Les Flammes Awards
Le jeudi 11 mai 2023, Booska-P et Yard se sont associé pour organiser la première cérémonie des Flammes Awards.
Diffusé, en direct du théâtre du Chatelet à Paris, sur la chaine YouTube de Booska-P, la chaine Twitch de Maxime Biaggi et sur la plateforme 6play, puis en différé sur W9, afin de toucher un large public. Les festivités sont soutenues par Spotify et Smile.
L’événement a pour but de célébrer les « cultures issues des quartiers populaires et la créativité de ceux qui les font grandir », comme le mentionne le site officiel de la cérémonie.
Pour ses acteurs, cet évènement symbolise la reconnaissance de genres musicaux qui occupent désormais une place omniprésente dans la culture, pourtant encore tenue à l’écart des remises de prix traditionnelles, snobés entre autres par les Victoires de la musique.
« C’est ce qui manquait : rap, R’n’B et nouvelle pop dominent les charts, les programmations des festivals, inspirent la pop culture comme le rock l’a fait auparavant, mais ne sont pas récompensés à leur juste valeur », explique à l’AFP Tom Brunet, cofondateur de YARD.
22 flammes qui honorent 21 artistes, 14 performances et 2000 personnes conviées, dont 117 artistes sur place.
Les palmarès
Nous vous débriefons ça :
La Flamme Spotify de l’album de l’année est remportée par GAZO et son album KMT. GAZO a su s’adapter au tendance, KMT est rempli de morceau devenu viraux à l’instar de DIE, FLEURS ou RAPPEL.
C’est amplement mérité pour un artiste qui enchaînent les certifications et monopolise le top 50 depuis une paire d’années.
La Flamme de l’album Nouvelle Pop de l’année éclaire le chemin de TIAKOLA et son album MÉLO. Avec sa voix envoûtante et des flow chantés indéniables à la scène pop. TIAKOLA apporte une fraîcheur et donc se démarque ainsi comme l’une des révélations majeures de l’année.
Le morceau de l’année qui a su se démarquer parmi tant d’autres est celui de JOSMAN avec son titre INTRO. Ce morceau a conquis le public avec ses paroles profondes et sa production soignée.
Je ferai la même remarque que pour le titre de l’album rap de l’année : il est sorti de nombreux morceau meilleur que Intro cette année. J’aurai personnellement remis le prix à FADE UP. (Cependant j’aime beaucoup ce morceau)
Le titre de featuring de l’année, réunissant deux artistes de renom pour créer une harmonie musicale remarquable, revient à DISIZ et DAMSO avec leur morceau RENCONTRE. Cette collaboration audacieuse mêlant 3 instrumentales a marqué les esprits. Mélangeant phases percutantes et refrain entrainant, c’est une prise de risque totalement réussite, validé par les chiffres et a permis de mettre en avant la carrière de Disiz et son album.
La Flamme du morceau de performance rap de l’année est attribuée à DOSSEH pour son morceau DJAMEL. Un storytelling bouleversant témoignant des attentats du 13 novembre 2015. L’émotion met tout le monde d’accord.
Dans la catégorie du morceau R&B de l’année, c’est TIAKOLA et HAMZA et leur titre ATASANTÉ qui illuminent la scène. Une collaboration efficace, offrant ainsi un morceau irrésistible qui met en valeur leurs qualités artistiques, sans pour autant prendre de risque.
Le titre de morceau afro ou d’inspiration afro de l’année, qui célèbre les rythmes d’influences africaines, est récompense TIAKOLA avec son titre SOZA. Ce morceau possède une instrumentale entrainante, immersive et ensoleillé qui a conquis.
La Flamme du morceau caribéen ou d’inspiration caribéenne de l’année brille désormais pour KALASH et MAUREEN et leur morceau intitulé LAPTOP. Ses rythmes entraînants et ses sonorités caribéennes, propagent une ambiance ensoleillée et festive.
KALASH a d’ailleurs fait une des meilleures performances en direct avec MEDLEY.
Le titre de révélation féminine de l’année revient à RONISIA. D’après les retours sur son album et sa prestation sur scène, RONISIA est définitivement une artiste à suivre de près.
Du côté de la révélation masculine de l’année, c’est WERENOI qui est couronné de La Flamme . Pour le coup je suis déçu. D’abord, So La Lune qui a vraiment apporté quelque chose de frai avec sa voix et son écriture qui dénote du paysage rap. Ensuite Kerchack qui s’appropries la Jersey avec sa personnalité énergique. Toutefois ils ont choisi d’élire WERENOI qui, selon moi, n’apporte rien de neuf, comparable à Ninho ou Maes.
