A l’occasion de la sortie de son court-métrage nommé Addictions, nous avons rencontré Chiloo. De ses débuts à ses ambitions, le jeune rappeur nous parle de son parcours et de la création de sa nouvelle œuvre.
Dans quel environnement as-tu grandi ?
J’ai grandi dans le 19ème arrondissement. J’y ai passé de belles années car c’est un quartier où il y a énormément de diversité, et j’ai grandi avec plein de monde et plein de cultures différentes.
Comment es-tu tombé dans la musique ?
Petit, mes parents m’ont inscrit au conservatoire de musique du 19ème arrondissement de Paris. J’y au fait du piano, du solfège et de la danse. J’ai donc appris pas mal de choses liées à la musique. De plus, j’ai une famille très attachée à la musique. Mon père se passionne pour Stevie Wonder tandis que ma mère apprécie plus la chanson française.
Avait-tu d’autres ambitions que la musique auparavant ?
Je pense que je ferai ce que je fais cette année, c’est-à-dire des études de commerce. Et je pense que j’aurai travaillé dans la communication ou dans le marketing.
Quelles sont tes premières influences ?
Dans la musique dans sa globalité c’est Jacques Brel, Charles Aznavour, Serge Lama et Francis Cabrel. Ce sont des artistes que j’admire beaucoup pour leur plume, pour leur mélancolie dans leurs textes.
Et ton album favori ?
Que c’est triste Venise, de Charles Aznavour avec le morceau “à ma fille” m’a vraiment marqué.
Ta collaboration de rêve ?
C’est Nekfeu. C’est l’artiste auquel je m’identifie le plus, dans les textes, dans la manière d’écrire, dans ce qu’il fait et ce qu’il dégage.
Peux-tu me parler de ta rencontre avec Selim et de ce stage à OKLM qui a tout changé ?
J’ai rencontré Selim (manager et producteur) lors d’un stage de seconde où il m’a pris sous son aile pendant une semaine. Il bossait à la radio et animait une émission. Le dernier jour, il m’a proposé de faire un freestyle en direct à la radio. J’écrivais déjà un peu et j’ai décidé de me lancer. J’ai eu l’impression de m’étouffer 35 fois en rappant puisque c’est difficile de gérer la pression quand c’est la première fois que tu t’exerces en direct. Pour la petite anecdote, Selim voulait me faire une blague en me disant que toute l’équipe de production allait se barrer durant le freestyle. Finalement, ils ne se sont pas barrés. (rires)
Tu t’es fait connaître principalement par le biais de 1 minute de rap avec des freestyles qui ont plutôt bien marché, quel retour fais-tu de cette période ?
Cela a été une période vraiment intense. Parce que comme tu l’as dit c’est monté très très vite. Pour te donner une idée, j’ai eu mes 10000 premiers abonnés entre septembre et août. Et d’août à septembre, j’ai eu 90000 abonnés. En 2 mois j’ai pris entre 50 et 70 milles abonnés donc c’est arrivé super vite. Par le biais de la plateforme 1minute2rap qui a été un véritable tremplin, ça m’a boosté de dingue, ça m’a permis d’avoir de la visibilité. Même au niveau des professionnels de la musique car j’ai reçu pas mal de messages de ces derniers qui me disaient apprécier mon travail. Il faut être bien entouré car tu peux très vite perdre la tête quand des gens s’intéressent à toi.
Ensuite tu as sorti tes premiers singles, comment as-tu réalisé cette transition ?
Le freestyle consiste à mettre une instru et kicker pendant une minute. Tu déblatères des trucs et tu peux aussi chanter, c’est donc plutôt simple. Pour les morceaux, tu te rends compte rapidement qu’il y a une véritable structure à respecter. C’est Pih Poh, un autre rappeur qui m’a encadré dans ce domaine car je partais dans tous les sens au départ. Maintenant je commence à cerner comment faire un bon titre.
Tu reviens maintenant avec un court métrage nommé Addictions, qu’à tu principalement voulu démontrer à travers cette création ?
Le titre relève d’une addiction que j’ai éprouvé envers une personne il y a quelques années. Je veux montrer que l’addiction ne se décline pas seulement par la drogue. Tu peux remarquer dans le court métrage la présence de bonbons, des réseaux sociaux, ce qui rejoint cette idée là. Pour ma part, mon addiction a été une personne. Je montre donc le cheminement pour combattre et se débarrasser d’une addiction. C’est ce combat que j’ai voulu montrer à travers ce court métrage.
Des anecdotes sur le tournage ?
J’ai une anecdote de fou sur le freestyle “Danser ne peut pas faire de mal”. J’ai littéralement réduit en bouillie l’appartement de mon compositeur. On m’a dit de foutre le bordel donc j’ai éclaté des paquets de pâtes, je fou de l’eau partout, c’était n’importe quoi. Ils ont mis 4 heures pour nettoyer tout ce bordel. (rires)
Tu gardes ton identité freestyle à travers ce nouveau projet. Est ce le type de morceaux où tu te sens le plus épanoui pour le moment ?
Je vois Addictions comme un passage, d’une étape à une autre. Le Chiloo Freestyle a vécu, ça été une période très enrichissante. Maintenant je veux me tourner vers un Chiloo plus complet au niveau de sa musique.
L’amour est-il la pire addiction ?
Si l’amour est toxique c’est la pire addiction possible, si ton amour est saint ce n’est pas une addiction. C’est un amour qui est égal, qui n’est pas pervers et qui est beau tout simplement.
On remarque que ta musique est ouverte sur différents genres. Y-a-t-il une volonté de partir vers une univers plus pop à l’avenir ?
Oui totalement, j’essaye de prendre une direction artistique qui tend plus vers le chant que le rap en ce moment car j’ai remarqué que cela me produisait plus d’émotions. Cela me différencie un peu des autres également et cela me permet d’être identifié plus facilement. Je veux me diriger vers plus de chansons mais je vais garder mon écriture qui est très orientée rap.
C’est quoi la suite ?
Un album est prévu pour le premier trimestre 2022, ce sera donc mon premier album. Jusque là, j’ai sorti un EP de 5 titres, cette fois-ci ce sera un album de 15 titres. J’ai très très hâte et je vais charbonner à plein temps cet été pour créer des titres avec de nouvelles sonorités. J’ai envie de créer un album avec une réelle histoire, un réel fil conducteur. Soyez opérationnels pour le projet qui sortira en 2022 !