le dernier de la famille tu baignes dedans aussi.
Et niveau mindset ? Business ?
Noirmate : Au niveau du mindset ou du business, je me focalise pas trop sur les autres. Je reste concentré sur moi même. J’écoute que mes proches vis à vis de ça. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, on peut voir des business mais je ne les connais pas personnellement. On sait pas ce qui se cache derrière les réseaux sociaux, quand je parle business c’est que en famille. C’est en fonction de moi, de comment je voit les choses, comment je veux grandir vis-à- vis de mon business. J’ai pas d’influence particulière.
Y’a-t-il un titre qui a été particulièrement difficile à écrire ou poser dans le projet ?
Noirmate : « Dans nos vie », le dernier titre. Il a été difficile à écrire car des fois on va au studio et on a de l’inspiration, le premier couplet il glisse ta l’inspiration comme si le couplet il étais déjà tout écris. Après il faut faire un refrain et un deuxième couplet. Quand ta déjà mis la barre haute sur le premier couplet, t’es obligé de mettre la barre haute sur le deuxième aussi. C’est pour ça que ce son là a été très difficile à écrire. Pour l’anecdote ce son là je l’ai pas écris au studio, je l’ai commencé la bas mais je l’ai pas terminé. Je suis rentré chez moi et j’ai pris une semaine à finir le son alors que généralement je fini mes sons assez vite. Là j’ai pris le temps de bien écrire le deuxième couplet et de bien préparer mon refrain. Je suis du genre à pas retravailler mes sons une fois qu’ils ont été posé au studio, mais là j’ai du le retravailler peut être 2/3 fois pour faire des arrangements.
Peut tu nous faire découvrir 3 rappeurs de Nancy à suivre ?
Noirmate : « Exo la zeufré » c’est un artiste de ma ville, pourquoi le découvrir car c’est un artiste un peu plus jeune que moi et quand je vois ce qu’il fait aujourd’hui j’ai l’impression de me voir il y a quelques années. « Rapido » c’est un artiste que j’aime beaucoup, il a son style à lui il sait ce qu’il fait. Je l’apprécie tout particulièrement. En troisième, je dirait « Goldo » c’est un artiste avec lequel j’ai collaboré, on a jamais sorti le titre mais on a déjà fait un truc ensemble. C’est un bon gars, il fait de la bonne musique. Il a aussi son délire, j’affectionne beaucoup quand les gens sont extravagant dans leur musique et eux c’est des mecs qui sont super extravagant dans leur musique et faut leur donner la force à fond !
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite de ta carrière ?
Noirmate : Que du bonheur et de la santé c’est tout !