Artiste et producteur nigérian vivant à Caen, SmallTunez évolue dans sa musique entre afrobeat et R&B. Inspiré par des grands noms allant de Rema, Justin Bieber à Travis Scott, le caennais s’est entretenu avec Hypesoul à l’occasion de la sortie de son EP « Lovely » le 4 octobre dernier.
Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter à celles et ceux qui ne te connaissent pas ?
Mon nom de scène est SmallTunez. J’ai 23 ans et je vis à Caen. Je fais de la musique afro et R&B.
Quelles sont tes premières touches avec la musique ?
Mon premier contact avec la musique se trouve à l’église où je jouais de la batterie. Dans ma famille, la musique n’était pas encouragée. J’ai pu trouver la liberté d’en jouer en France, loin de la désapprobation de mon père.
Dans ta musique, on ressent les influences de l’afro, du R&B. Quelles sont les inspirations et artistes qui t’ont marqué ?
Je puise mes inspirations de partout mais des artistes se détachent. Je pense à Rema, Davido et Victony. Ce sont ceux qui m’ont vraiment marqué avec leur DA, les sons qu’ils proposent.
L’amour et la fête sont au centre de ton projet « Lovely ». Pourquoi ces thèmes ont-ils une place aussi importante à tes yeux ?
Pour moi, l’amour est la chose la plus importante dans la vie. Je voulais célébrer ce beau sentiment à travers mon projet “Lovely”. Les gens ont besoin de ressentir ça, tout le monde ressent de l’amour ! C’est quelque chose d’universel qui touche chaque être humain. De plus, je suis DJ en club à Caen. J’aime beaucoup faire danser les gens. Je veux communiquer de la bonne vibe, la fête.
Pourquoi chantes-tu en yoruba (langue d’Afrique de l’Ouest) ?
Par-dessus tout, je ne veux pas perdre mes racines. Je suis nigérian, je suis né là-bas et j’y ai grandi. Je suis arrivé en France à mes 15 ans. En fait, je ne suis pas retourné dans ma patrie depuis presque 10 ans. Le fait de chanter en yoruba me permet de me rappeler d’où je viens.
Tu fais tes propres prod. Comment as-tu appris et pourquoi ne délègues-tu pas cette partie ?
D’abord, j’ai appris sur Youtube. Je regardais beaucoup de vidéos tutos. Maintenant que j’ai défini ma DA, mon identité artistique, je n’ai pas envie de laisser la tâche à quelqu’un d’autre. Ce serait porter atteinte à mes idées, à ce que j’imagine et ce que je veux vraiment. Seul moi peut vraiment comprendre et exprimer ma musique. Je veux faire comme je l’entends.
Pourquoi avoir incorporé l’extrait d’un enfant nigérian qui rappe dans « Tsunami » ?
En réalité, le petit enfant n’est plus un enfant. C’est un grand garçon qui est un acteur de Nollywood. Les films dans lesquels il a tourné ont bercé mon enfance. Au moment où je réalisais la prod de “Tsunami”, je scrollais Tiktok et j’ai vu la vidéo de l’acteur qui faisait cette mélodie. Alors, je me suis dit que je pouvais sampler ce passage et l’inclure dans “Tsunami”.
Les samples sont présents sur ton projet. On pense à « Dilemma », de Nelly et Kelly Rowland, hit R&B des années 2000 sur « Everyday ». Explique-moi le processus créatif du son.
Un samedi soir, j’étais en train de mixer en boîte de nuit. J’avais mis “Dilemma” et je voyais les gens qui chantaient. Voyant le succès et l’engouement autour de cette musique, j’ai eu l’idée d’intégrer ça dans un son. Alors, j’ai samplé et inclus cette partie chantée de Kelly Rowland sur “Everyday”.
Pourquoi le choix de Jaysocold et Xskid sur l’EP ?
De base, je ne voulais pas de featuring sur le projet. Seulement, je me suis rappelé le son que j’ai réalisé avec Xskid il y a 2 ans, en 2022. Au moment de la tracklist, j’ai réécouté ce morceau et je me suis rendu compte qu’il entrait dans l’univers du projet. Il fallait que je l’intègre dans “Lovely”. Maintenant que j’avais déjà Xskid sur le projet, je pouvais inviter quelqu’un d’autre. Le son avec Jaysocold s’est produit à la dernière minute et tout naturellement. J’aime beaucoup son univers. Quand on a réalisé le son au studio, le mix de nous deux m’a séduit.
Ton feat de rêve ?
Sans hésiter, Rema ! J’adore sa musique afro, mes inspirations viennent de lui. C’est un artiste qui a énormément contribué à la démocratisation de l’afrobeat. C’est devenu une vedette internationale !
C’est quoi la suite après cet EP ?
Après cet EP, je sortirai des singles et sûrement d’autres projets encore. Ce n’est pas encore le moment de publier un album. Pour l’album, je veux qu’il ait une direction précise, quelque chose de puissant et bien construit.
Ton mot de la fin ?
Merci de l’invitation ! C’était un plaisir ! Allez streamer « Lovely » !
Ecrit par Erwan Lebigot