Jaïa Rose de retour avec EP de 5 titres, une ode à la détermination, à l’ambition et à la nécessité de toujours croire en soi. Rencontre.
Comment vas-tu ?
Ça va, je sors d’un rhume que j’ai un peu la voix enrouée, mais ça va beaucoup mieux (rires).
Ton dernier EP Jour-J est sorti en novembre dernier, comment te sens-tu depuis ?
Je suis super contente de l’avoir sorti parce que cela fait un moment qu’on bosse dessus. Je suis surtout contente de montrer mon évolution, après deux années sans n’avoir rien sorti. J’étais un peu stressé de présenter un nouvel aspect de ma musique, mais j’attendais ce jour avec impatience.
D’où le titre de l’EP Jour J ?
Exactement (rires).
Qu’est qui a changé depuis ton EP 1000 MG ?
Musicalement, c’est beaucoup plus R&B et rap. Ce côté est beaucoup plus assumé par rapport à mon précédent EP. Musicalement, dans l’écriture des textes…
Le thème de ce projet c’est l’ambition, et bien sûr l’amour. Ce sont des thématiques que j’aime beaucoup. Il y a aussi beaucoup plus de positif, j’avais vraiment envie de transmettre cela.
C’est aussi mon évolution en tant que femme. Quand j’ai écrit le premier EP, je n’avais que 19 ans et là j’en ai 24. Donc ce projet réprésente tout simplement ma vie de femme et ma vision qui a évolué.
Tu as gagné en maturité…
Oui (rires), c’est ça, j’assume plus que je suis et ce que je fais.
Dans une interview pour France 3 Régions, tu parles de ton thème de prédilection : l’amour. C’est un thème très présent sur ton EP, mais qu’est que l’amour selon Jaïa ?
C’est une bonne question (rires). Je pense que c’est le sentiment le plus important dans la vie. C’est un sentiment qui est assez complexe et très riche. Cela peut être de l’amour que tu ressens pour une personne ou de l’amour que tu mets dans mon travail, de la passion pour ta famille, tes amis… Tu peux mettre de l’amour dans tout. Je pense que c’est vraiment le moteur dans la vie. C’est un peu “gnangnan” de dire ça (rires), mais je pense que si tu ne fais pas les choses avec amour, ça ne vaut pas le coup.
As-tu réussi à mieux comprendre et à exprimer ce sentiment à force de te livrer dans tes morceaux ?
Ça a été beaucoup plus avec mes expériences personnelles. Je ne pense pas que l’amour soit quelque chose que l’on peut vraiment cerner. C’est quelque chose qui n’est pas palpable et qu’on ne peut contrôler. C’est ce qui en fait sa beauté. Dans mes chansons, j’aime retranscrire. C’est quelque chose qui me provoque énormément d’émotions. Le bon comme le moins bon, c’est toutes ces facettes que j’aime retranscrire dans mes chansons.
J’ai toujours été une femme, qui aime les films d’amour, lesvlivres d’amour, les chansons d’amour… C’est un sujet sur lequel j’ai des facilités à écrire. J’aime explorer tous les spectre de ce sentiment et des relations amoureuses, même si elles peuvent être un peu toxiques… Aussi l’amour que tu peux mettre dans tes projets et à quel point cela peut être beau.
Pourquoi avoir fait le choix de ce format de 5 titres pour ton projet ?
Je pense que c’est une bonne façon d’explorer encore. Je cherche encore un peu mon identité artistique. C’est une première étape, une première présentation de comment je vois mon projet, un peu moins abouti qu’un album. 5 titres c’est aussi parce que je ne voulais pas quelque chose de trop long, c’est pensé comme une introduction, je pense qu’un EP est idéal pour ça.
J’aimerais revenir sur les 5 titres de ton EP, à commencer par “FEU FOI FORCE”. Cette chanson tient une place particulière. Sur Instagram tu l’as décrite comme étant « une chanson qui me rappelle tous les jours que je suis capable de réaliser mon rêve ». Pourquoi est-elle si spéciale ?
Ce morceau est synonyme d’ambition, c’es une présentaion de la femme forte que j’aspire à être tous les jours. C’est un peu comme ma formule magique pour réussir. Il faut avoir le “Feu” pour être constant et progresser dans ce qu’on aime faire. La “Foi” car si tu n’y crois pas, personne ne le fera à ta place. La “Force” pour persévérer, pour continuer.
