La course du toboggan des Ardennes ne nous à pas offert le spectacle que l’on attend habituellement à Spa, car la course s’est jouée à la stratégie. Un doublé Mercedes manqué à cause d’une infraction au règlement. Lewis Hamilton s’impose donc une seconde fois dans cette saison 2024 devant Piastri et Leclerc.
Le classement du championnat pilotes après l’arrivée : https://www.formula1.com/en/results/2024/drivers
Un doublé Mercedes… à 1,5kg près
Dans un week-end qui s’annonçait non sans difficulté pour la marque à l’étoile, il s’est terminé presque de la plus belle des façons. Les essais libres étaient calamiteux, dû à un cruel manque de vitesse de pointe et Lewis Hamilton a été forcé de reprendre un ancien planché car son nouveau le faisait marsouiné. La FP3 est suivit d’une qualification convaincante avec Hamilton en deuxième ligne, P3 suite à la pénalité de Verstappen et Russell P7. Au départ, Hamilton se défait de Perez avant de rapidement s’emparer de la tête de course au 2ème tour.
Comme la plupart des pilotes de tête, Lewis Hamilton et Russell chaussent leurs gommes dures entre le 10ème et le 11ème tour. Hamilton ressort P4 pendant que son coéquipier reprend la piste à la 8ème position. Toutefois, le victoire va changer de main au 25ème tour. Leclerc tente l’undercut sur Hamilton et le britannique décide de couvrir cette stratégie 1 tour plus tard. Un volte-face forcé car Hamilton avait informé son équipe que ces pneus pouvaient encore tenir plusieurs tours. Russell hérite donc de la tête de course et ne va plus la lâcher jusqu’au drapeau à damiers. Comme il l’explique après course, à chaque tour qui passait, la piste s’améliorait et il allait plus vite. Le clean air lui a également permis de préserver ses pneus. Même si Hamilton est revenu au contact dans les derniers tours, une meilleur sortie à « La Source » ainsi que le dirty air l’aidera à obtenir sa 3ème victoire en carrière.
2h30 après l’arrivée, Russell est disqualifié pour voiture non réglementaire. À la pesée, sa monoplace est passée sous la barre réglementaire d’1,5kg ce qui a eu pour conséquence de donner la victoire à Lewis Hamilton. Une victoire qui sans doute redonne le souris à Hamilton car ce dernier était plutôt contrarié de ne pas avoir été prévenu de la stratégie de son coéquipier.
McLaren et la possibilité d’un meilleur résultat ?
Cette manche belge avait des signes d’opportunités de victoire pour l’équipe de Woking suite à de bons essais libres. La qualification est moins concluante avec Norris et Piastri rescpectivement P4 & P5. Dès le premier virage du premier tour, Norris part à la faute tout seul en allant au large dans le bac, passant de P4 à P7. Le départ de Piastri est bien plus propre en gagnant une position dans le premier tour. Dès le second tour, Norris se retrouve déjà à devoir batailler avec Verstappen. Dans son premier relai, Norris garde pendant longtemps le pilote Red Bull derrière lui car il n’arrive pas à rester au contact dans la partie sinueuse du circuit. Piastri s’arrêtera en même temps que les leaders, au 11ème tour. Norris quand a lui prolongera un peu son premier relai jusqu’au 15ème tour avant de passer en pneus durs.
Norris ressort à environ 6 secondes derrière Verstappen. Le britannique revient au contact du néerlandais au 23ème tour. Norris couvre la tentative d’undercut de Verstappen en passant de nouveau en hard au 29ème. La monoplace n°4 ressortira tout de même derrière Verstappen. Dans l’autre garage, McLaren peut se mordre les doigts de ne pas avoir pris les mêmes risques que Russell. L’équipe ayant peut de données sur ces pneus à cause d’un début de week-end pluvieux, Piastri s’arrête une seconde fois au 30ème pour mettre de nouveaux hard. Un choix malgré un clean air redoutable sur ce circuit et 5,5 secondes d’avance sur son poursuivant Russell. Le jeune australien n’est pas non plus irréprochable : il effectue une mini erreur lors de son second arrêt avant de buté jusqu’au 36ème sur Leclerc. Sans ces deux facteurs, Piastri aurait sans doute aussi fait parti des prétendants à la victoire. Norris termine à moins d’une seconde de Verstappen.
Au micro de Canal+, le pilote australien donnait son avis sur un possible passage à une stratégie à un arrêt :
« Oui mais ça aurait été une prise de risque très élevée par ce qu’on était en bonne position pour finir 3ème. Ca aurait été difficile de faire ce que George a fait. Ca peut paraitre la bonne solution mais sur le moment c’était une prise de décision difficile et le rythme des Mercedes était trop solide aujourd’hui. Ca reste une journée correcte pour nous.»
