Parfois oubliés, parfois boudés par les critiques, aujourd’hui, on te propose de (re)découvrir ces trésors cachés du hip-hop. Retour sur The Recession, le troisième album du rappeur d’Atlanta, Young Jeezy.
Coupe Budgétaire
En 2008, les Etats-Unis sont marqués par la crise économique mondiale des Subprimes. Les villes du Sud des USA sont beaucoup impactées par cette crise, engendrant énormément de chômage dans des Etats déjà des situations plus que précaires. C’est dans ces conditions que sort le troisième album de Young Jeezy. Profondément marqué par cette crise, le trappeur d’Atlanta, décide d’appeler son troisième opus The Recession (Def Jam/Corporate Thugz). Bizarrement, un curieux parallèle se dessine entre cette crise économique et la conception de cet album. Le succès en demi-teinte de son précédent album a refroidi Def Jam, lui accordant moins de budget pour ce nouveau projet.
Restrictions budgétaires, DJ Toomp, J.U.S.T.I.C.E. League, Drumma Boy et Don Cannon s’occupent de la production. Avec eux, un panel de producteurs inconnus pour cet album. Encore méconnu du grand public à l’époque, Shawty Redd fait ici ses premières gammes dans la Trap avant de rencontrer son grand copain Gucci Mane.
Entre synthétiseurs et soul music
Sans avoir la plume d’artistes tels que Nas ou Tupac, le natif d’Atlanta, se veut un peu plus vindicatif. Il dénonce, sur The Recession (Intro), les inégalités du système américain. DJ Toomp lui sert une production taillée sur mesure pour donner le ton de l’album. Si des efforts sont fait sur l’écriture, on regrettera malgré tout une certaine redondance sur la première moitié de l’album. L’album est bourré de beats à base de gros coup de synthétiseur bien gras. Avis aux oreilles délicates, ça peut en déranger quelques uns. Il faut attendre la neuvième piste, Don’t You Know, plus allégé, pour enfin entendre cet album décoller. On y retrouve par la suite un rappeur plus à l’aise sur des instrus un peu plus soul. N’hésitant pas à sampler Billy Paul sur Circulate ou Willy Hutch sur Don’t Do It.
I rep my city
Anthony Hamilton et Trey Songz viennent respectivement poser un refrain sur Everything et Takin’ It There. Ces titres permettent d’apporter une touche un peu plus légère et chantée à cet album. En bon échange de procédé après sa micro apparition sur Graduation, Kanye West vient s’offrir un couplet auto-tuné sur le street single Put On. Enfin, l’album se termine par le désormais célèbre My President Is Black accompagné de Nas. Hommage au 44e président des Etat-Unis, Barack Obama, qui sera élu à la tête du pays deux mois après la sortie de cet album.
The Recession Pt. 2 on the way
Preuve en est que malgré un budget serré, celui qui se fait maintenant appelé Jeezy, a su convaincre. Sur les deux albums qui suivront, on retrouvera tout le gratin du rap us de l’époque. On ne sait pas trop si c’est dû à la crise sanitaire actuelle que nous traversons ou non, mais Jeezy vient d’annoncer la suite de The Recession. Le projet est annoncé au 20 Novembre prochain.