Au terme d’une course mouvementée par le climat et qui a connu 4 leaders différents, c’est finalement Hamilton qui obtient à Silverstone sa 104ème victoire en Grand Prix, une joie qu’il n’avait plus connue depuis… Djeddah 2021 !
Classement du championnat du monde après Silverstone : https://www.formula1.com/en/results.html/2024/drivers.html
MERCEDES ET HAMILTON ENFIN SUR LE TRÔNE
Le week-end de Mercedes s’annonçait brillant avec la première ligne sécurisée en Essai Libre 3 puis en Qualification, avec une pole de Russell. Presque 2 dixièmes devant son coéquipier. Un début de course plutôt serein le dimanche, avec les 2 pilotes gardant leur position de départ, même si les McLaren semblent avoir un meilleur rythme en début de course. Ce qui se confirme quand les papayes remontent lorsque les premières gouttes de pluie tombent à Silverstone. Russell doit céder face à Norris au 19ème tour. Puis Hamilton une boucle plus tard au premier virage. Les deux Mercedes se retrouveront derrière les deux McLaren avant le premier arrêt, au 27ème tour. L’ingénieur de Lewis Hamilton lui avait proposé de rentrer au 21ème tour. Hamilton a décliné car il considérait que la piste était encore trop sèche.
Un double arrêt gagnant
L’écurie allemande fait donc rentrer ses 2 pilotes pour passer en gomme intermédiaire, pour ressortir P3 et P4. Seul Hamilton verra la fin de cet épisode pluvieux car Russell sera forcé à l’abandon à cause d’un problème hydraulique, à la 34ème boucle.
Une terrible désillusion qui se fera ressentir même après course :
« » Extrêmement déçu. Tout était sous contrôle au début de la course. Des conditions difficiles. Pendant la pluie, j’ai perdu de la puissance et j’ai dû rentrer pour abandonner. »
George Russell au micro de la Formula 1
Hamilton restera blottit derrière Norris tout le second relais avant de chausser des pneus tendres rodés pour le reste de la course. Le septuple champion du monde finira par passer Norris quand celui-ci sort des stands. Il pensait sans doute à sa dernière victoire, il y a 57 GP lors des dernières boucles. Hamilton éclaboussera de son talent ses derniers tours avec une gestion pneumatique remarquable. Il termine avec 1,5 secondes d’avance non pas devant Norris, mais bien devant Verstappen. Le britannique fera exploser ses émotions après le passage de la ligne : dans son casque, dans les bras de son père et de sa mère, devant son public, sur le podium et au micro de Canal+ avec une voix tremblotante :
« Je n’avais pas gagné depuis 2021, j’ai connu des moments dévastateurs. Il a fallu se reconstruire. Je ne savais pas si j’allais réussir à me reconstruire, à me rapprocher de nouveau de la victoire. On n’avait tout simplement pas la voiture à ce moment-là. Il a fallu remettre la voiture dans le droit chemin. Même si je n’étais pas en pole, une opportunité s’est ouverte à moi et quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, c’est la plus grande émotion que je n’ai jamais connue. Je ne crois pas qu’une course n’ai jamais signifié autant pour moi. »
Lewis Hamilton après la cérémonie du podium
UN RÉSULTAT EN DEMI-TEINTE POUR LES 3 AUTRES TOP TEAMS
McLaren se prend les pieds dans le tapis
Les papayes qui semblent désormais être la force à battre dans cette saison sont passés à côté d’une énorme chance de victoire, aussi bien pour Norris que pour Piastri. Les 2 pilotes prenaient en sandwich Verstappen avant le départ : Norris P3 et Piastri P5. Norris se fait toutefois surprendre au départ par le néerlandais qui le passe au virage 3. Le britannique reprendra enfin son dû au 16ème mais est déjà relégué à plus de 4 secondes du leader Russell. L’australien imite son coéquipier le tour suivant pour débuter un deux contre deux avec les Mercedes. Norris s’impose rapidement sur les W15 pour prendre le contrôle de la course tandis que Piastri engloutit les deux Mercedes au tour 20.
