Folamour, c’est le dj que tu connais forcement, si tu arpentes les festivals house et les boiler room. Dj et producteur lyonnais, Folamour a marqué le monde de la musique grâce sa maîtrise aiguisée du sampling et à son univers ultra varié. Funk, disco, house,… rien de résiste au français.
A l’occasion de la sortie de son nouveau titre “Just Want Happiness”, nous lui avons posé quelques questions. Rencontre.
Salut Folamour, comment vas-tu ?
Ça va très bien merci !
Pour ceux et celles qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Folamour, je suis producteur et compositeur de musique, et je suis aussi musicien et dj.
Quand as-tu commencé la musique ?
J’ai commencé la musique quand j’étais gamin. J’ai commencé par la guitare et la batterie quand j’avais 5 ou 6 ans et j’ai fait partie de pas mal de groupes quand j’étais ado. En habitant en ville j’avais une grosse collection de disques et un ami m’a dit un jour “tu devrais en profiter, mixer dans des soirées comme tu as une bonne culture musicale”. A l’époque j’ai commencé par mixer, je n’avais pas très envie de produire sur un ordinateur. Et puis j’ai eu un déclic, j’étais coincé chez moi, je m’y suis mis et j’ai kiffé !
Quel est ton dj préféré ?
Pour moi le meilleur, le GOAT c’est Théo Parrish. Pour moi il n’est presque pas DJ tellement ce qu’il fait est différent de ce que font les dj. Il est vraiment au-dessus du lot, c’est incroyable.
Pour revenir sur tes influences, est-ce que tu peux me citer les 3 albums qui t’ont le plus marqué ?
Il y a beaucoup d’albums qui m’ont marqué mais si je dois choisir je dirais : Morning Glory du groupe Oasis, les collaborations entre Gil Scott-Heron & Brian Jackson, et Radiohead OK Computer.
Si on prend toutes tes influences, c’est quoi la “Folamour Touch” ?
Je dirais que ce qui lie tout ce que je fais, c’est l’émotion. Quand je mixe, j’essaie de partager beaucoup de joie. C’est un moment où on oublie le reste, où on est ensemble en harmonie à partager des bonnes vibes. Quand je compose de la musique, l’essentiel c’est les histoires et tout ce qui va autour. C’est tout plein d’émotions, de la nostalgie, de la tristesse, de la joie… J’essaie de faire ressentir des choses grâce à ma musique.
Une journée en studio avec Folamour qui crée de la musique, ça ressemble à quoi ?
Ça ressemble à moi qui essaye de faire des choses et qui parfois y arrive (rires). Je vais commencer à faire des batteries, jouer avec des instruments et ajouter des choses par-dessus… Ensuite je me laisse porter par l’instant, car ce sont les hasards qui créent de la musique.
Et justement, c’est quoi le secret d’une bonne chanson ?
C’est pas facile (rires). Je dirais que le secret d’une bonne chanson c’est qu’elle fasse ressentir quelque chose. Quel que soit le sentiment que fait ressentir une chanson, s’il fait ressentir quelque chose, c’est de la bonne musique !
Quelles sont les choses qui t’inspirent le plus ?
Le plus souvent ce sont des moments. Ce qui m’inspire le plus ce sont des souvenirs, des moments que l’on peut retrouver dans plein de choses. Par exemple, quand je vais lire un livre, il peut y avoir une scène qui représente quelque chose de fort que l’on peut exprimer à travers de la musique. Cette chose-là va pouvoir faire rêver, faire imaginer des choses aux gens, et c’est ça qui m’inspire le plus.
Dans ton univers, il y a 3 influences que j’ai trouvées très présentes, à commencer par le Japon…
Au Japon, je trouve qu’ils ont une façon de partager des émotions très particulière, très subtile… Beaucoup plus subtile que d’autres cultures. Ça me touche vraiment ! Ils ont une façon légère de faire ressentir des sentiments vraiment complexes, et ça m’a toujours marqué. Que ce soit dans les animes, dans les mangas, dans les peintures, dans la culture en général, il y a quelque chose de très beau et de très profond.
Et c’est quoi ton anime préféré ?
Il y en beaucoup que j’ai aimé (rires), mais assez simplement je dirais Naruto. C’est celui qui m’a le plus bouleversé en anime, mais j’ai pas fini One Piece, alors on verra !
