INTERVIEW

Pour la sortie de son album «  Chemin de la gloire »

Nous avons rencontré l’artiste congolais Héritier Wata à l’occasion de la sortie de son nouvel album Chemin de la gloire disponible depuis le 15 mars 2024. 

Journaliste (Laëtitia) : Ça va bien ?  

Héritier Wata : Oui je vais très bien par la Grâce de Dieu et je suis contente d’être avec Hype Soul

Pourrais-tu te présenter s’il te plait ? 

Héritier Wata, artiste. Je suis au troisième album. Avant, j’étais dans le groupe Venge Musica Maison mère avec Werrason. En 2015, je me suis lancé dans ma carrière solo. Puis en 2016, j’ai sorti mon premier album « Carrière d’Honneur » qui était un album pour m’affirmer. En 2020, j’ai sorti mon deuxième album, intitulé « Tout simplement moi : Mi-ange/Mi-démon ». Cet album s’était pour me confirmer et le 15 mars, ce mois-ci (2024) j’ai sorti mon dernier album « Chemin de la Gloire » afin de m’imposer parmi les icônes de la rumba en RDC.

Tu as été aux côtés d’artistes comme Ferre Gola, Werrason et j’avais une question par rapport à la musique congolaise. À l’époque, les musiques congolaises duraient aux alentours de 10 à 14 minutes. Je prends exemple sur le titre « Kipe Ya yo » de Werrason qui dure une dizaine de minutes. Maintenant, j’ai l’impression que les musiques congolaises durent moins longtemps qu’à l’époque et je me demandais pourquoi ?

C’est par rapport aux radios. Là plus longue chanson de mon album c’est 6 minutes et quelques. J’ai aussi des titres à 5 minutes et dans le futurs, je vais travailler sur des chansons de 3 à 4 minutes parce que je veux passer à la radio et sur des chaines de musique. 

D’accord, je comprends mieux maintenant et pourrais-tu nous raconter ta première rencontre avec Werrason ? 

J’étais choriste quand j’étais élève en seconde. Un grand frère à moi m’a amené chez le président JB Mpiana, mais JB disait que j’étais trop jeune. J’avais 15 ans et qu’il fallait que je finisse mes études pour pouvoir intégrer le groupe. Vers la fin des années 99, un grand frère m’a ramené chez Werrason et il va me prendre sous ses ailes. Il travaillait ma voix, la danse, etc., afin que je sois le meilleur. Je devais beaucoup travailler pour faire ma place. Avec Werrason, j’ai travaillé sur plusieurs albums, par exemple « A la queue leu leu », « Techno Malewa »…

Penses-tu que ta musique actuelle aurait été la même si tu n’étais pas sous l’influence de Werrason ?

Non, non, non, non… C’est lui qui m’a formé. J’avais une belle voix, mais le niveau de travail était vraiment bas. Il a fallu qu’il entre dans ma vie pour m’apprendre ces notions.

Comment se passaient les séance de travail avec lui ? 

Il était très strict et colérique envers moi mais c’était pour la bonne cause. 

Quand tu es parti et que tu as entamé ta carrière solo en 2015, est-ce que tu n’étais pas nostalgique ?

Oui, c’est bizarre. J’ai passé toute ma jeunesse avec lui, j’habitais même chez lui avant. C’était une figure paternelle pour moi. Au départ, je devais faire mon album solo avec lui, mais il y avait une diabolisation autour de notre entourage ; beaucoup de gens voulaient prendre ma place et pour eux, c’était anormal que Werrason me laisse faire un album solo. Selon eux, ça allait me rendre têtue. Après avoir essuyé le refus de me laisser faire un album, j’ai écrit ma démission. Je suis partie avec le cœur meurtri et blessé… Il représentait beaucoup, beaucoup, beaucoup pour moi. 

Comment a-t-il réagi lorsqu’il a reçu ta lettre de démission ? 

Il a refusé… Il disait que c’était trop tôt, qu’il avait d’autres projets à accomplir avec moi mais on a gardé de bonne relation. 

D’accord. Tu as sorti un album il y a quelques jours. Es-tu satisfait des retours ?

Le public a très bien accueilli, je suis fier de moi. 

Quel est le titre que tu préfères le plus dans ce dernier album ?

Je n’ai pas de préférence… C’est comme mes enfants, un parent aime tous ses enfants. J’aime tous mes titres, mais la chanson qu’on a clipée en premier était « Le baron », je sentais que c’était de la pure rumba.

Et comment imagines-tu la suite ? 

Nous, on ne dort pas, on est tous les jours dans le studio. Je travaille déjà sur un autre album. La suite, c’est musique, musique, musique.

Beaucoup de réussite alors, je pense qu’on a terminé… 

Merci beaucoup pour cette interview. C’était un plaisir de partager un peu de mon parcours et de ma passion pour la musique avec vous.

Interview : Laëtitia W.