Stef Becker s’est prêté au jeu de notre entretien pour que l’on découvre ici qui il est, on retrace alors le parcours d’un beatmaker passionné dont l’impact sur l’industrie promet d’être durable. C’est sans filtre et avec beaucoup d’humilité qu’il s’est confié au micro d’Hypesoul
Bonjour Stef ! Est-ce que tu pourrais te présenter pour celles et ceux qui ne te connaitraient pas encore ?
Bien sûr ! Ecoute, moi c’est Stef Becker, professionnel de la musique, j’agis en tant que Beatmaker, producteur dans le monde de la musique urbaine, du rap Français.
Qu’est ce qui t’a poussé à te lancer vers le beatmaking ?
Une réelle envie de créer de moi-même, j’ai toujours eu une certaine fascination pour les prod’ type rap français old school de l’époque et pour le coup, c’était majoritaire du français. J’écoutais des mecs underground, j’avais l’oreille sur leur prod’ , comment ils allaient les chercher et les faisaient. Evidemment, j’ai aussi essayé comme beaucoup de gratter la feuille à l’époque et ca me plaisait pas tant que ca et c’est à peu près à 14 ans que j’ai commencé à construire mes prod’.
Ton premier placement c’était quand ?
C’était fin 2018 début 2019 avec le rappeur TK avec qui on c’est connecté de manière improbable puisqu’on parlait essentiellement sur Youtube, je lui envoyé dans l’espace commentaire des messages avec mon adresse e-mail et il répondait en dessous jusqu’au jour où il m’a envoyé un mail. A partir de là, c’est le moment ou on a pu se vraiment se connecter.
Quelle est la signature Stef Becker sur une prod’ ?
Je ramène ma connaissance de la musique propre à moi, j’aime pas faire du générique. J’ai mes influences notamment avec Dj Mehdi et j’ai voulu garder ça. Après j’arrive en 2018, il y’a l’émergence de la drill, la trap occupe une grande place et très peu de production type marseillaise à ce moment là dans l’hexagone et j’ai voulu aller dans ce sens là.
A quel moment tu t’es mis à vivre de ta musique ?
Tardivement, juste après le 13 organisé en 2020. C’est à ce moment là que j’ai commencé à me professionnalisé, a pouvoir me projeter musicalement et financièrement via la musique.
Comment as-tu pu te structurer dans ta profession et ce milieu ?
Au début c’est un peu bancale, on dispose pas de toutes les connaissances juridiques, statuaires et j’étais seul à ce moment là sans avoir de réel conseil autour de moi. Au fil du temps, j’ai développé ma propre société.
A l’heure actuelle, combien de titres as-tu dans ton catalogue ?
Un peu plus de 280 sons, j’aime la musique et parmi ces sons, y’a évidemment les rappeurs que l’on connait tous mais aussi des rappeurs avec qui j’aime travailler qui ont moins de visibilité, je néglige personne.
Comment tu passes de faire juste quelques simples placements à atteindre un rythme de croisière où tu peux multiplier les opportunités assez régulièrement ?
Beaucoup de temps de travail. Il faut faire sa place dans ce milieu. Après un certain aspect financier à un moment donné, j’ai pu disposer de temps pour produire. Miser sur du qualitatif, j’ai cherché la cohérence dans mon travail par rapport aux codes et surtout avec l’artiste.
Est-ce que tu produis d’autres beatmaker ?
J’ai crée le label « 140 Bpm » et dessus on est constitué de 7 beatmaker en nous incluant avec mon associé.
T’as un placement de rêve en particulier ?
Je l’ai toujours dit mais j’aurais beau avoir plusieurs vies je ne l’aurai pas. C’est Cardi B . Après pour des choses un peu plus réaliste, je l’ai fait. C’était Jul et Sch, c’était incroyable et c’était une vraie envie. Si je parle vraiment coté puriste et passion je l’ai fais et c’est Le Rat Luciano .
Comment c’est faitE la connexion avec touS ces artistes du bassin marseillais ?
Je te dirais crescendo, j’ai beaucoup travaillé avec TK qui vient de Marseille, Jul le suivait énormément et il a commencé à intégré l’équipe d’Or et de Platine. Gips ou encore Mubarak qui a intégré le label de Jul aussi, ces trois artistes là, indirectement, me permettait de me faire écouter par Jul. La où j’ai énormément d’amour pour TK c’est qu’il proposait constamment mes prods à Jul et de fil en aiguille j’ai commencé à avoir mes premiers placements. Mon premier placement avec Jul c’est sur l’album « C’est pas des lol » avec les trois artistes cités auparavant notamment. Par la suite, si j’ai eu accès a autant de collaboration avec ces artistes, je pense que Jul y est pour quelque chose. Important aussi de mentionner Kofs aussi, qui a cru en moi et qui conseillé mes prod à SCH.
Où tu te vois dans 10 ans ?
Pour moi, je suis plus beatmaker à temps plein on va dire. J’ai beaucoup d’admiration en vers des personnes comme Dj Kore ou Tefa. Ces gars ont faire leur place et qui sont encore dans le game, ils ont leur équipe, ils sont producteurs et c’est comme ça que j’envisage mon avenir. Et en parallèle j’aimerai faire du podcast, une émission où en tout cas intervenir dans le rap.
Quel conseil tu donneraiS à un jeune beatmaker qui veut se lancer dans ce domaine et ce monde ?
Foncez ! On est dans une ère digitale et faut y aller. Faut respecter certains codes et surtout agir avec passion et pas par business.
Interview : Lucas G // Retranscription : Louis D