Godzilla (Gareth Edwards)
Attendu comme le messie du Box-Office de ce début 2014 au cinéma, Godzilla a fait un sacré buzz avec des trailers particulièrement alléchants et la présence de Bryan Cranston qui doit être, que ça plaise ou non, l’acteur le plus bankable aujourd’hui. Au programme, un énième remake du monstre marin japonais qui dévaste les côtes du Japon et de l’Ouest des Etats-Unis en quête de nourriture radioactive.
Traité dans le plus pur style des films catastrophes hollywoodiens des années 2000, Godzilla, débarrassé de ses remords atomiques américains et traité comme une bête de l’âge primaire s’en va semer la désolation partout où il passe, ou du moins le pense-t-on. Jusqu’à ce que Ford Brody, militaire père de famille exemplaire, fils du scientifique meurtri et incompris Bryan Cranston, ne découvre au fil de sa survie que le monstre légendaire s’est réveillé pour empêcher la copulation de deux de ses petits camarades.
Cranston out au bout d’une trentaine de minutes, c’est au tour d’Aaron Taylor-Johnson de porter le film sur ses épaules. C’est peu dire que l’acteur de Kick-Ass manque clairement de charisme pour nous faire avaler une bonne heure de grognements sans discontinu. Si les effets sonores sont parmi les plus maîtrisés de ces dernières années, l’esthétique du film se détériore et se banalise au fur et à mesure de celui-ci jusqu’à ce qu’elle devienne encore plus fade que celle de Man of Steel – un exploit. Les manques de cohérence sont flagrants et sont presque risibles – un comble face au premier degré absolu que se paie le ton du film. Il est triste de constater que le divertissement américain retombe dans ses travers manichéens jusqu’à transformer Godzilla en vulgaire Casimir.
Mise à l’épreuve (Ride Along, Tim Story)
Tim Story nous avait fait goûter à la bonne surprise comme au déchet absolu avec ses deux Fantastic Four. Il s’attaque cette semaine au buddy movie avec Mise à l’épreuve. Qui dit buddy movie, dit bien évidemment deux personnages qui n’ont rien à voir ensemble, qui vont se lier en tapant des méchants. Ici, on rajoute au duel un triangle amoureux, ou presque : le survolté Ben Barber (Kevin Hart) doit convaincre son futur beau-frère policier incorruptible (Ice Cube) qu’il est digne de se marier avec sa sœur, la magnifique Tika Sumpter.
Malheureusement pour Tim Story et son casting, d’excellents buddy movies sont déjà venus dépoussiérer un genre qui commençait à devenir vraiment gavant dans le début des années 2000. Very Bad Cops, Hot Fuzz ou 21 Jump Street lui ont redonné ses lettres de noblesse. Il est donc désolant de voir que ce Mise à l’épreuve n’apporte absolument rien de plus que des gags vus et revus et un rythme plus lent qu’une Prius.
Ice Cube n’a clairement pas le cœur à l’ouvrage, Kevin Hart est fatiguant à chouiner non-stop et à agiter les bras dans tous les sens : sachant que le duo est censé porter le film, l’impression générale est logiquement mauvaise. Il faudra attendre le dernier tiers et l’arrivée de Laurence Fishburne en super-vilain pour dynamiser un peu le tout avec quelques scènes de shooting qui tirent (un peu) le film vers le haut. Quand on ne sait pas écrire de bonnes vannes, il vaut peut-être mieux se contenter d’un peu d’action.
Robin Souriau
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