Beatmaker parisien aux multiples collaborations avec les plus grands noms de la scène hip-hop tels que Booba, Jul ou encore Damso, Trent 700 s’impose en proposant plusieurs styles allant de la trap au rap mélodique. Légitime, il sort son premier projet « SKY CONTROL » qui marque une nouvelle étape pour le compositeur certifié. Entouré d’invités tels que Lybro, Elams, Smily et Denzo, son EP rend honneur à la trap tout en y ajoutant une dose de rap mélodique. Hypesoul s’est entretenu avec lui.

Est-ce que tu peux te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas ?

Moi, c’est Trent 700, je m’appelle Samy. Je fais des prod depuis 2013, j’ai commencé à faire des placements plus sérieusement en 2016. J’ai commencé par Ninho, puis DTF, PNL, Niska, SCH, etc.

Est-ce que tu as des inspirations de beatmakers, français ou ricains ?

Au début, c’était surtout Thérapy, les beatmakers de Booba. Ils m’ont vraiment inspiré. C’est grâce à eux que j’ai cette couleur-là. Côté cainri, c’était 808 Mafia, Zaytoven, Young Chop. Metro Boomin m’a aussi évidemment influencé. Cette période marquante en 2013 m’a insufflé la musique que je produis aujourd’hui.

Qu’est-ce qui t’a poussé à dévoiler un projet sous ton nom ?

C’est la suite logique pour un beatmaker. Toute objectif est de faire un projet en son nom et d’inviter des artistes. On y trouve l’intérêt dans le fait d’être moins exécutant. En plus, on est davantage mis en lumière avec une grande indépendance. C’est le but de ce travail, cette quête d’autonomie, donc c’est vraiment différent. Le beatmaker prend une autre ampleur.

Comment tu as choisi les artistes sur ton projet ?

Des artistes titillaient ma curiosité. Je voulais faire des sons avec eux. Je les repérais sur youtube ou de bouche à oreille. Dès que j’avais un coup de cœur, je contactais l’artiste et on partait sur un enregistrement. Sur l’EP, il devait y avoir de gros noms comme Kalash Criminel, Bramsito, mais les agendas ne concordaient pas. On ne trouvait pas le temps pour caler des sessions.

Qu’est-ce que tu as voulu retranscrire sur cet EP ?

Depuis que je fais des placements en 2016, j’ai beaucoup exploité ce côté mainstream, avec des musiques afro, pop urbaine, mais je pense que les gens ne savent pas que j’apprécie vraiment la sonorité de ce qu’il vient des Etats-Unis. Je voulais vraiment que l’EP sonne cainri.

Pour ce projet, tu as dirigé les artistes ou tu leur as laissé carte blanche ?

Je ne voulais pas trop brider les artistes pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Comme c’était mon premier projet, je voulais découvrir comment ça se passe. Il y avait quand même un certain cadre où je donnais mon idée mais je voulais qu’on communique, qu’on échange, qu’il y ait une alchimie qui se mette en place entre l’artiste et moi. Pour ce projet, je voulais respecter à la fois la couleur de l’artiste et la mienne. Le plus important était que tous les tracks se ressemblent à peu près et que le tout reste cohérent.

Pourquoi cette thématique de l’avion qu’on retrouve partout chez toi jusqu’à ton blaze ?

De base, je voulais être pilote de ligne. C’était un rêve que j’entretenais depuis longtemps. Malheureusement, en passant les tests médicaux, les résultats n’étaient pas suffisants. C’est donc un rêve qui s’est effondré. J’ai dû me rabattre sur autre chose qui est devenue la musique. Seulement, j’avais toujours cette passion pour les avions. Alors, j’ai gardé ce clin d’œil à travers ma musique, avec mon blaze, la pochette du projet, les titres. Je pense que je continuerai à intégrer cette thématique de l’aéronautique par la suite.

“Ma zone” sonne comme un hit, comment s’est crée ce son ?

J’avais déjà réalisé des sons avec Smily. Je savais ce qu’il pouvait faire. A la session studio pour le projet, il m’a demandé si j’avais des prod Jersey. J’en avais une seule que je n’osais pas présenter aux autres rappeurs car elle était beaucoup trop décalée par rapport à ce qu’il se faisait actuellement. Quand je lui ai mis la prod, il a aimé de fou. J’étais content parce que ça nous ressemblait à Smily et moi. On n’a pas cherché à faire un son qui sort du lot, c’était juste du kiff. Tout le monde a pris du plaisir.

Tu peux me dire l’artiste avec qui tu as préféré collab ? Avec qui c’était facile ?

Je vais dire Gutti. En fait, avec lui, on écoute les mêmes sons, des sons US comme du Gunna. On a les mêmes goûts musicaux. En quelques secondes, en écoutant la prod de “Mode avion”, il était direct dedans. On était sur la même longueur d’onde. Musicalement on se comprend parce qu’on écoute la même musique.

C’est quoi la suite après cet EP ?

Continuer à faire des placements pour des gros artistes, toujours en tant que beatmaker, et bien sûr de faire un volume 2 avec beaucoup plus d’artistes, plus de sons et un projet qui va beaucoup plus loin musicalement et visuellement. Je voulais commencer avec cet EP pour avoir le retour de la scène musicale, de ceux qui ne me connaissent pas.

Tu as eu de bons retours sur le projet ?

J’ai eu de bons retours oui. Certains sons auxquels je ne m’y attendais pas ont été bien appréciés des auditeurs. Je pense à “Cupidon”. Les gens pouvaient l’écouter plusieurs fois d’affilée, cette musique les touchait. Quand j’entends ça, je ne peux qu’être content.

Petit mot de la fin pour Hypesoul ?

Je vous remercie pour l’invitation, pour l’intérêt donné, et j’espère qu’on se reverra très vite pour un autre projet !

Ecrit par Erwan Lebigot