Nous avons rencontré l’artiste Timal à l’occasion de la sortie de son nouvel album Arès disponible depuis le 15 Octobre 2021. Entretien avec un artiste bouillant aux paradoxes glacants.
Journaliste (Youcef) : Timal, comment tu vas ?
Timal : Ça va et toi frangin ?
Ça va super, merci. Aujourd’hui on se parle à l’occasion de la sortie de ton troisième album, Arès. Tu es dans quel état d’esprit à l’heure actuelle ?
Dans un bon état d’esprit, ça me fait plaisir d’avoir pu libérer un troisième album tu connais c’est du travail… J’ai beaucoup de retours, j’ai beaucoup de soutien. Avec la situation sanitaire, on n’a pas pu défendre Caliente en concerts et tout. Là on va faire ça avec le nouvel album.
Le champ lexical du feu revient sur tes 3 albums. Est-ce important au point que ta discographie y soit liée ?
Cette chaleur là ne vient même pas de moi à la base. Lors de mes premiers freestyles, c’est les commentaires qui revenaient le plus. Ils écrivaient juste « trop chaud » à répétition. Et depuis, c’est une ligne qui me correspond de ouf. Ça marche vraiment bien à l’image. Genre là je te parle, j’ai mes disques d’or en face de moi. Je trouve que le disque d’or avec le feu dessus c’est le plus beau tu vois. Je kiffe le rendu. Après on s’est diversifiés aussi, le projet je l’ai appelé Arès. J’ai mis un peu de feu sur la pochette pour pas oublier qu’on m’a amené ici grâce à la chaleur.
A partir de quel moment tu t’es rendu compte que le rap était ton métier ?
Quand j’ai commencé à réaliser, c’était au clip Vatos. Le lendemain je me suis dit« Je suis quand même quelqu’un vite fait ». Louer une villa, faire croquer les petits, qui va faire ça à mon âge ? Tu vois ?
Tu as créé toute une économie autour de toi, tu en es conscient ?
C’est sûr, ça a ouvert des portes. J’ai mon équipe maintenant. Il n’y a pas que Timal, mais beaucoup de gens autour.
Tu comptes continuer à te diversifier en gardant ce fil rouge de la chaleur ?
Franchement, ça va dépendre de ma vie. Imaginons que demain j’ailles vivre au japon frangin, je vais raconter d’autres trucs. Pareil si j’habite à Dubaï. Mais diversifier la chose c’est intéressant.
Tu écoutais qui quand tu étais plus jeune ?
Il y a plein de noms frère moi j’écoute tout le monde. Même aujourd’hui en 2021, j’écoute tout le monde. C’est faux quand les gens disent qu’ils n’écoutent pas ci ou ça. Tout le monde écoute tout le monde.
Tu n’as pas cet égo qu’ont beaucoup d’artistes sur ce sujet ?
Tu pourrais me sortir n’importe qui aujourd’hui, je te dirai si j’ai écouté ou pas. Si j’ai écouté j’ai écouté, c’est comme ça la vie frère. J’aime la musique, pourquoi je ne vais pas écouter la tienne ?
Raconte-moi ta rencontre avec le rappeur espagnol Morad ?
Morad c’est le frangin depuis longtemps. On se parle sur les réseaux depuis 4 ou 5 ans. On se parlait quand je sortais mes premiers clips sur Daymolition. Je regardais ce qu’il faisait, il regardait ce que je faisais. Il suivait même mes gars de la cité, Boumso, Badjer… J’ai vu que ce n’était pas un français mais un marocain d’Espagne. Pendant 4 ans on se suivait simplement sur les réseaux, que des likes et aucune conversation. Puis un jour, on s’écrit et on décide de faire le titre.
La barrière de la langue n’a pas freiné ?
Non même pas, en plus on a fait le son en Espagne. Il m’a invité au studio. C’est un bon Morad, au calme.
Comment s’est faite la collaboration avec JuL ?
Le J je le connais depuis 4-5 ans aussi, on s’était croisés sur un tournage. J’écoute le J, j’aime beaucoup ce qu’il fait donc pourquoi pas poser un morceau s’il est chaud. Je le contacte, et il me répond avec plaisir.
L’artiste t’a convié à l’énorme projet Classico Organisé, tu peux nous en parler ?
Exact, il a vu que notre feat s’est très bien passé. Il m’a parlé du Classico et m’a invité sur le projet. Il m’a ajouté au groupe WhatsApp et nous a expliqué les déroulés des morceaux et des feats.
L’outro de l’album est brillante, c’est le titre Navré. Tu peux me dire comment tu as créé ce morceau ?
Merci beaucoup. En fait, pour ce morceau-là, j’avais vraiment envie de faire passer un message. Je l’ai placé en tout dernier tu vois. C’est un morceau pour lequel je suis vraiment aller en cabine tout seul… Je me suis pris la tête, j’ai écrit. Avec sincérité, j’ai dit les choses. C’est pas un mood triste. Je vais au studio comme si j’allais poser une 14 en vrai. Mais quand cette instru passe dans mes oreilles, bah ça m’a poussé à écrire un vrai truc. Des choses de ma vie que j’ai pu vivre, surmonter...
Interview : Youcef B, Hafssaa B.
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