Dans le clip, j’ai vraiment voulu explorer aussi d’autres aspects, dans l’esthétique, assez féminine, assez mode. C’est vraiment ce que j’aime faire, et c’était cool de pouvoir l’introduire ça avec ce titre.
Le clip est très beau, et on voit qu’il y a eu une recherche poussée dans le stylisme. J’ai cru comprendre que c’est toi qui t’en est occupé…
Merci ! Oui c’était mon petit challenge !
Et quel est ton rapport à la mode ?
J’ai toujours été attirée par la mode, depuis que je suis petite. J’aime créer des images, des vêtements, même si je ne suis pas du tout grande couturière (rires). Mais j’ai toujours aimé créer et imaginer des vêtements, des costumes pour me déguiser. J’ai aussi toujours acheté des magazines de mode féminins pour trouver de l’inspiration.
Tout s’est concrétisé quand je suis arrivée à Paris. J’ai intégré la Ballroom (une house de voguing), un espace où l’on peut explorer et exprimer sa créativité dans certaines catégories. Moi j’ai intégré la ballroom dans la catégorie “runway” qui été très inspirée des défilés de mode. La création de ton vêtement prend donc une part importante. C’est vraiment là où j’ai pu développer mes skills et ça a été vraiment un déclic pour moi. J’aimerais plus tard participer ou créer un défilé (rires). C’est devenu un réel objectif.
Tu as des marques ou créateurs qui t’inspirent ?
Oui bien sûr.
Il y a un jeune créateur que j’aime beaucoup, il m’a d’ailleurs prêté des vêtements sur mon clip “FEU FOI FORCE”, c’est Dutreuil. J’aime énormément ce qu’il fait, notamment dans le streetwear. Il y a aussi Montera Mode, la créatrice fait des pièces magnifiques. Après il y a des marques de haute couture qui m’inspirent beaucoup, Schiaparelli, Jacquemus… Mais surtout les jeunes designers.
3 mots pour décrire ton esthétique ?
Je dirais, girly, diva et badass (rires) ! J’aimerais développer encore plus c’est 3 aspects, aller encore plus loin.
As-tu des univers visuels d’autres artistes qui t’inspirent ?
Plus récemment Rosalia, FKA Twigs, Solange… Et les clips de mon enfance, Beyoncé, J.LO et Michael Jackson !
Sur ton deuxième titre “J’ai Tout”, l’amour n’est pas forcément quelque chose de toujours positif. Tu y décris une relation toxique, tu peux m’en parler ?
Je trouvais intéressant de prendre la place d’une femme assumant son comportement toxique dans sa relation. On attribue souvent à l’homme ce genre de comportement, on y associe une forme de normalité. J’avais envie d’inverser ça, et de devenir une femme qui assume ce côté un peu sombre de sa personnalité.
J’avais envie d’écrire sur ce sujet parce que ça arrive à tout le monde à des degrés différents. Le morceau se veut « léger » mais il met le doigt sur une situation qui n’est pas acceptable.
Le troisième titre, c’est “Sale Soleil”, j’ai trouvé qu’il faisait écho à ton premier titre de part sa thématique : la force. Pour moi la phrase qui résume mieux ton morceau “Je suis venue au monde pour faire du sale, juste à côté du soleil”. En 2023, tu vas tout casser ?
C’est l’objectif ! Il y a un côté un peu porte-bonheur avec ce son, dans le sens où le but c’est de l’écouter le matin pour se motiver (rires) ! C’est un petit rappel pour ne pas oublier tes objectifs. Je l’ai écrit pour ça, j’avais besoin d’un son pour trouver cette motivation-là et de ne pas oublier là où j’ai envie d’aller.
Ce morceau m’évoque le gospel, il y a un côté spirituel qui s’en dégage, un côté vraiment Black music. Quand on l’a créé, ça m’a vraiment inspiré !
Et puis cela parle aussi d’assumer clairement mon ambition. Je suis venue pour faire ça en fait (rires). J’avais envie de mettre cette phrase là parce que depuis que je suis petite, j’aime créer, j’aime danser, j’aime chanter, j’aime écrire… Je ne me vois pas faire autre chose. Je pense qu’il faut du courage pour assumer ce dont on a vraiment envie dans la vie. Ce titre me rappelle ça, il ne faut pas s’oublier et qu’il ne faut pas lâcher.
