KillAson a dévoilé plus tôt dans l’année WOLF TAPE, un album composé de 10 titres. Après 2 albums et 2 EP, l’artiste de 25 ans se dévoile un peu plus et se concentre sur l’essentiel dans un projet introspectif et sincère. Mode, dance, musique,… KillAson revient pour nous sur ses influences et sa vision de l’art. Rencontre.
Qui es-tu ?
Je suis Killason, j’ai 25 ans et je suis rappeur, producteur et surtout artiste.
Un mot sur ton nom de scène ?
Mon nom de scène vient de mon groupe Wanted Posse, cela fait des années que je suis dans la danse. Dans le groupe on a tous le suffixe « son », Dedson, Yugson, Babson « paix à son âme », et moi j’ai pris KillAson. Comme je suis un tueur (rires) !
Ton premier contact avec la musique ?
Mon premier contact s’est fait très tôt. J’ai la chance d’avoir des parents mélomanes, et ils écoutaient beaucoup de musique surtout anglophone, et j’ai baigné là-dedans.
Quels artistes t’ont le plus influencé ?
Je dirais Michael Jackson, Daft Punk, Police, Musical Youth, Kanye West, Kendrick Lamar… Beaucoup d’artistes d’horizons différents !
Tu peux me citer 3 albums qui ont façonné ton univers ?
C’est très difficile de faire un top 3, alors je vais dire ce qui me passent par la tête (rires). Il y a Good Kid, M.A.A.D City de Kendrick, L’école du Micro d’Argent de IAM et Homework de Daft Punk.
Tu rap et chantes en anglais… Pourquoi cela surprend toujours en France ?
Je ne pense pas que cela surprend. Un français qui fait de la pop en anglais c’est plutôt commun. Dans le rap disons que c’est moins commun mais ça le sera bientôt !
Comment tu créé ta musique ?
J’aime beaucoup créer la nuit. J’ai créé mon dernier projet comme ça. J’ai été pris d’une envie monstre de créer jusqu’aux aurores ! C’est vraiment le moment que je préfère. Parfois j’écris d’abord et ensuite je produis, mais généralement tout part de la musique. C’est vraiment l’amour pour la musique qui me drive, et j’écris dans la foulée !
Que voulais-tu montrer avec le projet WOLF TAPE ?
Avec WOLF TAPE je voulais montrer que j’arrive au début de ma maturité. Je voulais revenir à quelque chose de très spontané, de brut. Pour moi l’art c’est quelque chose qui doit se vivre viscéralement. WOLF TAPE, je l’ai fait la nuit pendant le premier confinement où beaucoup de problématique me traversaient l’esprit. J’avais besoin de retrouver une simplicité, et de ne pas rentrer dans des thématiques complexes.
Pourquoi WOLF, parce ce que je me suis toujours identifié à cet animal. C’est un peu mon animal totem, et pendant cette période de création je me suis sentie comme un être solitaire.
Il y a quelques années tu qualifiais ta musique de « rap électro », est-ce toujours le cas ?
Effectivement je parlais de rap électronique, car j’ai toujours eu des influences très larges. Je parlais même d' »energy music ». Ce terme là me parle encore et défini toujours ma musique même si aujourd’hui je fais quelque chose d’un peu plus rap. J’ai testé beaucoup de choses, et maintenant je sais ce que je veux : un rap plus sombre.
C’est pourquoi WOLF TAPE est différent de tes précédents projets ?
Exactement ! Je suis arrivé à un point ou j’ai pris un chemin un peu plus lugubre mais au bout il y a toujours la lumière (rires) !
Quel est ton titre préféré de l’album ?
C’est très difficile de choisir, je pense que j’ai mes période. Celui dont je ne lasse pas c’est « TONITE », la track n°2. Il y a quelque chose dans ce morceau qui me drive, je sais que je ne m’en lasserai jamais.
