Driks a dévoilé un nouveau projet plein de surprises ! L’an dernier, l’artiste s’était confié à la suite de la sortie de son premier EP aux couleurs de REC 118, Rose Noire. Un an plus tard, Driks nous plonge une nouvelle fois dans son univers avec son troisième projet Hackcoeur. Ses collaborations à l’étranger, sa relation avec les femmes, sa compréhension de l’amour,… Driks plus mature et plus affirmé nous décrit son mood musical avant le premier l’album. Rencontre.
Driks, comment vas-tu ?
Ça va très bien, merci.
On s’était vu l’année dernière pour la sortie de ton premier EP aux couleurs de REC 118 Rose Noire, comment te sens-tu après 1 an ?
Très mouvementé ! A vrai dire sur le premier EP, il y a eu plein de choses dont un titre qui a super bien marché « Fais-le ». Après on a pas lâché, on est allés au studio, on a travaillé et ça a donné le second. Je n’ai même pas vu le temps passer et à la fin je me rends compte du travail abattu cette année !
Cet EP est un peu différent de Rose Noire, car sur mon premier projet avec REC 118, il y avait plein de sons enregistrés lors de deux séminaires, en plein confinement. On a sélectionné les sons les plus qualitatifs pour donner une certaine couleur à Rose Noire.
Pour créer ce nouveau projet, le contexte était un peu différent. On était plus libres de nos mouvements, on pouvait sortir un peu plus… Moi et mon équipe avons passé un tas d’heures au studio, on a fait un nombre incalculables de nuits blanches pour réfléchir et retravailler les titres. Ce qui est bien avec ce second EP, c’est qu’on s’est ouverts à d’autres artistes, à d’autres vibes qui collent à la mienne. Si ça ne tenait qu’à moi, je n’aurais fait que « ma musique » et je ne serais pas forcément sorti de ma zone de confort.
Au bout d’un an, quand le projet sort, on le redécouvre, on se rend compte du travail fourni et on en est fier.
Tu as pu présenter ton projet lors d’une release party avec le soutien de tes proches, amis, artistes,… Comment tu as vécu ce moment ?
C’était cool et il y avait la famille, mes amis artistes aussi, des femmes aussi, des gens qui ont participé à un concours Trace. C’était la première fois je faisais un mini-concert. C’était cool, parce qu’il y avait une bonne proximité avec le public, j’ai pu rigoler et passer un bon moment… Ça fait du bien de pouvoir mettre un visage sur les personnes que je ne connaissais pas et qui écoutent et soutiennent ma musique.
Parles-moi du choix du nom de ton deuxième EP.
Si on enlève le jeu de mots, on sait tous ce que c’est un hackeur. Je trouvais que c’était un mot qui pouvait bien définir mon mood musical. Dans les chansons que j’interprète, j’aime être le plus vrai possible. Avec Hackcoeur, le jeu de mot me vient parce que c’est ce qu’on vit tous. Je me suis dit qu’une femme avait tellement de secrets qu’elle même ignore, et l’objectif c’est de chercher à d’encoder tout ça.
C’est un jeu de mot qui me parlait bien parce qu’on sait tous ce que représente le coeur, l’amour. Le but c’était ça, trouver les mots de passe cryptés par rapport à certaines situations de vie.
J’y ai vu un second sens… Comme tu débarques dans ce paysage musical, j’y ai vu un clin d’oeil au fait que « tu hackes » ou que « tu vas hacker le game ».
Oui cela englobe aussi cette notion et les gens le comprennent très bien. C’est une manière plus direct de comprendre le titre du projet, mais je n’aime pas porter la sensibilité des gens. J’aime donner une explication plus large, pour que l’on puisse comprendre ce qu’on veut. Je suis là, il ya des choses qui se précisent et qui se passent pour moi. On a les codes et on va faire aussi le faire comprendre.
Je trouve que ce que tu me dis, fait écho avec le premier titre « Hackcoeur (Intro) » où tu parles de ton désir de réussir dans la musique, « J’dois faire gonfler la SACEM, j’suis dans la ‘sique, j’peux plus m’arrêter ». Ça m’a aussi rappelé le titre « No Life » sur ton EP Rose Noire…
C’est exactement ça, c’est un peu un automatisme que j’essaie de prendre. Dans le premier titre je résume rapidement ce que je ressens en général avant de rentrer dans le vif du sujet. On comprend que c’est un game, j’explique mon état d’esprit ma determination. Dans les intro j’aime bien décrire ce que je ressens.