Cette superbe entame de course est ruinée premièrement au 27ème tour, lorsque l’écurie de Woking n’arrête que Norris. Une décision plus que questionnable vu que les Mercedes se sont arrêtées en même temps sans difficulté. Piastri ne pouvant rien faire en slick sur l’humide, ce tour supplémentaire le met hors de position pour la victoire. Cela est d’autant plus mal joué car McLaren aurait pu jouer en deux contre un après l’abandon de Russell. Piastri ressort P6, 5 secondes derrières Sainz.
Norris quant à lui commet une double erreur pour son dernier arrêt : il préfère imiter Hamilton et passer en gommes tendres usées, alors qu’il dispose de medium neuf, avant de s’arrêter légèrement trop loin à son stand. Norris ne peut pas supporter le rythme d’Hamilton en fin de course, et se verra même obligé de s’incliner face à la remontée de Verstappen.
Les 2 pilotes quittent Silverstone avec un gout amer. Surtout Piastri qui est passé à côté d’une potentiel victoire vu son rythme en fin de course :
« Nous sommes encore l’équipe qui marque le plus de points mais je pense qu’on aurait pu tous les deux gagner. C’est décevant de finir un week-end comme ça. Nous avions une voiture rapide dans toutes les conditions. […] De mon côté, rester un tour de plus sur les slicks nous a renvoyé loin derrière «
Oscar Piastri au micro de la Formula 1.
VERSTAPPEN PERFORME, PEREZ DÉÇOIT
Le week-end britannique de Red Bull commençait à l’opposé de celui de McLaren. Une nouvelle élimination prématurée de Perez en Q1 après une erreur et Verstappen qui arrive à se hisser en 4ème position, et ce malgré une voiture blessée au niveau du fond plat. Malgré son bon départ, Verstappen ne peut retenir les McLaren que jusqu’au 16ème tour. Dans l’autre garage, la stratégie de Perez condamnera toutes ces chances de remonter, avec un passage en intermédiaire bien trop anticipé au 19ème tour.
Perez est obligé de mettre de nouveaux intermédiaires au tour 28, après avoir détruit son premier train. Verstappen décidera d’undercuter les quatre pilotes devant lui en passant en intermédiaire 1 tour avant. Cela lui permet de ressortir devant Russell et Piastri après la vague d’arrêt du 27ème tour. Le néerlandais arrive à garder ces pneus souffrant jusqu’à la 38ème boucle. Son ultime choix de passer en pneus durs neuf lui permet de faire un retour fou sur Norris et d’échouer tout proche d’Hamilton.
Toutefois, le champion du monde pointe du doigt la performance de la voiture lors des interviews :
« « Je ne pouvais pas retenir les Mercedes et les McLaren pendant le premier relais, […], c’est assez inquiétant. On doit analyser tout ça. C’était une course plaisante avec la pluie, j’ai vraiment apprécié. En regardant le rythme pur, c’était assez dur. »
La stratégie de Perez fera terminer le mexicain à 2 tours du leader, n’arrivant pas non plus à prendre le tour le plus rapide à Sainz.
FERRARI LOIN DU COMPTE
Ferrari confirme malheureusement son pas en arrière par rapport aux autres équipes en tête de peloton. La Scuderia ayant décidé ce week-end de faire rouler ses deux pilotes sur 2 versions de la SF-24 différentes. Dans une interview accordée à Motorsport, Sainz admet que son équipe a perdu des mois de développement en retournant à la voiture d’Imola. Dans cette interview, il explique :
« « Nous avons tout bonnement la même voiture qu’à Imola, et depuis Imola, tout le monde s’est amélioré pour gagner 2 dixièmes pendant qu’on doit retirer les notre. Nous avons perdu deux ou trois mois de gain de performance dans la soufflerie ou de performance que nous aurions pu ajouter au cours de ces trois mois, donc clairement nous n’avons pas pris les bonnes décisions récemment. Je pense que c’était un retour aux bases ce week-end, […], mais il est clair que nos rivaux ont une bonne longueur d’avance sur nous.«
L’interview complète est à retrouver sur https://www.motorsport.com/f1/news/sainz-ferrari-lost-months-of-development-by-reverting-to-imola-f1-car/10633030/
Leclerc se fera sortir un Q2, pour partir P11 et l’espagnol partira P7. Malgré une remontée à la 7ème place, Leclerc tente un arrêt anticipé au 19ème, ce qui ruinera sa course comme Perez. Il devra comme le Mexicain remettre un train d’intermédiaire. Sainz aura une stratégie parfaite qui lui permet de préserver sa P5 final, n’ayant jamais le rythme pour remonter sur Piastri. Il se console avec le meilleur tour en course qu’il signe en 1.28.293.
