PLK n’a plus rien à prouver dans le rap, malgré son jeune âge il est installé depuis un bon moment. Il dit même « Adieu les rookies, on rentre chez les grands, on travaille plus fort et on serre les dents » dans le morceau « Avec les miens« , tiré de son dernier projet « La chambre 140« .
Un album conceptuel
La chambre 140, le dernier album de PLK est une véritable balade parisienne, symbolisant le chemin entre la galère et le succès. Cette direction artistique, bien que discrète, permet de donner un sens au projet. Nous savons où cela mène grâce aux interludes, et ces dernières ne prennent pas la place de la musique. A côté de ce cadre, Polak s’est fait plaisir et ça se ressent. Nouveaux flows, nouveaux styles, feats de stars, utilisation d’IA, promo originale… Un cocktail explosif qui fonctionne très bien.
Il donne le ton avec le premier extrait « Périph« , dans lequel il dédicace chacun des arrondissements de Paris.
A l’heure où on se parle, l’utilisation d’IA dans la musique divise: d’un côté ceux qui pensent que cela va la, et de l’autre ceux qui pensent qu’elle peut être une outil artistique à part entière. C’est le cas de PLK qui a utilisé l’IA pour faire le refrain du morceau « Il pleut à Paris » (oui, c’est sa voix). On voit d’ailleurs qu’il s’intéresse énormément à cette technologie, via l’invitation du décrié Vacra sur le projet. Ce dernier utiliserait l’intelligence artificielle pour avoir ce timbre de voix si particulier.
Palette éclectique
En parlant de featuring, PLK s’est entouré d’or et de platine sur la chambre 140, on parle évidemment de Jul mais aussi de Hamza et Gazo, les plus grosses têtes du rap francophones actuellement. On retrouve également Vacra dans les collaborations un peu plus niches, mais aussi le talentueux TIF qui fait beaucoup parler en ce moment. Encore une fois nous voyons que PLK se fait plaisir sur les featurings, les grosses têtes étant déjà dans son répertoire. La présence de Vacra et TIF semble être un choix personnel au delà des aspects stratégiques. C’est là que c’est fort, car la plupart des featurings vont finir au top des charts.
En tout cas sur 31 titres, on peut dire que le projet est très varié. On a par exemple du boom-bap sur « Dangereux » (qui, soit dit en passant, nous fait penser à sa prestation sur Colors), mais aussi de la 2tep sur « Ca fait longtemps« , encore des prises de risque pour le jeune polak.. Nous traversons plusieurs sentiments tout au long de cette balade musicale. De la mélancolie sur « Mon poto » ou « J’attends« , on passe par des petites zumba calibrées radio comme « Onana« , et on a de l’amour sur les featuring notamment. A côté de cela, le polak kick salement sur tout le projet comme il sait le faire, comme sur « Periph« , le premier extrait. Les morceaux sont plutôt courts et on ne le ressent même pas, tout s’enchaîne très bien. On ne voit pas le temps passer.
Le respect des fans
Avec cet album, PLK montre énormément de respect à ses fans. En plus d’être un projet très bien ficelé stratégiquement et musicalement, Polak propose beaucoup de merchandising pour ceux qui le veulent. Plusieurs packs de CD et vêtements étaient et sont toujours disponibles, autour du thème de la chambre 140. En plus de cette mise en place, le nombre de titres est révélateur de l’envie de faire croquer ses fans. 31 morceaux, dans plein de styles différents pour que tout le monde y trouve son compte. Il nous a aussi régalé de pas moins de 4 clips pendant ces premières semaines d’exploitation. Il reste quelques produits en édition limitée sur le site de la chambre 140 si ça vous intéresse, plusieurs visuels, plusieurs éditions, il y a de quoi se faire plaisir.
En conclusion, la chambre 140 de PLK est un très bon projet avec des prises de risques efficaces. L’album n’a pas l’ambition de devenir un classique mais les tentatives sont très intéressantes de tous les côtés. Concept, promotion, outils, le projet est qualitatif en beaucoup de points. A ressortir du placard l’été prochain.