Arrivée de Genève, Ocevne est à Paris pour enregistrer son 3ème EP qui risque bien de nous enchanter à la rentrée ! Celle qui a commencé tout simplement par des vidéos covers postées sur Instagram en 2018 a déjà fait un joli bout de chemin et compte parmi ses mentors Dadju et Barack Adama. Rencontre intimiste avec Ocevne, le nouvel espoir du R&B pour parler de ses inspirations et ses projets.
Salut Océane, tu as sorti tes 2 1ers EP l’année dernière et tu prépares actuellement ton prochain projet, comment te sens-tu en ce moment ?
Trop contente d’être en studio à nouveau et dans mon élément. Je suis excitée et j’ai vraiment hâte de partager les nouveaux sons que j’ai faits. Je m’aperçois que j’ai évolué et que je me suis affirmée dans la manière dont je chante, dont j’écris mes textes et ce que je veux véhiculer comme message. J’ai vraiment trop hâte !
Comment abordes-tu la création de la suite de tes projets, un EP ou on 1er album ?
Pour l’instant ce sera le troisième EP avec 8 titres, plus que dans les précédents. Et après pour l’album ça me paraît encore loin ! Je me concentre surtout sur l’EP qui vient. Après c’est la suite logique, mais je ne sais pas encore quand.
Tu as nommé tes EPs Mwanzo et Moyo Wazi qui signifient le commencement et cœur ouvert en Swahili, c’est une langue qui a une place importante dans ta vie ?
Oui, c’est ma langue maternelle. C’était pour rendre hommage à mes origines, les origines de ma mère qui sont le Congo et le Burundi. C’était important pour moi de commencer comme ça. Je me suis engagée pour le premier EP et ce sera pareil pour le troisième et je vais continuer jusqu’à ce que je n’ai plus de titres en tête en Swahili !
Le public a pu te découvrir il y a 3 ans grâce à tes covers que tu postais sur les réseaux sociaux, qu’est-ce qui t’avait poussé à publier ta 1ère vidéo ?
Je ne me rappelle pas avoir eu un élément déclencheur, je pense que je l’ai fait naturellement, sans m’attendre à rien du tout. Je me suis dit qu’au pire je pouvais supprimer !
Tu écoutais quoi comme chanson quand tu étais petite et quelles ont été tes influences musicales en grandissant ?
Influences R&B bien sûr, R&B US. Ma mère écoutait R. Kelly à fond dans la maison quand elle faisait le ménage super tôt le weekend. Donc j’ai commencé là-dedans. Après, moi j’étais une grande fan des Destiny’s Child, j’écoutais beaucoup Whitney Houston aussi, Aaliyah (quand ma mère m’a dit qu’elle était décédée, j’ai pleuré), Lauryn Hill.
C’était comment de grandir en Suisse en termes de paysage musical ou de scène R&B/hiphop ?
La scène suisse est en train d’évoluer et il y a de nombreux artistes émergents comme Makala, Slimka, la SuperWak Clique qui sont arrivés et qui ont ouvert le passage aux artistes suisses.
À quel moment t’es-tu dit que tu voulais te lancer à fond dans la musique ?
Récemment, quand j’ai signé en label. J’ai eu un bon temps de réflexion pour me demander si c’était vraiment ça dont j’avais envie. Et en fait c’est cette vie-là que j’ai envie de choisir et de mener. Malgré les difficultés, ça en vaut la peine. Je suis tellement heureuse quand je le fais et c’est quelque chose que je sais que je ne pourrais pas retrouver dans un autre métier. Alors s’il faut souffrir, on va souffrir.
C’est grâce à une cover de Dadju en 2018 que tu as été repérée puis ensuite produite par l’artiste, tu peux nous parler de ta collaboration avec Dadju et ce qu’il t’a apporté dans ton projet musical ?
C’est quelqu’un d’extraordinaire, qui est simple, comme on le voit dans les interviews ou les clips. Il est très humble. Il m’apporte de par ses expériences, il m’apprend à écrire de manière efficace. C’est quelqu’un qui peut arriver en studio et te faire un son en 15 minutes. Je l’apprécie énormément et il est toujours là pour me booster. Il me donne plein de conseils.
Tu régales ton public avec les #MusicMondays régulièrement, comment trouves-tu l’inspiration pour tes covers ou tes compositions originales ?
Des fois l’inspiration vient de mon parcours personnel, des fois je m’inspire de ce que mes proches ont pu vivre ou de ce que je vois autour de mois. Ce ne sont pas forcément des thèmes qui me touchent tout le temps. Le problème avec les Music Mondays c’est que quand tu n’as pas d’inspiration c’est compliqué de suivre la cadence, déjà que c’est le lundi ! Donc maintenant je me suis dit que j’allais les faire le lundi si j’ai quelque chose de à partager et si je n’ai pas, tant pis.
Quels sont les retours de ta communauté sur les réseaux et est-ce que tu adaptes ta musique en fonction de leur feedbacks ?
J’ai beaucoup de retours positifs et aussi des retours qui ne sont pas négatifs mais constructifs. Ça peut concerner la manière dont je chante ou j’écris, etc. Je vais le prendre en compte parce que ça me permet de m’améliorer. Mais après je fais toujours ce que j’aime et c’est très cool parce que ça plaît. Je vais rarement faire quelque chose qui ne me parle pas.
Tu as sorti le remix français de « At My Worst » avec Pink Sweats originalement chanté par Kehlani, peux-tu nous parler de cette collaboration ?
L’équipe REC118 m’a contactée pour faire la connexion. Je suis tombée des nues, je me suis dit : “ce n’est pas possible, moi Océane, la petite de Genève de 25 ans, pour remplacer Kehlani ?!” J’avais mon manager au téléphone et j’ai crié de toutes mes forces, j’étais trop contente et je l’ai fait naturellement.
Quels sont les artistes actuels qui t’inspirent ?
En ce moment j’écoute tous les jours Aya Nakamura “Bobo”. Il y a aussi une artiste qui s’appelle Amaarae avec un son qu’elle a fait récemment qui s’appelle “Jumping Ship”. Et sinon Kehlani mais je parle tout le temps d’elle en interviews, les gens vont en avoir marre ! Dans ma playlist “en boucle” j’ai : Dadju “Va dire à ton ex”, NAO “Antidote”, T-Pain et Kehlani “I Like Dat”, Kaytranada “Vex Oh” et sinon la famille, Tayc ft Serge Ibaka “Leggo” que j’écoute tous les jours.
Quel est ton regard sur le R&B en France actuellement ?
Je pense qu’il y a déjà une grande ouverture en train de se créer. C’est un train qui est en train de partir et moi j’ai couru pour sauter dans le wagon ! J’espère que ça va continuer et il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas. On sera là et on va travailler pour que ça marche.
Dernière question, est-ce que pour toi faire de la musique c’est forcément ouvrir son cœur ?
Oui parce que personnellement, la musique je la prends comme une thérapie. Il y a des choses que je n’arrive pas à dire de vive voix donc je la mets dans ma musique et généralement quand c’est un morceau qui me touche et qui parle de moi, c’est forcément un morceau que je fais à cœur ouvert.
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