QUASI TOUT LE MONDE DANS LES POINTS
Le super héro d’Haas, Hulk
Le pilote allemand de 36 ans réalise encore un week-end phénoménal, avec une qualification qu’il achèvera à la 6ème place, juste devant un pilote de l’écurie qui fournit les moteurs de l’équipe. Hulkenberg commet une petite erreur au premier virage au départ qui le fait rétrograder à la 9ème position. Il reprend la piste 12ème lorsqu’il met ses pneus intermédiaires. Hulkenberg tient les Aston Martin derrière lui dans son dernier relai jusqu’à la fin de course. L’allemand finit encore une fois meilleur des autres. Magnussen profite également des conditions pour remonter de la P17 à la P12. L’allemand est désormais plus qu’optimiste pour la seconde partie de saison :
» La performance est là avec les améliorations et ça me rend très heureux et optimiste au vu du reste de la saison. Nous sommes définitivement dans la bataille pour la cinquième équipe la plus rapide, ce qui est très positif. Personne ne si attendait il y a encore quelques semaines. «
Aston Martin reprend des couleurs
L’équipe arborant le British Racing Green retrouve enfin la saveur des points, après un week-end barcelonais et un week-end autrichien bien loin de leur espérance. Et c’est bien le canadien qui termine encore une fois devant l’espagnole. Stroll réussi à devancer Alonso en qualification, avec une 8ème place contre une 10ème place. Toutefois, l’écurie réalise une première partie de saison bien moins flamboyante qu’en 2023. Le double champion du monde loue la bonne exécution de la stratégie par son équipe :
« « Ce n’est jamais facile, on peut terminer sur un abandon très facilement, se crasher, faire une grosse erreur sur le choix des pneus. Exécuter la course plus ou moins sans problème est déjà un succès . »
Fernando Alonso, après la course.
Toutes les réactions d’après course sur :
Williams et RB clôturent le top 10
D’un côté, l’équipe basée à Grove repart avec 2 points inscrits par Alex Albon. Le thaïlandais, pris dans un premier tour chaotique, aura un léger contact avec Alonso, puis Tsunoda qui le fera passer 12ème. L’abandon de Russell le fera remonter 10ème avant de faire sauter le verrou Tsunoda pour décrocher la 9ème place. À noter que même sans point marqué, Sargeant réalise un très bon week-end, commençant la course juste derrière Leclerc et a seulement 2 dixièmes d’Albon. Il termine la course P11, sans erreur majeure commise. Après le drapeau à damier, l’américain analyse les légers manques qu’il a eu dans la zone d’interview, principalement sur la dégradation des intermédiaires ainsi que le rythme avec.
Tsunoda lui s’empare du dernier point de la 10ème place alors qu’il s’était vu éliminer en Q2 le samedi. Ce point ne redonne pas forcément le sourire à l’équipe au vu de l’échec que sont les nombreuses améliorations de Barcelone.
GRISE MINE CHEZ LES BLEUS ET SAUBER ENCORE LOIN
Le week-end du manufacturier français était déjà condamné avec Gasly qui allait quoi qu’il arrive partir dernier à cause de son changement de batterie et d’un moteur neuf. Finalement, il bouclera le plus de tour en FP2, pour partir à la faute en FP3 et d’abandonner avant même le début de la course. Ocon lui loupera sa qualification sur une mésentente avec son équipe, pour terminer P16 à cause de sa stratégie.
Sauber reste toujours loin du compte, et ce malgré le passage de Zhou en Q2. Bottas remontera tout de même 15ème mais Zhou dégringolera 18ème, lui aussi plomber par la stratégie. Il faudra sans doute compter sur un miracle, ou une performance exceptionnelle d’un des pilotes pour marquer un point.
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