Actuellement c’est un peu la place que je pense occuper dans le game. On a fait pas mal de choses, on a sorti des titres qui ont fonctionné, et pourtant je ne me suis pas toujours senti à ma place. Alors que j’ai bossé comme in artiste j’ai moi-même aidé pas mal d’artistes. On ne le fait pas forcement pour une reconnaissance aussi, tu fais ta place, tu restes focus sur ce que tu as à faire, tu restes concentré et je trouve que c’était important qu’on comprenne aussi ma manière de voir les choses dés le départ. Tu es fixé et tu pourras ensuite mieux apprécié le reste du projet.
L’an dernier tu me disais que « No Life » ne devait pas être le premier titre de ton Ep Rose Noire, que c’était un choix fait par ton équipe à la dernière minute. C’est devenue une signature, tu ne regrettes pas ce choix finalement ?
Sur le premier EP « No life » n’était même pas censé y être. C’est Will qui trouvait qu’il était important de le mettre même s’il était décalé et que qu’il sortait un peu du lot. Même si j’ai une vision large de ma musique, c’est pour ça que j’ai choisi de signer chez REC 118, pour les idées des équipes avec qui je travaille comme une famille. Ce que je ne réussi pas à voir, mon équipe y arrive. « No Life » en tant qu’artiste c’est pas la même que « Bagdad », « Fais-le »,… Il y a un décalage alors qu’en vrai non c’est une continuité.
Sur Hackcoeur, je me suis dit que j’allais remettre ça une deuxième fois, et que j’allais même l’accentuer en faisant un clip. C’est devenu une recette en fin de compte. C’est la preuve qu’on construit étape par étape quelque chose de solide.
J’apprends beaucoup avec l’expérience des autres, ce n’est pas le titre qui a été le plus streamé mais c’est un titre qui me fait du bien.
L’amour c’est aussi une thématique présente sur Rose Noire et aussi sur Hackcoeur. As-tu changé ton rapport à l’amour depuis la sortie de ces 2 EP ?
Je pense qu’il y a toujours quelque chose à dire sur cette thématique, sur les relations amoureuses. On vit la même chose mais on l’aborde de façon différente au fil du temps. Du point de vu de l’amour il n’y a pas une grande différence. D’un point de vue musical, il y a des step qui ont été franchis. On a travaillé avec d’autres personnes, on est allés à la rencontre d’autres artistes, on a travaillé sur de nouvelles prods où les gens ne m’attendaient pas forcement.
As-tu réussi à comprendre un peu mieux la femme ou c’est encore le grand mystère ?
Oui ça m’a servi (rires) ! Je pense qu’écrire sur cette thématique m’a aidé, j’ai évolué et pris en maturité. Je pars du principe que l’on ne peut pas changer une personne. Dans une relation on a souvent tendance à attendre que l’autre change comme on l’aimerait. J’ai appris que l’on ne pouvait pas changer une personne et qu’il faut être prêt à l’accepter comme elle l’est. Si vous évoluez, cela doit être dans l’optique de developper une meilleure version de vous-même. Ça m’a permis de changer la manière dont je vois les choses.
Je vois aussi que cela parle aux mecs qui m’écoutent. Parfois je reçois des DM de mecs qui me disent : « merci, car tu dis tout haut ce que l’on pense tout bas ». Cela te démarque si tu assumes qui tu es. J’ai grandit dans ma vie, entre l’EP de l’année dernière et celui-ci donc forcement c’est avec conviction que j’assume les chose, et je ressens que cela fonctionne.
Sur ton premier projet on compte une seule collaboration avec Hiro. Sur Hackcoeur, on en compte plusieurs, pourquoi avoir fait le choix de les intégrer ?
Ça été un choix décidé en groupe avec le label. C’était le moment de s’ouvrir à d’autres artistes qui pouvaient coller à mon univers musical. Je pense qu’il y a une réalité, quand tu es dans un game et quand tu prends ton métier au sérieux, tu ne peux pas rester dans ta chambre à faire ta musique solo. Si tu veux que cela fonctionne un minimum, il faut savoir s’ouvrir au gens.
