Younès est un jeune rappeur originaire de Rouen. Un artiste brillant qui allie technique et profondeur de texte dans ses œuvres. Il nous a accordé un entretien pour de la sortie de son projet BALM (Bientôt A La Mode).
Pourrais-tu te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas ?
Moi c’est Younès, 25 ans, rappeur, écrivain, acteur et bientôt à la mode.
Pour revenir sur ta mixtape Même les feuilles . Que retiens-tu de ce premier long format sorti en Mars 2020 ?
J’en suis plutôt content en termes de retours, certains sons ont marqué les gens comme Le monde est virtuel ou encore Le grand remplacement. En termes de globalité, la mixtape aurait pu être meilleure, plus cohérente par rapport à mes envies.
Ton EP « BALM » est sorti le 20 Novembre. Qu’as-tu voulu faire, montrer avec ce projet ?
J’ai voulu revenir aux fondamentaux, j’ai voulu m’amuser. Faire du rap comme je sais le faire. J’étais seul pendant la construction du projet au niveau de l’écriture. Le but était de montrer aux gens qu’on sait toujours kicker.
D’où te vient cette culture de la punchline ?
Il y a plein de manière d’arriver dans le rap. Certains viennent par la mélodie, d’autres par le rap de rue. Moi ce qui m’a amené, ce sont les paroles. Le fait que les artistes se livrent, ça m’a marqué. Assez naturellement, je me suis mis à faire la même chose.
Quel est ton processus de création ?
Il y a plein de manières de faire. Parfois je vais écouter une prod, et elle va me parler et je vais écrire dessus. Si j’ai un texte à thème, ça va prendre beaucoup plus de temps. Ça peut partir de plein de choses.
Quand j’écoute des titres comme Le grand remplacement sur l’ancien projet ou L’effondrement, je me demande s’il y a une volonté d’impacter, d’interpeller les gens.
Bien sûr, j’ai envie de marquer les gens. J’ai envie de les toucher avec les mots, et avec ce genre de textes, ça marche bien, et les réactions sont positives.
Cette touche m’a fait penser un peu à Médine, bien sûr dans un tout autre registre et avec une autre façon de faire. Est-ce que c’est quelqu’un que tu as écouté ?
Quand j’étais plus jeune j’écoutais grave. J’ai une préférence pour sa série de morceaux Enfant du destin. Médine est excellent en storytelling. Il a été une influence pour moi.
Ton premier contact avec la musique ?
Ma mère m’a très vite fait écouter les classiques. Ensuite il y a eu mon frère, le premier album qui m’a offert c’était Entre ciment et belle étoile de Keny Arkana, ça m’a vraiment marqué.
La première fois que tu as fait du rap, c’était quand et comment ?
C’était en seconde, on a commencé à gratter des textes, à écouter des prods. Quand j’ai rencontré mes gars Leone, Rilès. On s’est mis à écrire, à enregistrer.
Quelles ont été tes influences ?
J’en ai eu beaucoup très jeune. De Booba à Sniper, en passant par Youssoupha, Hugo TSR. Aujourd’hui, j’écoute tout ce qui se fait. De Ninho à Orelsan, tout ce qui touche les gens. Je vais essayer de chercher pourquoi ça touche. Et forcément, ça va m’influencer. Il y a aussi Isha, son projet m’a particulièrement touché.
Tu es un futur écrivain ? Tu peux nous en parler ?
Je suis apprenti écrivain, je suis en Master 2 de création littéraire. J’ai toujours eu l’ambition d’écrire un livre, c’est ce que j’essaye de faire en ce moment. Je n’aime pas trop en parler tant que ce n’est pas concret, palpable.
Est-ce que tu pourrais me donner une collaboration rêvée mais impossible que tu aimerais faire ?
Moi je dirais Orelsan, j’aimerais beaucoup. Mais ce n’est pas impossible, j’espère que ça arrivera un jour.
Youcef B.