Quel est le titre que tu as mis le plus de temps à écrire ?
Ca c’est une très bonne question car dans le projet il n’y a que les sons que j’ai écris le plus vite (rires) ! Comme je parlais de spontanéité tout à l’heure, les sons retenus pour cet album ont été faits très rapidement. La prod de « BASS » s’est faite en trois heures, j’ai écris le son aussi très rapidement. C’était assez évident… En fait ce son c’est une collab avec la marque d’upcycling BassCoutur, créé à l’occasion d’un show à Paris. On a travaillé sur des mots clés comme « retour aux sources » et ça matché avec mon état d’esprit de l’époque. J’avais besoin de revenir aux bases, aux sources. J’ai écrit « BASS » comme ça et j’ai crée le clip avec les modèles du show. Il y avait une vraie synergie, c’était extra.
Comment tu choisis tes collaborations ?
Je choisis les artistes qui apparaissent sur mon chemin. Je n’envoie pas un DM en disant « Yo, salut ça va ou quoi ? Ca te dirais qu’on fasse un son ? ». Gracy Hopkins ont s’est rencontrés parce qu’il créait des rencontres entre des artistes qui chantent ou rap en anglais. Sur le titre « POLYMATH » ont a collaboré ensemble, c’est d’ailleurs produit par Lorkestra qui est Dj et producteur. Anna Kova on s’est rencontrés via Gracy, il y a eu une grosse vibe entre nous, du coup on est partis sur « OFF TRACK » et on a fait le clip ensemble. Sur « NIGHTMARE », j’ai collaboré avec avec mon petit frère Melokow avec qui je dance depuis que je suis tout petit. Invieboy ont s’est rencontrés dans le train, j’ai vraiment aimé ce qu’il faisait et ça a donné le track « UPGRADED ».
Avec ma structure SUPANOVA Production, on est en train de développer d’autres artistes, et notamment faire des prods pour des rappeurs, des chanteurs, de la télé…
Le visuel tient une place importante dans ta musique. Quelles sont les choses qui t’inspirent le plus en termes de visuel ?
Je pense que ce qui m’a le plus inspiré c’est la mode et le cinéma. J’avais envie de faire quelque chose de très léché et d’évident. Je bosse a chaque fois avec les mêmes frères, Michael qui prenait des photos de moi sur des concerts, et Moz que j’ai rencontré sur le clip de « BASS ». Michael fait les prises de vues avec un DX et Moz fait les plans destroy au caméscope. Le fait de travailler avec la même équipe créée une homogénéité. Je monte ensuite les clips avec mes story board, et on fait l’étalonnage ensemble.
Sur WOLF TAPE, la vibe c’est la nuit même si certains titres ne se passe pas la nuit. Les couleurs sont pastel, rien de très pétant. Quand j’imagine ce projet, visuellement c’est ce que je vois, et je suis content car avec cette équipe ont a réussi à illustrer mon mood.
D’où te vient cet intérêt pour la mode ?
Mon grand père était couturier dans la marine, et il confectionnait les vêtements de ma mère et ses frères. Ma mère a pris le goût pour la mode et me l’a transmis. C’est grâce à elle, qu’on adore s’habillait à la maison ! Depuis que je suis petit je vole les habits de mon père, les chaussures aussi même si c’était trop grand pour moi. Les fringues de ma mère aussi car à l’époque ça m’allé encore (rires).
La mode, le cinéma, la dance et bien sur la musique… C’est ça le style KillAson ?
Je me suis posé pas mal de questions en tant qu’artiste, car les artistes sont des êtres humains bien écorchés… J’ai réalisé que ce que j’avais à proposé allait au-delàs d’un simple moyen d’expression. J’ai envie de me considérer comme un artiste, je ne me mets pas de limites. Je monte les clips parce que j’en ai envie, je produis, je dessine… mais principalement c’est le rap.
En gros KillAson c’est l’image, la dance et la musique !