Je suis très famille, avec moi cela fonctionne au feeling. Il n’y a pas un artiste que je ne connais pas sur cet EP. Avec DYSTINCT par exemple on se suivait depuis 3, 4 ans sur les réseaux. Quand je l’ai appelé c’était une évidence. Il a pris sa voiture et il est venu direct. Bryan MG c’est parce qu’on a un cousin commun à Londres. Deux jours après qu’il m’ait contacté sur Instagram, j’étais aux Pays-Bas pour enregistrer le son.
Tu me racontes la connexion avec Dadju, Franglish et Abou Debeing ?
C’est un peu particulier, quand j’ai commencé la musique c’était comme un groupe, on était souvent ensemble, après j’ai fait mon petit bonhomme de chemin eux aussi. On s’est dit : « pourquoi ne pas se retrouver ? ». C’était assez logique de faire un son ensemble et ils ont tous répondu présents.
On est tous super occupés, on a tout fait à distance, à s’envoyer des trucs sur WhatsApp. C’est Franglish qui a ouvert le bal, il a envoyé son couplet et là je me suis dit que c’ était lourd. J’ai ensuite posé mon refrain, Debeing a ensuite posé. Là il y a Dadju qui m’appelle et me dit : « Oh moi je suis où sur le titre ? ». Il pensait qu’on avait pris toute la place (rires). Je lui ai dit : « T’inquiète, il y en a encore de la place ! », il a posé l’outro du son et c’était parti !
Un clip prévu sur ce son ?
Si les agendas nous le permettent (rires) ! Avec les tournés de chacun… Mais on espère, pourquoi pas !
On retrouve Ronisia sur « Tic Tac » la seule artiste féminine du projet. Qu’est ce qui t’a poussé à travailler avec elle ?
Avec Ronisia nous avons les mêmes personnes qui gèrent notre prod exécutive, l’un d’eux est aussi son manager je crois. On avait un lien indirect donc il suffisait simplement d’appeler.
Moi j’adore ce qu’elle fait, sa vibe est super lourde ! Il a organisé une séance studio avec elle, on a commencé par écouter de la musique. C’était un peu timide au début de la session car on ne se connaissait pas. Mais le son s’est quand même fait en 1h ou 2h. Elle a topliné et quand je suis rentré dans la cabine j’ai posé mon couplet et mon refrain d’une traite. Elle m’a dit : « super efficace, tu n’a même pas écrit » (rires).
Depuis on s’entend super bien, on se parle très régulièrement sur Snapchat, on rigole bien et c’est devenu une amie.
Doit-on s’attendre à plus de collaborations avec des artistes féminines à l’avenir ?
Ça je sais pas (rires).
Pourquoi ?
Je ne suis pas contre, mais dans le cas de Ronisia c’est parce que il y avait Maktar (son manger) qui était en lien direct avec elle. Mais franchement en France…
Tu ne vois personne qui collerait à ton univers ou complétait ce que tu proposes ?
Franchement sans te mentir, je ne me suis jamais réellement posé la question. J’aime beaucoup ce qu’Aya fait, je pense que cela pourrait totalement matcher mon univers. Je respecte vraiment la carrière qu’elle a, pour moi aujourd’hui il n’y a pas mieux musicalement. J’aime ce qu’elle raconte, elle a ses propres codes et elle nous met touts d’accord : homme comme femme.
Des artistes femmes à l’étranger…
Oui ! Je peux te sortir un liste (rires). J’aime beaucoup ce que fait Tems en ce moment, Koffee la jamaïquaine, Rihanna, Teni,…
Une collaboration avec Rihanna ça ressemblerait à quoi ?
Je pense que je l’emmènerais que de l’afro chill, un peu comme sur « Essence » de Wizkid et Tems. Une prod afro, R&B, l’ »alté music ». Je ne pense pas qu’elle aurait été contre par rapport à son style de musique et les sonorités qu’elle aime. Elle était d’ailleurs au concert de Wizkid, ça montre bien qu’elle kiffe !
Et le clip ?
Je pense que ça aurait été le seul clip où j’aurais été hyper proche de l’artiste (rires).
Un peu comme Drake sur le titre « Work » ?
Oui voilà (rires). Lui il savait comment il fallait que ça se passe (rires). J’aurai été un genre de Drake sur ce son.
