A l’occasion de la sortie de son premier projet « Enfant Difficile » le 20 Novembre, l’intriguant Bambino nous a accordé une entrevue. Une discussion chaleureuse autour de sa musique aussi riche que paradoxale.
Petite présentation pour les personnes qui ne te connaissent pas ?
Moi c’est Bambino, j’ai sorti mon premier single Esperanza il y a quelques mois. Il y a une semaine, j’ai publié un deuxième titre intitulé Kékra. Je balance mon premier EP le 20 Novembre.
Le projet s’appelle Enfant difficile, pourquoi ce titre ?
C’est une expression qui ne veut rien dire en soit, mais ma mère me disait toujours ça. Ca m’a toujours fait rire. C’est un petit clin d’œil.
Et du coup, la famille écoute ce que tu fais ?
Oui, mais on essaye de cacher quelques sons (rires). Mais sinon j’ai fait écouter le projet à ma mère, elle a kiffé parce qu’il y a le titre éponyme Enfant difficile.
Le projet est empreint de tristesse, de mélancolie. Peux-tu nous en parler ?
C’est une mélancolie qui n’est pas palpable. Je le dis dans 365, le bonheur est inodore. C’est ça qui me rend mélancolique en réalité. On désire ce que l’on n’a pas, puis quand on l’obtient on est déçus. On repense à ce que l’on n’a pas eu…. J’aime être mélancolique. La limite entre la mélancolie et l’extrême c’est la dépression, et je ne suis pas dedans. C’est juste de la bonne mélancolie qui fait du bien. Ça fait du bien d’être dans le mal, de dire « j’ai mal » pour apprécier le moment où tu iras mieux.
Il y a un contraste énorme entre des morceaux dansants, chaleureux et les paroles très sombres, tristes ? Pourquoi ?
Le morceau peut être dansant, mais c’est un constat de « ça ne va pas bien » mais il y a de l’espoir. Ça résume ma personne. Au fond, il y a une touche d’espoir.
Tu dis «l’ambitieux n’a pas d’alliés » l’impression que quand tu vas vers ton objectif, tu perds forcément les amis du départ, est-ce une fatalité ?
Il ne reste que les vrais à la fin, c’est l’idée. C’est bien d’être ambitieux, ça permet de faire un nettoyage autour de soi. Ceux qui ne servent à rien dans ton quotidien et qui ne te font pas avancer, dans la vie personnelle comme professionnelle.
Tu dis « La vie de rêve, pour l’avoir il faut faire tapis ». Peux-tu nous parler de cette phrase ?
Quand tu as des rêves, il faut faire « all-in ». Si tu as un plan A et que tu penses déjà au plan B, c’est mauvais signe. Il y a de fortes chances que tu ne mettes pas toute ton énergie dans le plan A.
Le thème des femmes revient beaucoup dans le projet. Quel est ton rapport aux femmes ?
J’ai un rapport normal aux femmes. Je ne sais pas si je crois en l’amour, car il est par essence éphémère. Il ne faut jamais idéaliser une personne.
Peux-tu nous parler du morceau 365 qui est l’intro de son projet ?
Je trouvais que visuellement c’était une ouverture de rideau sincère. J’avais ce besoin d’être hors format, sans refrain. Envoyer des photos de mélancolies phrase par phrase. Il fallait que ce soit musical, orchestral. C’est mon morceau préféré. Ce morceau pourrait être une mise en bouche de ce que je pourrai faire dans les prochaines années.
Est-ce que tu t’es surpris dans un morceau du projet ?
Oui, sur 365, dans sa globalité. Pour moi, chaque morceau est une peinture. Quand je regarde 365, c’est une belle peinture.
Tes objectifs pour la sortie de l’EP ?
Je n’ai pas d’attentes, pour ne pas être déçu. Si on fait dix millions de streams, je serai content. Si on en fait un million, je serai content aussi car ce sera plus que ce que j’ai fait jusqu’à maintenant. Je n’ai pas de record à battre, je ne me base pas par rapport aux gens, mais juste par rapport à moi-même.
Youcef B.