À l’occasion de la sortie de son nouvel EP « Comme si j’avais », nous avons pu rencontrer SKIA.
Bienvenue à toi SKIA et merci d’être présente aujourd’hui pour cette interview Hypesoul, j’espère que tu vas bien ?
Oui ça va nickel.
Alors SKIA, pour les gens qui ne te connaîtrais pas encore, est ce que tu pourrais te présenter un peu ?
Je suis une artiste qui rap, qui chante et qui touche les gens qui ont encore un cœur.
A l’heure où l’on fait cette interview, tu vas bientôt sortir ton 2ème projet, un EP qui s’intitule « Comme si j’avais », comment tu te sens par rapport à ça, quelles sont tes appréhensions ?
C’est un EP où j’ai été beaucoup plus moi que le premier. Cet EP est plus pop, il mélange le rap et la pop donc j’appréhende un peu la réaction des gens et en même temps, je suis impatiente et excitée.
C’est un peu plus facile pour toi de te livrer dans tes sons maintenant ?
Alors me livrer, ça a toujours été quelque chose que j’avais envie de faire. Ce n’est pas vraiment me livrer dans les mots mais plus dans la façon de dire les choses. Avant j’étais beaucoup plus dans la colère et dans les trucs très durs et là je me suis permise d’être un peu plus douce.
Alors parlons maintenant de tes premiers freestyles sur les réseaux sociaux, qu’est ce qui t’as poussé à en poster et surtout comment as-tu eu le courage de poster ton premier freestyle ?
Merci à mon pote Chris qui m’a obligé à faire un freestyle dans une chambre du Crous et à me filmer. Ça faisait quelques temps que je rappais, je faisais déjà des freestyles sur Périscope sans vraiment les partager sur les réseaux et c’est un mon pote qui m’a obligé… (rires)
J’ai vu qu’auparavant, tu étais plus une auditrice de pop et de rock, qu’est ce qui t’as attiré dans le rap ?
C’est l’écriture, la façon d’écrire, la façon dure de dire les choses sans passer par 4 chemins et les thèmes. J’ai commencé à me lasser de la pop et du rock parce que justement, je trouvais que les thèmes étaient trop récurrents et que ça ne parlait que d’amour. J’ai trouvé des thèmes dans le rap qui collaient plus à ce que je vivais car je n’avais pas spécialement d’histoire d’amour à cette époque là. Dans le rap, quand ça parlait de misère sociale ou financière, ça me parlait beaucoup plus que la pop et le rock.
Est ce que tu voulais déjà faire de la musique avant le rap ou c’est le rap qui t’as donné envie d’en faire ?
J’ai toujours rêvé de faire de la musique mais sans vraiment me donner les moyens. C’était comme un rêve qu’on a dans un coin de la tête mais qu’on a un peu la flemme de réaliser donc ouais c’est clairement le rap qui m’a donné envie de vraiment en faire et ça rejoint la question précédente où les thèmes dans le rap me parlaient tellement que je me disais « bah moi aussi j’ai envie de parler de ça, d’amener des thèmes aussi intéressant et important que ceux là ».
Parlons de ton nouvel EP « Comme si j’avais », comment tu le décrirais et quelles difficultés as-tu peut-être rencontré dans sa création ?
Cet EP, je le vois un peu comme une manifestation de ce que je veux avoir mais que je n’ai pas spécialement encore. Là où j’ai eu le plus de mal, c’est qu’il y avait deux choses que j’avais envie de faire dans cet EP mais que j’avais du mal, je pense, à accepter. C’est d’abord d’insérer plus de mélodies et donc de la pop dans l’EP. J’en avais envie mais d’un autre coté, j’avais peur de ce qu’on pourrait dire donc j’ai pris un peu de temps pour le faire. L’autre truc, c’est que j’écrivais sur des thèmes assez durs et de façon assez dure donc j’avais envie de garder ces thèmes durs mais de mettre un peu plus d’humour ou d’espérance dans mes textes. Ça n’a pas été facile parce que ce n’est pas vraiment une habitude d’écriture pour moi. Je suis contente parce qu’il y a 2 ou 3 titres où je trouve que j’ai réussi à, un peu, toucher du doigt ce truc là, de parler de choses dures sans dramatiser.
« Résurrection » est un son assez mélancolique. Tu peux nous parler de l’inspiration derrière ce morceau ?