Il ne manque plus que le petit DM Instagram…
Mais j’ai déjà tenté (rires) ! En 2014 j’ai tenté ! Mais bon on verra, je me dis que maintenant que rien n’est impossible. J’ai vu une collaboration Offset x Hamza sur les réseaux, je me suis dit lourd ! Je souhaite que ce titre fonctionne, parce qu’on doit s’ouvrir ! On doit montrer qu’en France on fait de la bonne musique.
Avant les kainris nous donnaient l’heure, maintenant je ne suis plus trop sûr qu’ils le fassent. On est pas aussi gros mais musicalement il y a aussi des pépites. On a des gens capables et on doit le montrer au monde, on doit continuer à pousser notre culture. C’est pour ça que je suis super intéressé par les sons étrangers, par de nouvelles collaborations, et en règle générale ça marche bien.
Ce qui explique les collaborations avec DYSTINCT notamment…
Oui exactement, il chante en arabe, en hollandais, c’est un génie. C’est lui qui à fait la prod, c’est aussi lui qui m’a poussé à chanter en lingala. Le mix de langues sur ce titre est super beau.
Finalement le métissage dans la musique ça a son importance ?
Pour moi oui. On a eu DJ Snake, David Guetta, qui ont réussi à s’exporter, mais ils ne se sont “qu’exporter”. Si on oublie les certifications, c’est avant tout une musicalité. C’est possible de faire sonner autrement le français, et je trouve qu’Hamza le fait très bien. Pour comprendre les paroles, je l’avoue, j’écoute le titre plusieurs fois, j’essaie d’être attentif (rires). Mais ce qui prime c’est la top line du son, le mood.
Par exemple avec « Dja Dja », personne ne savait vraiment ce que cela voulait dire mais tout le monde en a fait son interprétation, ça a cartonné. C’est les sonorités que tu vas mettre dans ta musique qui vont permettre de la faire voyager. Je pars du principe que se concentrer sur ça.
Ton titre préféré du projet ?
Elle est difficile cette question… À chaud je te dirais « Dommage » avec DISTINCT, il me prend au coeur ce titre.
J’aimerais que tu me dises lequel de tes 3 EP répond le mieux aux questions que je vais te poser…
Le plus rapide à enregistrer ?
Rose Noire, cela m’a pris a tout cassé 5 mois, lors deux 2 séminaires. Je n’ai pas passé autant de temps sur cet EP que sur Hackcoeur. Je pense que ça se ressent car à un moment donné il y a une pose, après « Partenaire » aucun son n’est sorti car j’étais en train de travailler les derniers titres.
Le plus introspectif ?
Je vais dire Enmalaøe mon premier EP. C’est compliqué parce que Hackcoeur c’est Enmalaøe au stade de maturité.
Le plus intime ?
Enmalaøe mais j’hésite avec Hackcoeur car il y a un titre « Swarovski » où je me livre beaucoup. Sur mon premier projet le titre « Oh mama » est très intime aussi.
Celui qui t’a fait prendre le plus de risques ?
Hackcoeur sans hésiter ! J’ai tenté de nouvelles choses. Je pense qu’il n’y a que les titres « Fais la go » et « Laisse Tomber » qui se rapprochent de ce que j’ai fait auparavant, le reste c’est vraiment une autre vibe.
Dernier EP avant l’album, à quoi devra t-on s’attendre ?
Je pense que le public va découvrir une maturité dans l’album. Pour l’album je vais prendre le temps, le temps d’écrire car je top line beaucoup. J’attendais ce moment depuis longtemps car j’ai des thèmes à faire découvrir. J’avais besoin de cette attention pour pouvoir élaborer ces thèmes et les détailler. Je pense que les gens vont être surpris. On s’en reparlera quand on se reverra pour l’album ! J’ai envie que l’on voit qu’un step s’est passé au niveau de l’écriture.
J’essaie d’être en avance sur ce que je propose, c’est à dire que je ne veux pas me retrouver dans 20 ans à « saigner » encore la même vibe. Je veux être un artiste qui prend des risques, c’est finalement ma manière de ressentir la musique. Je ne veux pas me mettre dans une catégorie. Quand tu es un musicien, tu ressens la musique, tu la vis. Dans l’album c’est vraiment ce que je souhaite faire ressentir. Je vais très bien le faire et faire ce que je ressens… Il faut être généreux en temps qu’artiste et c’est ce que je vais donner, une bonne sauce (rires) !