Après 4 ans d’absence, Sultan est de retour avec une nouvelle mixtape Eternel Challenger Vol. 1. Le rappeur du 92 revient sur ce qui a motivé son dernier projet, ses influences et sa vision sur le rap actuel.
Comment tu vas ?
Ça va très bien merci !
Ca fait plaisr de te revoir ! Tu as sorti ton dernier projet en 2016 et on est en 2020, qu’as-tu fait entre temps ?
Entre temps je me suis consacré a ma vie perso, on va dire que j’ai eu envie de prendre du recul par rapport à la musique. Je n’avais plus trop envie d’en faire, j’avais envie de voir autre chose. J’ai aussi déménagé, j’ai quitté Paris pour le soleil de Marseille !
Ta dernière mixtape “Eternel Challenger Vol. 1” est sortie au début du mois, quand as-tu commencé à l’élaborer ?
J’ai commencé il y a 4 ans, en enregistrant quelques sons en studio, mais je m’y suis pleinement consacré il y a peu. Le projet a été bouclé en 3 mois, en ajoutant des nouveaux sons, des sons plus actuels.
Pourquoi tu as choisi ce titre ?
En 2010 j’avais fait un morceau que j’avais déjà appelé comme ça. Je trouve que cela résume vraiment bien mon état d’esprit. Éternel Challenger, c’est un titre qui reflète assez bien ce que j’ai vécu.
Je suis en train de démarrer quelque chose de nouveau. Je suis en indé, je suis mon propre producteur. Après 4 ans d’absence, il faut reconquérir son public donc ça reste un challenge.
As-tu appréhendé ton retour après 4 ans d’absence ?
Franchement non, je l’ai fait plus pour moi, pour me faire plaisir. Après si j’arrive à reconquérir le public tant mieux, je ne me mets pas la pression. Même si ça passe à côté, je suis content de l’avoir sorti, donc à partir de là, je n’ai pas cette appréhension.
Comment tu as choisi tes prods sur cette mixtape ?
Je n’ai collaboré qu’avec des personnes de mon entourage. En général c’est toujours les mêmes qui reviennent, par exemple RJacks & Masta, c’est des jeunes beatmakers très talentueux qui se placent beaucoup sur la nouvelle génération. On peut les retrouver sur du Kofs, du Naps,… J’ai aussi collaboré avec L’Adjoint qui est un beatmaker du studio Beat Bounce à Marseille.
Parle-nous de tes invités…
Sur ce projet, il n’y a pas vraiment de grosses têtes d’affiche, et c’était un choix personnel. J’ai voulu travailler avec des artistes de mon entourage, avec qui je m’entends bien. Il y a des jeunes pépites marseillaises comme SAF qui vient de signer chez Sony Music ou encore Elams. Ali L’empereur aussi, lui c’est mon binôme de soirées ! Pour tous les artistes c’est pareil, c’est des gens que j’ai pu rencontrer et avec qui j’ai passé un bon moment.
Tu ouvres ta mixtape avec le son “Ben Arfa”, que tu cites d’ailleurs. Pourquoi ce clin d’oeil ?
Ben Arfa c’est symbolique. On a grandi dans le même secteur, dans le 92. Il est de Châtenay-Malabry, je suis de Bagneux. Ben Arfa est aussi de la même génération que moi, c’est un 87, on a aussi des amis en commun. Il a eu des moments difficiles dans sa carrière et ça me fait un peu penser à moi.
Tu parles souvent de relations amoureuses notamment sur les titres “Remontada”, “Ba les Yeuk”. Tu montres aussi une facette de ta personnalité un peu plus vulnérable sur “Du Mal à Dire”, pourquoi c’est des sujets qui te parlent ?
Au niveau des relations amoureuses, il y a des sons qui reflètent ma pensée ou mon vécu. Je m’inspire beaucoup de situations vécues par d’autres personnes. Par exemple sur “Je suis désolé”, c’est un thème inventé. J’ai voulu créer une histoire qui parle de filles de façon originale, pour faire réagir.
On trouve aussi des gros bangers comme “Fosse Commune”, quel message tu voulais faire passer ?
Sur “Fosse Commune”, c’est de l’égo trip, un délire pur et dur de rappeur. J’ai toujours eu ce petit côté freestyleur. La prod est assez actuelle et je n’ai pas l’habitude de performer sur ce genre de prod. Je trouvais qu’il me manquait un morceau ou je visais la performance, c’était l’occasion !
Sur ta mixtape on trouve des titres assez musclés mais aussi beaucoup plus dansants sur fond d’afrobeat avec “Bo Ché”. Pourquoi ce mélange des genres ?
J’ai toujours mélangé les genres. Quand on écoute mes premiers projets, on peut voir que je n’ai pas de réelle ligne conductrice. Je n’aime pas me limiter à un seul genre musical, j’ai toujours aimé aller dans tous les sens ! Ça m’a souvent porté préjudice car c’est plus facile de construire un public en gardant une même ligne directrice, sans prendre trop de risque.
Comment ton public a accueilli ta mixtape ?
Une bonne partie du public a été heureuse de me retrouver, comme cela faisait 4 ans depuis la sortie de mon dernier projet. Il y a aussi une partie qui a disparu, car elle a vieilli, les personnes qui la composent n’écoutent sans doute plus de rap aujourd’hui. Après certains peuvent aussi penser que je suis dépassé. Mais je ne me bloque pas sur ça car j’ai sorti cette mixtape avant tout par plaisir.
Ta mixtape s’appelle “Eternel Challenger Vol. 1”, un volume 2 est-il en préparation ?
Je suis déjà en studio pour le préparer ! Le Volume 2 sera un peu plus en cohérence avec l’air du temps, il y aura plus de sons actuels. J’espère pouvoir le sortir pour fin 2020 !
Tu as beaucoup travaillé avec des artistes émergeant, avec quels artistes confirmés tu te verrais collaborer ?
Aujourd’hui la seule artiste avec qui j’aurai aimé collaborer c’est Diam’s, quand elle rapait encore. Sur la scène actuelle, je ne sais pas. Je ne suis pas fermé à l’idée d’entamer une collab avec un artiste si l’occasion se présente et que le feeling passe. Je n’ai pas encore eu de gros coup de cœur, comme ça aurait pu être le cas à l’époque.
Comment tu vois la scène rap aujourd’hui ?
Le rap se porte bien, j’aime ce qui se fait actuellement. Aujourd’hui chacun peut trouver le rappeur qui lui correspond, c’est d’ailleurs pour ça que le rap est le genre le plus écouté. Il y a quelques années, tous les rappeurs allaient dans la même direction. Maintenant avec des rappeurs comme Vald, Gambi, Heuss L’enfoiré,… Il y en a vraiment pour tous les goûts.
Si tu devais donner un conseil à un jeune rappeur qui veut se lancer…
Lance toi, tout simplement ! Là c’est la génération internet et certains percent avec juste une seule vidéo freestyle : il n’y a plus de codes.
Le mot de la fin ?
Merci à celles et ceux qui soutiennent et qui poussent le projet ! Un grand big up à celles et ceux qui viennent de me découvrir !
Eternel Challenger Vol. 1 est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Juls V.