La Flamme du clip de l’année est attribuée à JOSMAN pour le clip captivant du morceau INTRO. La réalisation artistique et la narration visuelle de ce clip ont captivé les spectateurs. C’est appréciable d’avoir une catégorie qui met la lumière sur les clippers et réalisateurs, et les remercier pour leurs talents créatifs et leurs sens de l’esthétique.
Le titre de la cover d’album honore M.A.N. (BLACK ROSES & LOST FEELINGS) de JOSMAN . Cette cover reflète l’essence même de l’album avec sobriété. Elle est réalisée par Dorian Deraud et Marius Gonzalez.
La Flamme du compositeur de l’année décore TARIK AZZOUZ. Il était temps de mettre la lumière sur ce talent français déjà détenteur d’un Grammy Awards pour «Higher » de DJ Khaled, Nipsey Hussle et John Legend. Si vous ne le connaissez pas, c’est l’occasion de se pencher dessus!
Avec une performance époustouflante, le concert de l’année est celui de LAYLOW à l’ACCOR ARENA. Largement relayé sur les réseaux sociaux. LAYLOW sait offrir des spectacles inoubliables à son public,
Aya Nakamura, véritable icône de la pop urbaine, est couronnée artiste féminine de l’année. Ses hits incontournables lui ont valu cette reconnaissance méritée. Les chiffres ne mentent pas !
Gazo a également remporté la Flamme de l’artiste masculin de l’année, faisant ainsi un doublé avec son album « KMT ». Ses flows chantés et sa prestance ont captivés les votants.
La Flamme Éternelle est décernée à Le Rat Luciano, en hommage à son héritage musical et à sa contribution significative à la scène rap francophone. Sa longévité artistique ont fait de lui une icône respectée dans l’industrie musicale.
Fally Ipupa a reçu la Flamme d’honneur en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à la musique francophone depuis les années 2000. Avec une carrière prolifique et une influence internationale, Fally Ipupa continue d’inspirer les générations d’artistes à travers son talent, sa créativité et son engagement envers la musique.
Le titre de Label indépendant de l’année est remporté par SPKTAQLR, pout leur implication dans le développement des artistes, prônant un maximum de liberté aux artistes.
Dosseh, Dinos ou encore Lacrim sont notamment présent dans l’écurie.
Celui du Label de l’année récompense Epic Records. Ce label prestigieux a joué un rôle majeur dans le développement d’artistes talentueux tels que Gazo, Frenetik ou encore Alonzo en France.
Des parcours créatifs qui ont fait d’eux un acteur incontournable de l’industrie musicale!
BigFlo et Oli, salués pour leur stratégie de lancement de l’année. Ils ont créé un engouement autour de leurs projets. Stratégie critiquable, le choix de laisser les fans choisir le titre et la cover perçu comme un manque d’authenticité.
Il faut d’ailleurs souligner les performances de Gazo, Ronisia, Shay, Kalash, Fally Ipupa, Monsieur Nov, Meryl, Werenoi, Tiakola, Kerchak, Dinos, Prince Waly, Enchantée Julia, SDM, Doria et Mac Tyer.
Est-ce une réussite ?
Le principal défi de cette première édition était d’imprimer cette manifestation dans l’esprit du public et des acteurs de l’industrie musicale. 6play, YouTube, Twitch et derrière, tous les médias rap ont repartagés des photos et les résultats. Pour le coup, c’est un succès!
Les critiques sur l’organisation :
L’ambiance qualifiée de froide par les spectateurs, les nombreuses places inoccupées, les problèmes sonores à l’étage et le manque d’écran dans la salle. Alors que les spectateurs voyaient les coulisses, les invités du théâtre n’avaient que le son.
Et la présence de Jack Lang évidement blâmée.
Les points positifs :
Les artistes ont joué le jeu, sont venus soignés, remerciant les organisateurs et se donnaient dans leurs performances.
Le paysage rap représenté est large. Allant des anciennes aux nouvelles générations. De scènes mainstreams aux scènes plus undergrounds. Passant de Paris aux Régions d’outre-mer. Englobant ces sonorités, mal traitées par les institutions traditionnelles.
Cette première édition est sans aucun doute possible une réussite pour les organisateurs et participants : Les Flammes ont eu un gros impact médiatique, les artistes ont tous joué le jeu, et on a même eu le droit à des exclusivités en direct. Un concentré de beaux moments symboliques. En espérant qu’elle perdure au fil des années.