Ferrari de retour dans le droit chemin
La Scuderia part en pause estivale avec certes le sentiment d’être la quatrième force, mais d’avoir réglée les problèmes de sa monoplace. Malgré la pole position que Leclerc a récupéré après la pénalité de Verstappen, le néerlandais a tout de même 6 dixièmes d’avances sur la Ferrari. Carlos Sainz lui s’élança 8ème, optant pour une stratégie de départ différente en partant en pneus durs.
Leclerc s’incline rapidement face à Hamilton, se faisant passer dans la ligne droite de Kemmel au 2ème tour. Il se fait très vite distancer par la Mercedes, comptant déjà 2,1 secondes de retard sur le britannique lors de son premier arrêt. De son côté, Sainz gère la dégradation de sa gomme. Il garde un très bon rythme dans le clean air avant de passer en medium au 20ème tour. Malheureusement, son second relai ne durera que 8 boucles avant de repasser en hard au 28ème. On peut trouver ça dommage que les stratégistes Ferrari n’ont pas pris en compte le premier relai de Sainz. L’espagnol gardait un rythme acceptable en hard, ce qui aurait pu guider Leclerc à une stratégie à un arrêt. Cependant, Ferrari a préféré tenter l’undercut sur Lewis Hamilton. Son arrêt moyen permettra au britannique de ressortir devant la monoplace n°16. Sainz terminera P6 tandis que Leclerc finira P3.
Pour Frederic Vasseur, c’est un week-end réussi car les performances étaient au rendez-vous et que le problème de rebonds sur la voiture semble réglé. Il déclarait au micro de Canal+ :
« En termes de performance pure, je pense que c’est bien parce que c’était dans le match. On finit à 10 secondes du vainqueur sur 44 tours à SPA. C’est pas un drame. C’est un peu décevant sur la position en elle-même. Je ne suis pas sur qu’il y avait de la place pour faire beaucoup mieux. […] Ça allait beaucoup mieux aujourd’hui (le bouncing), hier aussi là-dessus. Après ça c’est très dépendant de la vitesse de passage. Si on refait la qualif sur le sec maintenant est ce que ça réapparait, ça je ne sais pas. C’est un peu ce qui s’est passé chez Mercedes. Zandvoort c’est aussi une piste critique pour ça mais on a quand même solutionné 80% du problème depuis Silverstone.»
La dernière danse entre Red Bull et Perez ?
Dans ce Grand Prix de Belgique, Sergio Perez ferme une nouvelle fois la marche des top teams, avec sa P8 à l’arrivée avant de se transformer en P7. Certes le pilote mexicain s’élance 2ème mais c’est à contrasté avec les 6 dixièmes de retard face à son coéquipier. Malgré une défense agressive, il ne peut contenir Hamilton au départ. Jusqu’à son premier arrêt au 11ème tour, il restera derrière Leclerc, sans jamais avoir le DRS. Du côté de Verstappen, il partit 11ème suite à sa pénalité pour changement de pièces moteurs. Beaucoup s’attendait à une remontée comme celles de 2022 & 2023 mais il n’en n’a été rien. Le néerlandais au volant de sa RB20, de retour à sa version « A », remontera rapidement 8ème avant de buter sur Norris. Le champion du monde en titre lancera la vague d’arrêt au stand dans le train de tête au 10ème tour.
Le chemin des 2 monoplaces se croisera au 21ème tour, lorsque Russell passe Perez pour la P4. Après seulement 10 tours en medium, le mexicain s’arrête de nouveau. Cet arrêt ressemble surtout à une occasion de débarrasser Perez du chemin de Verstappen. La voiture n°11 chausse donc des hard dans l’optique d’aller au bout du Grand Prix avec ces gommes. Une fois Verstappen passé en medium pour son dernier relai, Perez laisse à nouveau passer son chef de file, afin de ralentir Norris, son poursuivant. Entre le changement de position des Red Bull et le passage de Norris, il ne s’écoule qu’un tour. Une nouvelle démonstration que Perez n’est qu’un pion chez Red Bull, avec même très peu d’effet. Verstappen réussira à terminer dans les échappements de Leclerc sans jamais distancer Norris. Le néerlancais part en vacances avec 78pts d’avance sur Norris. Pour finir, Perez prendra le meilleur tour en piste, sans jamais effectuer un dépassement en piste sur 44 tours.
Dans la zone d’interviews, Perez déclarait :
« C’était une mauvaise course pour nous. Elle avait bien commencé sur le premier relai mais le second était vraiment compliqué en passant en medium ce qui nous a fait du mal. Je devais poussé et la dégradation était assez importante. Ca nous a forcé à faire un relai assez court. Cela a compromis notre course mais au final nous n’avions pas le rythme aujourd’hui. »
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