La scène Bruxelloise ne cesse de dévoiler de nouveaux artistes aussi brillants que diversifiés. Geeeko en fait partie. Nous l’avons rencontré, pour parler de son actualité et des futurs projets.
Pourrais-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ?
Moi c’est Geeeko, j’ai 21 ans et je suis un rappeur de Bruxelles. Je suis né au Burundi, j’ai vécu 7 ans au Rwanda, 7 ans au Burkina Faso avant d’arriver en Belgique.
Est-ce que les environnements dans lesquels tu as vécu ont beaucoup influé sur la musique que tu fais aujourd’hui ?
Oui beaucoup, ce sont des choses ancrées en toi au bout d’un moment. Tu peux les oublier parfois, mais elles refont souvent surface. Donc cela va forcément se ressentir dans ma musique, sans pour autant que ce soit de la zumba ou du cliché.
Tu as sorti Réel en Avril 2020. Que retiens-tu de ce projet ?
Ce projet a été ma carte d’identité, c’était une première étape dans ma carrière. Je voulais montrer tout ce dont j’étais capable musicalement. Dans ce projet il y a tout. On y retrouve des bangers, et des sons chantés.
Qu’est ce qui a changé depuis ?
Sur le deuxième projet, j’ai voulu apporter quelque chose pour qu’on comprenne mieux qui je suis. Les sujets seront plus introspectifs, mieux abordés, avec plus de fond. Contrairement au premier qui avait pour but de faire une démonstration.
Quel est ton processus de création ?
Depuis un an, je travaille avec les toplines. Elles t’ouvrent certaines portes. Je fais la topline, ensuite on se pose avec le beatmaker et on fait la structure du morceau avec les couplets, le refrain. Ensuite je me concentre sur le texte.
On remarque une qualité d’interpretation unique chez toi, notamment sur scène. Est-ce que en tu y penses en créeant ?
Fort, bien sûr. On y pense beaucoup avec l’équipe. Même si on a parfois des surprises car interpréter est un travail, mais en général on arrive à se projeter. La scène c’est très important pour moi.
Ton surnom c’est le lézard, d’où Geeeko. J’ai plutôt l’impression de voir un caméléon. Tu peux faire beaucoup de choses, j’ai l’impression que tu peux aller dans différents univers musicaux et ne pas paraitre étranger, te fondre dans le décor, d’où le caméléon. Comment tu expliques cette facilité à faire ça ?
C’est le fait que j’ai beaucoup voyagé, donc j’ai une facilité d’adaptation aux cultures. De plus, ne me fixe pas de barrières dans ma musique. Je vais tout e temps essayer d’aller voir ailleurs, écouter d’autres choses. Je ne veux pas qu’on me case dans une catégorie. J’ai envie qu’on soit surpris, j’ai envie de choquer.
Quels sont tes premiers souvenirs de musique plus jeune ?
L’album de Michael Jackson après sa mort. Je l’ai découvert grâce à mon père et j’ai saigné l’album. J’ai vraiment aimé ses mélodies, c’était un grand danseur aussi et il m’a beaucoup inspiré.
La première fois que tu as fait du rap, tu t’en souviens ?
Je me suis intéressé au rap quand je suis venu en Europe, pas trop en Afrique. Ici, le rap est ancré dans la culture. J’ai commencé à m’y intéresser avec Kaaris. C’est un ivoirien qui a les mêmes origines que moi. Tout d’abord c’était la danse, après j’ai découvert 1minute2rap qui venait de débuter à l’époque. C’est pour ça qu’on s’est dit avec mon pote qu’on allait faire des freestyles.
Quelles ont été tes influences ?
Beaucoup, elles ont changé en fonction du pays. Au Rwanda j’écoutais ce qui se faisait là-bas. Quand j’étais au Burkina, c’était beaucoup plus les musiques du Nigéria, du Ghana. Des gens comme Wizkid, Davido m’ont beaucoup influencé. Et quand je suis venu en Europe, ce sont les US qui m’ont plu. Daniel Caesar, Travis Scott, j’écoute beaucoup de genres de musiques différents.
Je vais te citer deux artistes avec lesquels tu as collaboré, et tu vas me dire, pour chacun d’eux, ce qui t’a marqué en premier lorsque tu les as découvert.
Tsew The Kid ?
Déjà une anecdote sur le featuring. J’ai commencé le morceau pendant le confinement, et je ne pouvais pas le terminer car le studio était fermé. J’ai donc contacté Tsew The Kid qui est un artiste dont j’aime beaucoup le travail. Je lui ai envoyé un message, il a répondu présent, les managers aussi, et le feat s’est fait rapidement. Sa sincérité m’a marqué dans sa musique, ce n’est pas quelqu’un qui surjoue. Il va se livrer sur ses sentiments et l’assumer.
Et Coyote Jo Bastard ?
Coyote Jo Bastard est ricain comme moi. On se comprenait, ça matchait déjà entre nous. Il est venu à Bruxelles, la connexion est bien passée. J’étais entrain de travailler sur un morceau avec le beatmaker Chuki Beats. Il est arrivé, et je l’entendais faire des toplines derrière. On a donc posé sur le son en deux deux. Le gars écrit trop vite.
Pour finir, tu peux nous parler de ton prochain projet ?
C’est Irréel, la suite de Réel. Il va être beaucoup plus introspectif, plus mature, plus réfléchi. J’en dis pas plus, ça arrive très bientôt.
Youcef B