Dinos ! (rires)
En fait, on voulait faire un son 90 bpm avec mon producteur et Dinos avait sorti un son où il rappait une phrase que moi ma mère me disais quand je disais « je t’aime », elle me disait « ça va passer » et donc j’étais super jalouse qu’il ait utilisé une phrase de ma maman dans ces sons. J’ai donc essayé de me rappeler de toutes les phrases comme ça qui provenaient de ma mère et c’est un peu comme ça que ça a commencé.
Le son « Hier » est très intéressant, tu as vraiment réussi à retransmettre cette sensation de nostalgie qui donne tout son sens au titre du morceau, tu peux nous parler de comment ce son a vu le jour, ce qu’il représente pour toi, ton inspiration derrière les lyrics?
Bah justement, je l’ai écrit en résidence donc ça fait partie des sons les plus récents que j’ai écrit. J’étais dans ce mood de vouloir améliorer mon écriture mais d’un autre coté, je n’avais aucune confiance en moi. Je sentais que j’avais envie de changer la forme de ma musique mais j’avais quand même peur donc c’est vraiment ce sentiment là, d’être tiraillée entre deux choses, que j’ai voulu retranscrire. Avec en plus ce truc de se donner dans ce que t’aimes et d’avoir cette espèce de vie « Hannah Montana » où je suis dans la musique mais je travaille encore et je suis sûr de moi mais en vrai, je n’ai pas confiance en moi. Ce truc où hier, j’étais pas bien, j’étais presque en larme parce que je ne suis pas sûr de moi et aujourd’hui ça va mieux car je me force à aller mieux. C’est le premier son que j’ai écrit dans cette nouvelle façon d‘écrire un peu moins dramatique.
Quel est le titre qui te tiens le plus à cœur sur cet EP et pourquoi ?
J’en ai 3, « Devant ta porte », étonnement parce que c’est un des sons les moins rap et je suis contente de l’assumer parce que j’ai vraiment eu du mal à l’assumer au début. J’hésitais beaucoup à le mettre sur l’EP mais j’aime beaucoup le thème parce qu’il me représente énormément dans cette optique de beaucoup aimer quelqu’un et d’avoir peur que cette personne te trahisse car ce titre parle d’amitié.
« Elle danse », compte vraiment pour moi parce que ce son parle de ma maman et de ce qu’elle a pu subir, vivre et il compte encore plus maintenant qu’elle va beaucoup mieux. Ce son marque un peu cette époque et maintenant quand je la vois, je n’arrive presque pas à me rappeler de comment elle était auparavant tellement elle va mieux.
Le dernier, c’est « Les voix » , c’est un son qui m’a pris beaucoup de temps à écrire car j’étais encore dans le doute, il parle des crises d’angoisse donc j’aime bien ce son.
Est ce qu’il y a un moment dans ta carrière dont tu es vraiment fière ?
Premièrement, le fait d’avoir pu arrêter toutes mes études, d’avoir changé de ville pour pouvoir faire de la musique. Avoir eu le courage de partir car personne dans ma famille n’était d’accord pour que je parte faire de la musique et deuxièmement mes scènes, car pour un premier projet de 6 titres, j’ai pu faire beaucoup de scènes donc je suis assez fière de ça.
Est ce qu’il y a un message en particulier que tu aimerais transmettre à tes auditeurs ?
Je pense que ce serait d’assumer sa part de sensibilité car je trouve que notre génération a tendance à beaucoup se cacher, à beaucoup faire les durs, moi la première d’ailleurs. Moi, c’est la musique qui m’a permis d’accepter ma part de sensibilité donc ouais je dirais ça. Savoir s’accepter entièrement avec ses failles et ne pas avoir peur des émotions qui peuvent paraître comme des preuves de faiblesse dans notre société mais qui ne le sont pas en soi.
Quels sont tes ambitions pour la suite ?
Mes ambitions pour la suite, c’est de pouvoir faire encore plus de scènes, toucher encore plus de cœurs et d’être personnellement de plus en plus fière et contente de la musique que je fais avec les thèmes que j’amène. J’ai envie de faire de la musique, aimer ça et que les gens qui m’écoutent se sentent moins seuls et soit en phase avec la musique que je leur propose.
Si tu pouvais faire une collaboration avec un artiste français, ce serait qui ?
Diam’s même si je sais que ça ne va pas etre possible… (rires). Je crois que c’est le rêve de toutes les rappeuses de faire un feat avec elle. Sinon Nekfeu et Dinos.
« Comme si j’avais » est disponible sur toutes les plateformes de streaming.
Vous pouvez retrouver SKIA sur scène :
– le 13.05 – MONTLUÇON, Le 109