Ces dernières années, on aurait tendance à identifier le studio Sucker Punch avec la seule série des InFamous, en l’occurrence excellente. Pourtant, les heureux possesseurs de PlayStation 2 se souviennent qu’à l’époque, un raton laveur tenait le haut du panier de la catégorie des jeux de plate-forme.
C’est une certaine tendance chez Sony, déjà depuis l’époque de la PlayStation 3, de sortir du placard les jeux mythiques des consoles précédentes, avec un lifting « HD » en argument de vente. God of War, Ico ou Shadow of the Colossus, pour ne citer qu’eux, ont eu le droit à leur moment nostalgie (ou découverte, pour les plus jeunes).
La plate-forme est une catégorie oubliée en ces temps de next-gen et de course effrénée aux plus beaux graphismes ou à la réalité augmentée. Pourtant, c’est précisément de cela qu’il s’agit avec l’un des plus beaux représentants du genre : Sly Cooper, réédité en trilogie. L’occasion de se faire plaisir dans son salon autant que dans les transports publics, puisque le titre est disponible en cross-play numérique : pour les 30 € requis, les versions PS Vita et PS3 sont incluses. La PS4 n’est elle pas touchée par l’offre.
Pas vraiment discret sur la carte mémoire
Il faudra faire de la place sur les petites cartes mémoires de la PS Vita pour installer les trois opus, qui pèsent près de 4Go réunis. Le poids de la nostalgie est toujours fort, paraît-il. Passé le téléchargement et l’installation, c’est avec un petit pincement qu’on lance le premier Sly. Plaisir immédiat de retrouver la fine équipe de cambrioleurs passionnés, composée de Sly Cooper himself, raton laveur maître de l’infiltration, Bentley et Murray, les tours de contrôle de notre protagoniste, respectivement… une tortue et un hippopotame.
Résolument tourné vers l’enfance, avec une esthétique de dessin animé assumée, nous retrouvons un environnement qui croise les premiers Rayman avec son propre système de modélisation tout en cell-shading. Une technique reconnue pour ses modélisations cartoonesques, qui sied parfaitement avec l’esprit du jeu.
Animal Kingdom
Des trois jeux, le scénario reste inchangé et le lissage, quoique léger, est appréciable. Aux objectifs classiques des missions où s’infiltrer paie bien plus que de partir dans un assaut direct s’ajoutent pour la Playstation Vita quelques petites reconfigurations qui prennent en côté le pavé tactile arrière. Quelques petits ajouts qui passeraient presque inaperçus si les développeurs n’avaient pas eu l’excellente idée d’en appeler aux scripts originaux et aux doubleurs pour reprendre certaines parties de tutoriel spécifiquement pour le portage – un détail, mais un de ceux qui comptent.
En règle générale, il est encore meilleur de jouer sur la Vita, puisque la console nomade de Sony se prête vraiment au jeu d’utilisations aussi rapides qu’efficaces. La combinaison des trois jeux offre évidemment une durée de vie assez conséquente, multipliée par une sensation de difficulté qu’on aimerait bien retrouver dans les modes solo des jeux qui sortent actuellement. Pourtant, ce Sly Trilogy se consomme comme un sachet de bonbons, qu’on mange patiemment, petit à petit. Se goinfrer des trois épisodes d’un coup n’a que peu de sens.
Seul grand point noir de cette réédition, les cinématiques sont affichées à une résolution ridicule, même pour les dimensions de la Vita, et sont pixelisées à un point où nous ne pouvons vraiment pas profiter des différentes introductions et présentations de l’histoire et des personnages – pourtant souvent empreintes d’humour. Un bien petit point noir.
[styled_box title= »Conclusion » class= »sb_blue »]Sly Trilogy est une valeur sûre de la réédition et peut vous faire ressortir votre PS Vita du placard, au moins le temps d’un moment émotion. Mis à part les cinématiques, le portage a été réalisé avec une attention toute particulière et c’est avec grand plaisir que nous suivons ce bal anthropomorphique qui rappelle que le bon jeu vidéo est aussi affaire de difficulté. [/styled_box]
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- Un retour aux classiques appréciable
- L’univers, toujours aussi sympa
- Petit prix et cross-buy
- Le portage réussi…
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- … sauf pour les cinématiques, affreuses
- Lourd fichiers pour la Vita
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Robin Souriau