La seconde influence que j’ai trouvé c’est ton amour pour les livres. J’ai cru comprendre que tu étais l’auteur de deux livres… Comment cela nourrit ta musique ?
Tu es informée (rires). Ça nourrit ma musique parce que ce que j’apprécie dans les livres c’est que chacun se fait son propre imaginaire. C’est ce que j’essaie de faire à travers ma musique. J’essaye de ne rien imposer, je préfère que la personne qui écoute ma musique se crée elle-même son histoire. Je peux essayer d’aiguiller grâce aux titres, les paroles par exemple… Mais ce que j’aime dans les livres c’est que chacun se crée son propre imaginaire, et que l’on crée quelque chose de très personnel à travers le travail de quelqu’un d’autre. C’est quelque chose qu’on a moins dans le cinéma et dans les séries, et cela me touche vachement.
Justement, la troisième influence dont je voulais te parler c’est le cinéma. D’où te vient cet amour pour le 7ème art ?
C’est quelque chose qui m’a touché très jeune, comme la musique. Quand j’étais gamin, je regardais des films de Kubrick, Hitchcock, et ça m’a bouleversé. Aujourd’hui je le suis encore très souvent quand je regarde des films. On en revient à l’émotion. Il y a plein de films que je regarde et j’en ressors à chaque fois différent, ça me change. C’est quelque chose que j’essaie de faire et que j’adore vivre. Quand je lis une œuvre ou que je la regarde, si à la fin je ne suis plus la même personne et qu’un petit bout de moi à changer, ça me touche.
As-tu une BO de film que tu aimes particulièrement ?
J’aime beaucoup la musique de A bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson. Ce n’est pas une BO au sens propre comme Hans Zimmer peut faire ou que tu retrouves dans les films de Denis Villeneuve. Le plus important c’est que ça t’emmène dans l’univers, que ça te pousse dans cet univers encore plus. Je trouve que typiquement dans ce film de Wes Anderson, on est pris dans l’histoire, on a vraiment l’impression d’y être, et que la musique joue énormément.
J’aimerais revenir sur l’un de tes albums, Ordinary Drug, que j’ai senti un peu en rupture avec tes précédents projets. Pourquoi ce changement ?
Quand j’ai composé Umami, qui était mon premier album, c’était l’aboutissement de tout ce que j’avais composé avant ça. L’aboutissement de mon amour du sampling, de mon amour de la house… J’avais l’impression de terminer un chapitre, et j’avais envie de commencer quelque chose d’autre, qui allait dans une direction différente et qui annoncerait la suite. J’ai quitté mes manières de produire, j’ai appris à enregistrer des instruments, à écrire des chansons, quelque chose que je n’avais pas fait avant.
Sinon, l’album est en soi est un peu Umami, c’est une histoire avec un suivi entre tous les titres. Ce qui a changé c’est la façon de composer, qui est complètement différente.
Tu t’inspires de plein de sonorités différentes, tu nous fais danser sur de la funk et du disco en festival, mais quand tu composes, tu proposes des choses complètement différentes. Pourquoi un tel écart entre ce que tu mixes et ce que tu composes ?
Et bien parce que je n’ai pas envie de faire ressentir la même chose à quelqu’un qui est dans le public et à quelqu’un qui est chez lui. Quand je compose de la musique, j’essaie de faire quelque chose d’extrêmement varié. J’apprécie de faire ressentir de la tristesse, de la nostalgie etc. Alors que quand je suis en set, tout ce que je veux c’est une harmonie. C’est vraiment quelque chose de positif. Ce que je veux c’est que les gens repartent avec le sourire, alors que quand je compose c’est pas spécialement l’objectif.
Mon objectif n’est pas toujours de rendre heureuse la personne, c’est juste de lui faire ressentir des choses et de l’emmener avec moi dans un souvenir ou un moment que j’ai vécu. C’est vraiment pour ça que la musique que je joue n’est pas du tout la même que la musique dans mes sets.
Dis-moi Folamour, quelle sera “la vibe” de ton prochain projet ?
Comme tu l’as dit, c’est assez varié ce que je fais donc c’est très difficile à décrire (rires). Ce que je peux dire c’est que mon prochain album parle de la vie et sera aussi varié que la vie peut l’être ! On ira dans tout ce qui est possible d’imaginer dans de la musique ! J’ai essayé de faire ça, on verra si c’est réussi.
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