Tes ambitions pour la suite ?
J’ai envie de faire plein de choses mais j’ai surtout envie de finaliser mon 1er album. J’aimerais développer le côté performance, développer mes clips et m’exprimer sur scène.
A propos de ton expérience scénique, comment se sont passés tes débuts ?
J’ai commencé à aborder la scène par la danse notamment à travers la Ball Room. C’est ensuite que j’ai découvert le chant et fait mes premières petites scènes. Quand je suis arrivé à Paris, j’ai fait quelques open mics, pour découvrir la scène en chantant. Par exemple, j’ai fait des premières parties de stand-up avec des petites covers (rires). Après, très vite, j’ai eu la chance d’être accompagnée par une équipe et j’ai pu trouver des premières parties sur Paris : au Hasard Ludique, au Badaboum, au Pop-up du label, des petites scènes parisiennes. On a ensuite trouvé un booker, ce qui m’a permis de faire les premières parties de Chilla, d’Yseult, de Lujipeka,… J’ai quand même eu la chance de faire de belles premières parties et de bouger grâce à ça.
Jusqu’à présent on fonctionnait beaucoup à 2 sur scène, avec un musicien qui lançait les prod. Maintenant je suis avec une Dj et de temps en temps il y a aussi de la danse avec les membres de mon collectif Meute Céleste basé à Bordeaux.
Comment tu te sens sur scène?
C’est l’endroit que je préfère. Il y a ce challenge d’aller chercher les gens parce qu’ils ne connaissent pas forcément ta musique. C’est leur faire vivre une expérience, aller les chercher, partager avec eux et les amener dans mon monde.
On l’a vu ensemble, tu aimes parler d’amour, mais sur « dernière X3 » le divorce est bien entamé… C’est quoi l’histoire derrière l’écriture de ce morceau ?
Je l’ai un peu écrit comme la partie 2 du titre “4h du mat”, avec des sonorités plus trap. J’avais envie de parler de rupture mais que souvent on revient tout le temps (rires). C’est la complexité des sentiments que tu peux avoir pour quelqu’un qui n’est pas forcément bon pour toi avec qui s’est dur de se détacher..
Il y a un côté un peu plus fictif que “4h du mat”, qui parlait vraiment de mon ex (rires), mais cela s’inspire de ces sentiments-là.
Le dernier morceau “1000”, c’est d’ailleurs ta seule collab sur l’EP, comment s’est passée la rencontre avec le Lestin ?
Ça a été en coup de cœur artistique. La première fois qu’on s’est rencontrés, on a directement travaillé sur le titre. On n’a pas forcément échangé en amont, on s’est vraiment rencontrés en studio. Il a écouté des sons sur lesquels on bossait. On a commencé à faire la prod, et on a écrit chacun de notre côté sur ce qu’on ressentait. Au final, en 1 heure et demie, c’était fait. C’est vraiment un titre coup de cœur, qui devait absolument être sur l’EP ! J’aime beaucoup la façon d’écrire de Lestin, c’était vraiment top.
Y’a t-il des artistes avec lesquels tu aimerais collaborer newcomers ou confirmés ?
Oui, il y en a plein (rires) ! J’ai rencontré il n’y a pas longtemps du Rad Quartier sur une scène à Lille à la partie, c’est un artiste que j’écoute beaucoup donc ça serait ultra cool de collaborer avec lui. Il y a Vannye une artiste pas encore très connue de Lyon, elle explore pas mal de choses dans sa musique. C’est un peu improbable mais je vais dire le rappeur La Fève, j’ai vraiment adoré la construction de son dernier album.
Pour finir, qu’est ce que la création de Jour-J projet t’a appris ?
Ça m’a donné envie d’aller plus loin dans ma façon d’écrire. J’écris souvent le texte d’abord, sur ce projet c’était la première fois que je travaillais avec un topliner, avec Jo. Ça m’a donné envie de changer de méthode pour explorer encore plus mon processus créatif, trouver aussi d’autre façon de poser ma voix.
J’ai essayé de trouver une identité musicale et ce projet m’a ouvert énormément de possibilités.
Jour-J de Jaïa Rose est maintenant disponible sur toutes les plateformes de streaming
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