Fresh de son vrai nom Julien Aberi Moska fait partie des révélations scènes rap de ces dernières années. Révélé par l’émission Netflix « Nouvelle École » sorti en 2022, il a dévoilé ce 1er mars sa mixtape « P.M.R ». Dans cette interview, Fresh se livre et nous parle de sa mixtape, de sa notoriété et de son évolution.

Est-ce que tu pourrais te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore ? 

C’est Fresh, je suis un rappeur de Liège, ça fait maintenant 10 ans que je fais du rap. Je suis connu au grand public depuis que j’ai gagné Nouvelle Ecole sur Netflix. J’ai eu un buzz inestimable à la sortie de cette émission. Je reviens aujourd’hui avec mon projet P.M.R, où je rap beaucoup plus en attendant le nouvel album.

Tu es dans quel état d’esprit après avoir sorti ce projet ?

Je suis dans un état d’esprit où j’ai envie de me surpasser, les auditeurs apprécient le projet, je me dis que je suis sur la bonne voie et que je dois continuer comme ça.

On va revenir à la base, quels ont été tes premiers contacts musicaux en tant qu’auditeur ?

C’était principalement de la musique du Bled, je suis congolais, j’écoutais du Koffee, Papa Wemba, j’ai grandi en les entendant. J’écoutais également beaucoup de louanges, des musiques chrétiennes. J’ai découvert le hip-hop et le rap un peu plus tard grâce à la télévision avec MCM qui diffusait des clips. 50cent a été une grande source d’inspiration pour moi.

Quand est-ce que tu es passé du côté artiste et comment ça s’est fait ? 

Depuis petit on écoute de la musique, je suis issu d’une famille nombreuse composé principalement de garçons, on écoutait tout le temps du rap. A l’époque, on rappait pour rire, les autres ont arrêté, moi j’ai voulu persévérer dans ce domaine. J’ai commencé à écrire à mes douze bougies, mes frères voyaient vraiment que j’avais du talent. Dans ce même lapse de temps, j’ai enregistré pour la première fois en studio.

Ta nouvelle mixtape P.M.R sort ce 1er mars. C’était quoi la volonté avec ce projet ? + Processus de création ? 

J’étais dans un état d’esprit de travail, j’ai vécu un succès tellement énorme, j’ai fait une centaine de showcases, de festivals. Fin 2023, j’ai eu pas de mal de remise en question, je ne voulais pas m’embourgeoiser. Un artiste ne peut jamais être au top toute l’année. Je voulais montrer que j’étais capable de continuer à faire de la bonne musique malgré ce buzz. Je crois en la chance mais pas en la chance sans le travail, on n’a rien sans rien. La promo de la mixtape est totalement différente, on est beaucoup dehors avec le peuple. Je ne voulais pas qu’on ait cette image de moi du mec qui profite du buzz et qui ensuite se repose sur ses lauriers.

Quelle différence tu fais entre album et mixtape ?

Une mixtape, c’est un enchaînement de morceaux où tu performes, où tu montres tes capacités réellement, y’a pas ce fil rouge que tu dois respecter. Pour un album, tu dois faire en sorte qu’il y’ait une cohérence, une homogénéité, un univers qu’on veut proposer. Je veux qu’on ressente que j’ai voyagé et que je peux faire voyager les auditeurs. Même pour une mixtape, je vais faire en sorte de bien construire le projet pour que tout soit bien homogène. Si tu visualises bien les clips, il y’a un fil rouge.

Dans quelles mesures tu penses avoir évoluer depuis ton dernier album ? (à l’abri sorti en 2022)

J’ai énormément évolué depuis cet album, j’ai pris beaucoup d’expériences. Ma vision du rap est totalement différente. Ce que je peux reprocher dans mon album précédent, c’est un manque d’engagement, c’étaient les strasses et les paillettes, je vivais un rêve éveillé. Il n’y avait pas de réel message à travers l’album. Dans P.M.R, on y retrouve une réelle prise de position, où je me livre davantage. Je l’ai construit de façon à ce que l’auditeur en sache plus sur moi, avec une nette amélioration dans mon écriture.

Comment tu as géré le succès de nouvelle école jusqu’à aujourd’hui ? Le but principal, j’imagine était de convertir à nouveau et de step up, tu penses que c’est réussi ?

J’ai step up, tous les objectifs ont été remplis, on a sorti un premier projet qui a été un carton, on a des certifications. Forcément la hype est différente, c’est à ce moment là que les auditeurs verront mon vrai potentiel, j’ai une vraie fanbase. Le plus important pour un artiste, c’est de sentir qu’il ait encore suivi, que ses fans le soutiennent pour remplir des concerts.

Est-ce que tu penses que le niveau moyen a baissé pour la saison 2 ? 

En premier lieu, je ne te dirai jamais que le niveau a baissé ou augmenté, mais en tout cas ce qui est certain c’est qu’il y’a plus de budget dans l’émission, je la trouve mieux réalisée. Les internautes vont beaucoup comparés les deux saisons. Quand c’est nouveau, c’est inconnu pour le grand public, ils ne peuvent pas comparer à la saison précédente. Dans le fond, au niveau du talent ils n’ont rien à envier aux candidats de la saison 1, dans l’énergie je les sens moins impliqués. En dernier lieu, ils savent à quoi s’attendre (stress, lapse de temps court pour la préparation).

Ça a été quoi le morceau le plus dur à faire ?

Alors j’en ai deux, lettre à mon ex et Compton, ce sont des morceaux sur lesquels j’ai dû retranscrire mes émotions. C’était des histoires réelles que je dois maquiller quand même. C’est compliqué à produire ce genre de morceaux car tu dois te replonger dans tes souvenirs, ce sont des histoires que tu aimerais oublier parfois.

A partir de quel moment la musique est devenue un métier pour toi ? (premiers revenus, business, contrats)

Par exemple, quand j’avais 17 ans, en Belgique il y’avait un concours pour les NRJ Talents. Je l’ai remporté et j’ai fais une tournée grâce à eux. Je commençais à avoir un certain buzz. A côté de ça, j’étais en études et je travaillais chez BasicFit en tant que coach sportif. C’est la suite avec Nouvelle Ecole en 2022 qui m’a permis de tout laisser et de vivre exclusivement de la musique.

Tu te vois où dans 10 ans ?

Je me verrais aux Etats-Unis sur un tournage de films d’actions, de thrillers, de comédies. Je me vois très actif dans le cinéma avec toujours un pied dans la musique mais avec un rythme moins soutenu. J’aimerais créer mon film, ma série. Avec un scénariste, on travaille déjà sur la série. Dans dix ans, je me vois comme une star de cinéma.

Ton feat de rêve s’il n’a pas déjà eu lieu ?

Dans le rap français, j’estime que je les ai déjà tous faits, le feat avec Niska et le feat avec Kaaris ont été des aboutissants à ma carrière, ce sont de réelles icones. J’aimerais faire un featuring avec 50cent, voir même un film avec lui tant il m’a inspiré.

Ton mot de la fin pour Hypesoul ?

P.M.R est sorti vendredi 1er mars la famille, c’est un projet ambitieux qui est destiné pour les bosseurs, les vrais travailleurs.

Par Alban Nectoux