N’en déplaise aux puristes : un peu à la manière de FIFA avec PES, 2K Sports a frappé un grand coup dans la raquette virtuelle avec sa série des NBA 2K. Depuis maintenant plusieurs années, Electronic Arts est complètement à la ramasse côté paniers, la faute en partie à un travail de fond qui leur aura coûté d’être absent des parquets, un temps.
Après un temps d’absence, la série phare du début des années 2000, NBA Live, s’est progressivement éteinte. Annoncé comme le réveil du phœnix, NBA Live 14 n’avait guère convaincu grand monde. Non, la simulation de basket d’EA n’était pas foncièrement à la ramasse. Elle se heurtait simplement à beaucoup plus costaud qu’elle. A l’heure où les jeux de sport se jugent plus par leurs propres concurrences que par leurs qualités intrinsèques, connaissant parfaitement le marché pour avoir profité du même effet avec tellement d’autres licences, le géant américain ne pouvait que baisser la tête, et retourner à l’entraînement.
Shoot forcé pour Live 15
Pour l’instant, EA se fait encore discret et ne distille ses secrets qu’au compte-goutte. Une attitude loin d’être dans les marques traditionnelles d’un éditeur galvanisé par les grandes démonstrations. Faut-il en conclure une frilosité face au grand méchant loup de Visual Concepts ? Alors que le premier trailer de 2K15 semblait mettre tout le monde d’accord, celui publié par EA, composé uniquement de morceaux choisis de gameplay, pose déjà les mauvaises questions. Du flou, encore du flou face à une vidéo qui est loin de briller par sa dimension spectaculaire. Un comble dans un des sports US les plus généreux de ce point de vue.
Est-ce donc là que réside tout le problème ? Tandis que la méthode froide et sans pitié de FIFA ravit le fan de soccer avide de rigueur, de tactique et de précision, Live 15 semble être trop obnubilé à rattraper la surface, sans avoir jamais le temps de se demander si la différence ne pourrait venir par le fond. Copier les recettes qui marchent est une méthode aguicheuse, mais bien trop d’éditeurs et de développeurs ont tant lové l’idée qu’ils ont fini par n’être cantonné qu’à la vulgaire production « du pauvre ». Une conclusion qui tient du comble pour Electronic Arts. Pour ne rien arranger, ce n’est ni la réputation, ni les millions dégagés par leurs autres ventes de l’éditeur qui ne vont nous faire pleurer sur leur sort. Voici tout le paradoxe d’une des entreprises les plus lunatiques du XXIe siècle.
Robin Souriau